L'enlèvement des enfants a pris l'ampleur et des proportions alarmantes, et ce, depuis plus que deux ans. Un plan national est mis en place depuis le mois d'août dernier, sur instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Désormais, les parents n'ont pas à attendre 48 heures après la disparition de leur enfant, ils peuvent signaler l'enlèvement de leur enfant juste après qu'ils aient pris conscience de sa disparition, a informé, hier, le commissaire divisionnaire de police Amar Laroum, en marge d'une conférence de presse animée au forum d'El-Moudjahid. Rappelons qu'en 2014, ce sont pas moins de 195 enfants, dont 53 garçons, qui ont été enlevés, alors que durant la période allant de janvier à fin août 2015, 52 autres bambins, dont 39 fillettes, ont été kidnappés et violés par des criminels. Pas moins de 23 enfants ont été tués durant ces deux périodes pour des motifs très particuliers. De janvier 2014 à fin août 2015, plus de 8 940 enfants ont été victimes de violences, dont plus de 2 400 victimes de sévices sexuels. Bien plus, pas moins de 1 040 enfants sont victimes de la démission parentale et du mauvais traitement qu'on leur inflige. En danger moral également, ce sont 2 524 enfants qui ont été sauvés in extremis par les services de la police préventive dans les rues. L'interlocuteur a expliqué que ce plan d'alerte est activé sous la supervision du procureur de la République en vue d'une intervention rapide et la collecte d'un maximum d'informations pouvant faire avancer l'enquête. Et pour éviter d'exposer le mineur à un éventuel risque, le plan d'alerte est activé immédiatement sans attendre 48 heures comme en vigueur auparavant. Ce dispositif national d'alerte sera déclenché à chaque fois qu'un cas de rapt et/ou de disparition d'enfant sera signalé dans l'une des wilayas du pays. Il a été élaboré et mis en place par un groupe de travail multisectoriel créé sous l'égide du ministère de la Justice, conformément aux instructions du Premier ministre édictées en date du 18 janvier 2016, a-t-il ajouté, soulignant que sous la direction du procureur de la République de céans, tous les organismes publics concernés (médias publics dans leur ensemble, supports publicitaires, opérateurs de téléphonie mobile, ports, aéroports, gares...) seront, ainsi, sollicités pour relayer l'alerte dans une synergie préétablie, à l'effet de concourir à retrouver l'enfant en danger en vie, dans les meilleurs délais possibles, tout en rappelant que le Premier ministre avait chargé, chacun dans la sphère de ses compétences, de veiller personnellement à mettre en place ledit plan d'alerte, avec la célérité et la rigueur exigées par l'importance de cette question, de concert avec les instances judiciaires concernées. Par la même occasion, le commissaire divisionnaire de police Amar Laroum a indiqué que dans le cadre de ce plan d'alerte, le numéro vert est et sera toujours un véritable moyen de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, précisant que les salles d'opération de la police à travers les 48 wilayas du pays avaient reçu, en 2015, plus de 1,9 million d'appels téléphoniques sur le numéro vert de la sûreté nationale, le 15/48. En revanche, l'année 2016 a enregistré 1,4 million d'appels téléphoniques sur la même ligne. Selon lui, la saison estivale enregistre plus d'appels que les autres saisons. Les appels ont permis de traiter plusieurs affaires criminelles, d'appréhender plusieurs personnes en flagrant délit et d'empêcher beaucoup de crimes et agressions. D'autres communications étaient liées à des demandes d'intervention et de secours, au signalement des accidents de la circulation ou tout simplement à des demandes de renseignement et d'orientation, a-t-il ajouté.