Dans un entretien accordé, hier matin, à la Chaîne III de la Radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, le ministre délégué chargé de l'Economie numérique, Mouatassim Boudiaf, estime que le lancement du e-paiement est un premier pas qui permet de mettre le train sur les rails en matière de paiement sur le cyberespace. Cette première étape, ajoute-t-il, concerne certaines sociétés et certaines banques - celles-ci au nombre de 11 (six banques publiques et cinq banques privées) - qui sont déjà prêtes à ouvrir cette prestation à leur clientèle. Le reste des banques concernées par ce type de produit, fait-il savoir, sont en train d'obtenir les accords auprès de la Banque d'Algérie en mettant à niveau leurs procédures. Il explique que l'introduction de ce nouveau type de paiement devrait contribuer à accélérer davantage la modernisation du secteur bancaire algérien qui a été modernisé il y a quelque temps. D'autres sociétés seront insérées dans ce dispositif (Aadl, Sonelgaz, ADE, Seor, Seaco...). Il considère que le fait d'ouvrir ce mode à divers opérateurs tels les grands facturiers, ceux du secteur des transports ou des assurances, il va jouer un rôle de catalyseur en matière de paiement des factures domestiques, en particulier, parce que, dit-il, cet instrument unique qui est la carte CIB permet de répondre à plusieurs besoins à la fois. Mouatassim Boudiaf espère que cela va susciter l'engouement chez nos concitoyens et il les invite à en faire usage puisqu'ils vont certainement apprécier les valeurs ajoutées, dit-il, notamment pour réduire les distances et les délais. A propos de la sécurisation de ce mode de paiement, M. Boudiaf rappelle qu'il a été validé par la Banque d'Algérie qui se porte garante. Son détenteur, assure-t-il, disposant du numéro de sa carte, d'un mot de passe et d'un code qui est au verso de la carte, pourra ainsi procéder à une authentification et à une identification à distance insérée sur un clavier numérique, qui évite le piratage sur le portail ou à partir du pupitre où on insère, sachant que la fraude est prise en charge. Pour le moment, il y a un seul centre, celui qui garantit la sécurité, ajoute-t-il. La méthode de paiement électronique via internet (e-paiement) prend effet, ce mardi (hier), et peut désormais commencer à être utilisée par les 1 300 000 détenteurs de cartes distribuées à cet effet mais disposant préalablement d'un mot de passe, explique-t-il. Quant aux quelques sept millions de personnes disposant d'une carte de paiement délivrées par les services de la poste, ils pourront, à leur tour, être intégrés à ce type de cyber paiement, dans une seconde phase compte tenu de sa dimension interbancaire. Concernant le système du e-commerce, il fait état d'une loi, en «phase finale» de préparation, qui, déclare-t-il, viendra encadrer toutes les transactions à caractère commercial qui prendraient naissance sur le cyber espace et pas les factures ou le paiement des impôts ou redevances foncières à distance, c'est-à-dire les transactions qui n'ont pas de caractère commercial et qui seront encadrées par d'autres types de loi, annonce-t-il, dont la loi sur l'économie numérique. Le ministre délégué annonce que plus de 10 000 TPE seront installés au niveau des commerçants, dès le premier semestre 2017, dans le cadre d'un plan de déploiement des TPE qui sont aujourd'hui au nombre 4 500 mais qu'il faut faire passer à 20 000 mais sans se focaliser, dit-il, sur la préoccupation de réduction de l'utilisation de l'argent en espèces.