Le Zimbabwe ne rentrera pas bredouille de la CAN-2017. C'est la promesse faite au pays par le staff technique. La dernière participation désastreuse de la délégation aux J.-O. de Rio, ne sera qu'un mauvais souvenir, soutiennent-ils. Le président de la République Robert Mugabe (92 ans) au pouvoir depuis 1987 souhaiterait pour sa part plutôt un accueil digne des grands champions qu'un discours menaçant. Il avait, l'on se rappelle au retour de la délégation ayant pris par au JO du Brésil ordonné l'arrestation de tous les athlètes de son pays qui ont participé à l'épreuve olympique. «Nous avons gâché l'argent du pays sur ces rats que nous appelons des athlètes. Si vous n'êtes pas prêts à vous sacrifier ou remporter des médailles en cuivre ou en laiton (allusion aux 4e et 5 positions) comme nos voisins du Botswana, alors pourquoi êtes-vous allés gaspiller notre argent ?», a pesté le chef d'Etat. «Si nous avions eu besoin de personnes au Brésil pour chanter l'hymne et tenir le drapeau, nous aurions envoyé de belles filles et de beaux garçons de l'Université du Zimbabwe pour nous représenter», a poursuivi Mugabe qui compte également récupérer l'argent dépensé au Brésil par sa délégation. «Je ferai en sorte que chacun d'entre eux rembourse à l'administration du gouvernement, même s'il faut dix ans pour tout récupérer. Cela correspond à un prêt avantageux que nous leur avons accordé pour aller visiter le Brésil en tant que touristes. Ils ne servent à rien», a conclu le président de la République du Zimbabwe. Une mesure arbitraire qui rappelle le précédant ivoirien lors de la CAN 2000 où le général Robert Guéi a fait passé la sélection nationale par la case prison après une élimination humiliante au 1er tour. L'équipe du Zimbabwe de football peut se targuer d'avoir dans ses rangs les meilleurs joueurs zimbabwéens. L'histoire nous fait balader dans ses premiers matchs officiels. Le premier match officiel fut joué le 14 juin 1950, à Salisbury (actuel Harare), contre l'Australie qui se solda par une défaite sur le score de 5 buts à 0, ce qui constitue une des plus larges défaites du Zimbabwe. Aujourd'hui le sélectionneur de cette équipe nationale qui sera l'un des adversaires des Fennecs, Callisto Pasuwa, a qualifié de «très difficile» le groupe B de la CAN-2017 (14 janvier-5 février), que son équipe partage avec l'Algérie, la Tunisie et le Sénégal, assurant toutefois que ses joueurs ne comptent pas participer à cette compétition en victimes expiatoires. «Bien sûr, vous ne pouvez pas enlever quoi que ce soit à nos adversaires. Ils ont des joueurs pétris de talent, ils sont rapides et physiques. Mais nous n'allons pas là-bas pour faire de la figuration», devait-il marteler à chacune de ses sorties médiatiques notamment, après le tirage au sort effectué à Libreville (Gabon). Le groupe B peut-être considéré «la poule de la mort». Mais «toutes les équipes sont difficiles car toutes ont terminé en tête de leurs groupes lors des éliminatoires, nous savions que ce ne sera pas facile au Gabon». «Pire, compte tenu de notre classement mondial, nous n'avions pas le choix», a expliqué Callisto Pasuwa, l'ancien entraîneur de Dynamos de Harare, qui compte bien jouer à fond ses chances, en dépit de la difficulté de la mission qui attend, selon lui, son équipe à Franceville. Il envisage d'ores et déjà de disputer quelques matchs amicaux de préparation, dont le premier en novembre prochain contre l'Afrique du Sud, ajoutent les mêmes médias locaux. Le Zimbabwe qui a pris part à deux phases finales de CAN en 2004 et en 2006 se prépare, en dépit de quelques soucis qui se profilent à l'horizon pour refaire surface et ajuster sa stratégie pour éviter les vagues des équipes africaines dont la majorité des joueurs évoluent dans les grands clubs européens. Pour le sélectionneur il compte sur les Sigi, Kaountera, évoluant au poste de milieu de AE Paphos Chypre, le second joueur qui ferait son entrée et Joël Lumphala attaquant de AE Paphos Chypre, en verra très certainement Kennedy Nagoli un joueur évoluant aussi en milieu à Enosis Paralimi Chypre. Benjani Mwaruwari attaquant à AJ Auxerre France. Murambadoro gardien dans le club Bnei Sachnin Israël, enfin Dickson Choto, défenseur dans le club de Legia Warszawade Pologne. Des joueurs qui poseraient, selon quelques observateurs, des soucis aux adversaires engagés dans cette CAN-2017. Et ce au regard de leur technicité acquise dans le clubs européens. ça c'est pour la partie technique. Mais un problème risquerait de tout remettre en cause. Le Zimbabwe, selon quelques médias avertis, «après avoir été exclu des qualifications du Mondial 2018 par la FIFA, pour défaut de paiement persistant de son sélectionneur d'alors, José Claudinei Georgini, pourrait être sanctionné dans les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations 2017. Des matchs pourraient avoir été l'objet d'une tentative de truquage des résultats. La Fédération zimbabwéenne de football (Zifa) entretient de sérieux soupçons, et a suspendu provisoirement un de ses membres, Edzai Kasinauyo. «Ce dernier, sur la base d'éléments dont dispose la Fédération et qui ont été soumis à son comité exécutif, notamment des déclarations écrites sous serment, des courriers électroniques, des enregistrements sonores, serait impliqué dans une entreprise visant à manipuler les résultats des matchs comptant pour les 3e et 4e journées des éliminatoires de la CAN-2017 et devant opposer le Zimbabwe au Swaziland», indique la Confédération africaine de football. Et l'instance continentale de réaffirmer son intention de lutter contre «la moindre menace [pesant] sur l'intégrité du jeu sur le continent, que ce soit à travers la manipulation des matchs ou les paris illégaux». Selon la presse locale, des joueurs zimbabwéens évoluant en PSL sud-africaine, et des entraîneurs, dont l'ex-sélectionneur national Ian Gorowa, pourraient être impliqués dans ce nouveau scandale, qui ne fait peut-être que commencer. Reste à savoir si le Zimbabwe sera de la fête. Nous l'espérons.