L'Algérie a clôture les 15es Jeux paralympiques de Rio (7-18 septembre), avec une moisson de 16 médailles (4 or, 5 argent et 7 bronze) et une 27e place sur 83 pays classés au tableau final des médailles, une performance qui a répondu aux pronostics de la direction techniques nationale (DTN) de la Fédération algérienne handisport (FAH). «Dans l'ensemble, on est content des performances et résultats de nos athlètes dont la plupart ont rempli leur mission et réalisé leur objectif. On avait tablé sur une récolte de 4 or, 6 argent et 5 bronze, et on remporte le nombre que tout le monde connaît. On est, à la fois, soulagé et satisfait du point de vue quantitatif et qualitatif », a positivé le DTN, Zoubir Aichaine. La satisfaction de la DTN est venue de l'athlétisme qui a confirmé son statut de chef de file du handisport algérien, remportant 15 médailles, dont quatre en or, avec à la clé une 11e sur 68 pays médaillés, un record du monde, quatre d'Afrique et trois performances personnelles. «L'athlétisme a tiré son épingle du jeu et appris la leçon des derniers Mondiaux et rectifié les erreurs. Pour cela, les athlètes de cette discipline avaient bénéficié d'une préparation adéquate en quantité et qualité et les résultats ont confirmé, une autre fois, la place de choix de ce sport», a indiqué le DTN qui a rendu hommage aux athlètes médaillés et leurs entraîneurs, mais aussi aux jeunes qui n'ont démérité, pour leur première participation à des JP. Les jeunes Asmahan Boudjadar (or au poids/F33), Mohaled Fouad Hamoumou (bronze au 400 m/T13), Abderrahim Missouni (6e au poids/F32), Fouad Baka (4e au 400 m et 800 m/T13) et Sid-Ali Bouzourine (4e au 400 m/T36), ont été la découverte des Paralympiques. Ils avaient d'ailleurs encouragés par les plus expérimentés et médaillés d'or des jeux : Baka Abdellatif (1 500 m/T13), Samir Nouioua (1 500 m/T46), Nassima Saifi (disque/F57). «D'ailleurs, c'est l'autre satisfaction pour nous. Pour ces athlètes, l'expérience est enrichissante. Ils étaient là et ils connaissent maintenant le haut niveau et ce qu'ils devraient faire avec leur coach pour atteindre les podiums», a expliqué pour sa part le DTN adjoint, Saad Said. Néanmoins, il n'y a pas que des satisfactions en athlétisme, pour la direction technique, mais aussi des regrets dans les résultats et les performances inattendues de certains athlètes considérés potentiellement médaillables dans leurs spécialités, à l'image de Karim Betina, éliminé prématurément après trois essais nuls au poids/F32, et Mounia Gasmi (4e place, seulement, au poids/F32), un concours où elle devait être médaillable. «Vous savez que plusieurs médailles nous ont filé des doigts, à l'image de celle de Gasmi (médaillée d'argent au Club), mais qui a complètement calé au poids, une de ses spécialités. Karim Betina qui n'a même pu passer en finale, malgré une très bonne préparation, et aussi la négligence de l'entraîneur des lancers, qui nous a fait perdre une potentielle médaille d'or au (Club/F32), à cause d'une mauvaise appréciation qui ne pardonne pas, devant la sévérité et l'intransigeance des règlements techniques», a souligné M. Saad. Les résultats obtenus pouvaient être nettement meilleurs, si ce n'est la suppression de plusieurs épreuves et concours dans certaines classes et le jumelage des classes dans d'autres compétitions. «Depuis le dernier Mondial en 2015, les règlements de l'athlétisme ont changé pour certaines spécialités et malheureusement, certains de nos athlètes ont été les plus pénalisés, à l'image de Berrahal, recordman du monde au disque et au 200 m/T51, Safia Djelal (F57), entre autres, qui ont vu leur classes jumelées et sachant qu'avec cela, ils n'ont aucune chance de médaille, on ne les a pas engagés», a tenu à éclairer le responsable technique de la fédération, M. Aichaine. Le stress et la défaillance technique, des volets à prendre en charge à l'avenir Plusieurs choses expliquent les mauvais résultats de plusieurs athlètes et de certaines disciplines. A commencer par le stress et surtout des défaillances techniques qui ont privé le handisport algérien de faire encore mieux aux Paralympiques de Rio. «A Rio, des athlètes étaient promus pour l'or et d'autres pouvaient faire nettement mieux. Malheureusement, devant le stress de la compétition, ils sont tous passés à côté. C'est pour cela qu'il est temps d'engager un spécialiste en sciences humaines pour prendre en charge sérieusement nos athlètes, si nous voulons, à l'avenir, rivaliser avec les grandes nations», a insisté Saad Said. Outre le stress, le responsable technique de la FAH a également insisté sur l'obligation pressente et la nécessité de faire appel aux compétences techniques avérées et apporter un nouveau souffle aux disciplines handisport porteuses. «Au regard du niveau technique qui ne cesse de s'améliorer, l'actuelle approche méthodologique n'est plus suffisante et nécessite une mise à niveau des entraineurs, sinon les années avenir ne seront dures pour le handisport national. Il est tant de mettre le problème technique dans le débat», a martelé le DTN.