Ancien procureur près la cour de Guelma puis celle de Tébessa avant le Conseil d'Etat pour atterrir en juillet dernier à Annaba en qualité de procureur général, Ahmed Rahim n'est pas un magistrat comme les autres. Aussitôt installé officiellement dans ses fonctions, il a enchaîné les actions. Elles concernent toutes la gestion des structures placées sous sa responsabilité. Dans sa recherche du dialogue et de la maîtrise des situations, Ahmed Rahim a également cherché à apprivoiser le code de procédures douanières. C'est ainsi qu'il a entrepris de multiplier les réunions avec les receveurs de douane et leur direction. Selon de nombreux avocats du barreau dont Me Abderrahmane Amara, ce magistrat semble être engagé dans un combat de tout instant pour imposer le respect de l'état de droit. Toutes ses démarches paraissent aller dans ce sens de la reconquête de la confiance des justiciables. Ce que reflètent d'ailleurs sa démarche à veiller à ce que chacun des magistrats, avocats et auxiliaires de justice œuvre dans ce sens. Aux côtés du président de la cour, Saâdoun Abdelkader (installé à la même date), il a entrepris un assainissement interne dans le corps des magistrats et des auxiliaires. La démarche se veut un avertissement à l'adresse de ceux qui tenteraient de perpétuer les mauvaises pratiques. Ce que d'ailleurs il ne manque pas de souligner à chaque fois que l'occasion de le faire lui est donnée. La méthode lui aurait imposé de lancer un appel aux membres de la magistrature, ceux du barreau, les auxiliaires tous corps confondus et les justiciables à travailler dans le respect de l'état de droit. Appel aussi pour dénoncer les maux rencontrés localement dans les structures du parquet d'Annaba. Il est destiné aux magistrats nonchalants et négligents allant jusqu'à appliquer des pratiques non conformes aux principes de base de la justice. Dans ses actions quotidiennes que caractérise une présence de tout instant dans les structures, le nouveau procureur général s'est montré ferme et intransigeant. C'était comme pour dire aussi que les magistrats ne se laisseront pas instrumentaliser ou influencer par quiconque. Du côté du barreau, l'on s'est dit très satisfait par ces nouvelles orientations dans la gestion de la justice. Celles-ci sont qualifiées de hautement bénéfiques à l'état de droit auquel aspire tout justiciable algérien. C'est que les avocats du barreau d'Annaba dont les activités rayonnent sur outre Annaba, les wilayas de Guelma, El Tarf, Souk Ahras et Tébessa attendaient depuis longtemps un vrai changement de comportements. Telle est en tout cas l'interprétation à accorder à la déclaration de Me Amara Abderahmane membre de ce barreau qui a estimé : «Depuis l'installation du nouveau procureur général il y a quelques semaines, nous avons remarqué un réel changement dans le comportement des magistrats dans la gestion des affaires.» Il s'agit du résultat de l'omniprésence de ce magistrat. Rigoureux dans sa gestion, il est ouvert au dialogue et n'hésite pas à prendre des mesures pour mieux organiser les structures sous sa responsabilité». Il reste que le nouvel homme fort du parquet d'Annaba devrait s'intéresser aux nombreux dysfonctionnements structurels et fonctionnels dans les structures locales de la justice. Le manque de ressources humaines et financières, la faiblesse des mécanismes de contrôle, la faible accessibilité à la justice pénale et l'absence de formalisation des mécanismes figurent dans le lot des dysfonctionnements structurels. Tout autant d'ailleurs que la faible concertation entre Officier de police judiciaire (OPJ) et Officier supérieur de police judiciaire (OSPJ) lors des enquêtes, la clarification des missions imparties aux auxiliaires de justice, l'absence de politique nationale de prévention de la violence et de la criminalité. Toutes ces insuffisances, qui figurent au chapitre des dysfonctionnements fonctionnels, sont des formes d'entraves qui persistent.