Au lendemain de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, le gouvernement avait lancé une vaste purge au sein de l'armée, des universités ou encore de la police. Près de 32 000 personnes ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête lancée à la suite de la tentative de coup d'Etat du 15 juillet, a fait savoir mercredi 28 septembre le ministre de la justice turc, Bekir Bozdag. M. Bozdag a précisé sur la chaîne de télévision NTV que «des enquêtes sur quelque 70 000 personnes [avaie]nt été ouvertes» et que «d'autres arrestations pourraient avoir lieu». Interrogé sur la tenue de procès pour les personnes arrêtées, M. Bozdag a reconnu «ne pas savoir vraiment comment ces procès allaient s'organiser». Au lendemain du putsch avorté, le gouvernement avait lancé une vaste purge pour se débarrasser de l'influence des membres de Fethullah Gülen. Ce dernier, exilé aux Etats-Unis, est accusé par le gouvernement d'être le responsable de cette tentative de coup d'Etat. Tous les milieux, dont les universités, les écoles, l'armée, la police ou la magistrature, ont été touchés par ces procédures. Mardi, pour la première fois, les services de renseignement turc ont également été ciblés, avec le limogeage de 87 de ses membres et l'ouverture d'une enquête pour 52 d'entre eux. La répression s'emballe en Turquie Les purges engagées après le coup d'Etat raté du 15 juillet suscitent de nombreuses dérives et critiques. Les purges visant les sympathisants du chef religieux Fethullah Gülen, désigné comme l'instigateur du coup d'Etat manqué du 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan, ne faiblissent pas en Turquie. Mais leur ampleur et la façon dont elles sont conduites suscitent un malaise grandissant en Turquie. Depuis le putsch manqué, les autorités ont ratissé large : 42 984 personnes, soupçonnés de liens avec « l'organisation terroriste Fethullahiste» ont été interpellées, 23 776 ont été mises en examen. 85 000 fonctionnaires ont été suspendus ou limogés, dont 3 465 sont des magistrats. Lundi 19 septembre, la rentrée scolaire a eu lieu en Turquie alors que plus de 27 000 enseignants avaient été licenciés, et près de 10 000 autres relevés temporairement de leurs fonctions dans le cadre de ces purges.