La sélection algérienne de football n'avait pas fière allure pour son entrée en lice dans les éliminatoires du Mondial-2018, en se faisant accrocher dimanche soir par le Cameroun, sa «bête noire» (1-1), pourtant dans sa «citadelle infranchissable» du stade Mustapha-Tchaker de Blida. Les Verts, d'habitude flamboyants sur la pelouse de ce stade où ils ont remporté 19 de leurs 20 matchs officiels avant ce duel face aux «Lions indomptables», avaient, à la surprise générale, un visage pâle. Pourtant, les protégés de l'entraîneur serbe Milovan Rajevac, dont il s'agissait de la deuxième sortie sur le banc algérien, avaient réussi le scénario idéal pour débuter le match en ouvrant la marque par Hilal Soudani dès la 7e minute. Mais ceux qui tablaient sur un nouveau festival des Algériens vont vite déchanter, puisque l'arrière garde des Verts va tout de suite souffrir le martyre, accumulant les erreurs jusqu'à ce qu'elle concède le but égalisateur à la 24e, signé le capitaine Benjamin Moukandjou. Incapables de reprendre l'avantage, les locaux vont à l'arrivée se contenter d'un nul qui, pour certains, hypothèque d'entrée les chances de l'équipe dans la course à une troisième qualification de rang au rendez-vous planétaire. Mais l'entraîneur national se veut rassurant. Il reste confiant quant aux capacités de ses poulains de collecter le maximum de points, aussi bien à domicile qu'à l'extérieur. Pour ce faire, il compte s'inspirer de sa «philosophie» dans le football, selon laquelle «évoluer à domicile ou à l'extérieur ne signifie rien si on veut jouer la qualification». L'opération rachat sera ainsi enclenchée dès la prochaine journée qui verra les Verts rendre visite, le 12 novembre, aux Super Eagles nigérians, revigorés par leur victoire en déplacement face à la Zambie (2-1). Des lacunes à la pelle, Rajevac ne panique pas En attendant, Rajevac reste persuadé «qu'il y a beaucoup de choses à corriger» dans le jeu algérien. Le facteur temps joue néanmoins en sa défaveur. Il n'aura d'ailleurs pas l'opportunité de voir ses protégés à l'œuvre en match amical avant de se rendre au Nigeria. «Maintenant, je vais revoir le match pour comprendre les raisons de cette baisse de rythme et trouver ainsi les solutions qui s'y imposent dès les prochains stages, j'espère qu'on aura le temps de corriger nos lacunes et de se remettre en cause», souligne-t-il. Et si les observateurs sont unanimes à déplorer les interminables défaillances du secteur défensif, qualifié de «maillon faible» des Verts depuis plusieurs années, l'ancien sélectionneur du Ghana, lui, estime que les lacunes à corriger ne concernent pas uniquement l'arrière-garde. «Ce qui est sûr, c'est qu'il y a beaucoup de choses à corriger dans notre jeu, pas uniquement en défense», précise-t-il. Outre l'aspect technique, Rajevac aura également à gérer les «humeurs» de ses joueurs. Lors de sa conférence de presse d'après-match, il a lancé un message -- à sa manière -- à ses protégés. «Je sais que chaque joueur veut débuter le match, mais je pense que j'ai aligné les meilleurs en ce moment. C'est moi qui choisit les joueurs lors des matchs», a-t-il insisté, en guise de mise en garde à l'adresse des éléments mécontents de ses choix.