La crise libyenne demeure l'une des préoccupations actuelles sur la scène internationale. Dans ce sens, les concertations se multiplient à l'échelle internationale ou continentale. Lors de la récente visite du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Faïz Serradj, à Alger, ce dernier avait salué le rôle prépondérant mené par l'Algérie dans le dénouement du conflit libyen, et ce, à travers les réunions ayant regroupé les belligérants libyennes qu'elle a abritées à plusieurs occasions et son appel à la réconciliation et à l'unité nationales, ainsi qu'à la préservation de la souveraineté de la Libye. Dans ce contexte, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a également annoncé la tenue fin octobre d'une réunion du Comité des cinq avec les pays du voisinage à l'initiative de l'Union africaine (UA) dans le cadre du suivi de la situation en Libye, et ce, afin de trouver une solution plausible à cette crise. «Œuvrer à tirer avantage des mécanismes de la Réconciliation nationale algérienne» tel semble l'objectif des représentants de la diplomatie libyenne à travers les propos de son ministre des Affaires étrangères. Cela dit, ces efforts semblent se heurter à deux obstacles. D'une part, les ingérences étrangères affichées ou masquées entravant la réconciliation nationale en Libye, comme l'a vigoureusement soutenu le ministre des Affaires étrangères libyen, et d'autre part, le double jeu du général Haftar qui, disposant de soutiens en Egypte et aux Emirats, vient de relancer récemment la guerre de l'or noir par la prise du contrôle des terminaux pétroliers de Sidra, Ras Lanouf et de Brega. Entre jeu et enjeux, la réconciliation libyenne ne saurait se concrétiser sans la proscription de toute attitude mercantile.