Les œuvres du dramaturge anglais William Shakespeare et du romancier et poète espagnol Miguel de Cervantès ont constitué une source d'inspiration pour le théâtre algérien qui en tiré plusieurs spectacles, ont relevé samedi des participants à une rencontre en marge du 21e Salon international du livre d'Alger (SILA). Intervenant à une rencontre «Shakespeare et la culture arabe» organisée dans le cadre de la double célébration du 400e anniversaire de la disparition de Shakespeare (1564-1616) et de Cervantès (1547-1616), le journaliste et critique de théâtre, Mohamed Kali, a fait savoir qu'un total de 16 spectacles algériens étaient tirés de l'oeuvre de l'auteur de «Romeo and Juliet». La première pièce adaptée en arabe classique de l'œuvre de Shakespeare, remonte à 1912, époque à laquelle l'Algérie était sous occupation française, a rappelé M. Kali qui a évoqué une «identification» des dramaturges algériens à l'œuvre de Shakespeare. Il explique que le spectacle tiré de la pièce «Macbeth», présentée à Alger et à Blida, se voulait une riposte au «colonisateur qui reniait la langue des Algériens» à cette époque. A l'indépendance de l'Algérie (1962), l'œuvre de Shakespeare a continué d'inspirer le théâtre algérien qui s'est focalisé sur le genre comique classique pour traiter du patriotisme et des questions d'ordre social. Il donne pour exemple le spectacle, adapté en 1964 par Mustapha Kasderli, de «La mégère apprivoisée», écrite à la fin du XVIe siècle. Après les années 1990 marquées par le terrorisme et l'assassinat de dramaturges et d'intellectuels, le théâtre algérien s'est inspiré plus de tragédies célèbres de l'auteur de Hamlet, notamment «Macbeth», pour traduire la tragédie, bien réelle, occasionnée par les violences du terrorisme. En 1997, le dramaturge Mohamed Cherchal avait monté un spectacle en en arabe dialectal qu'il a adapté de «Hamlet». L'oeuvre de Shakespeare est, également, présente dans le théâtre d'expression amazigh à travers un spectacle monté en 2016 par la troupe «Thagherma» (Forteresse) de Béjaïa, ajoute M. Kali. Evoquant l'œuvre de Miguel de Cervantès, l'auteure et ancienne professeure à l'université d'Alger, la franco-chilienne Adriana Lassel, a rappelé que le romancier et dramaturge évoquait sa captivité (1575) à Alger notamment dans «Le récit du captif» et «Don Quichotte», son premier roman phare publié en 1605, quelques années avant sa mort.