Hervé Renard serait dans le collimateur des dirigeants de la Fédération marocaine de football. Outre les dirigeants, ce sont les médias qui portent haut la réaction des supporters. Les techniciens n'ont pas aimé la manière dont il a préparé le match face à la Côte d'Ivoire, (son... ex-équipe). Un confrère marocain, commencera par déclarer «le sélectionneur national, Hervé Renard, a certainement perdu la boussole. Au fur et à mesure que le match contre la Côte d'Ivoire approchait, l'homme fut saisi d'une fébrilité maladive. Il n'a pas cessé de répéter que la Côte d'Ivoire est une équipe très forte, elle est championne de la Coupe d'Afrique en titre et par définition la première du continent». Pis encore, il se dit qu'il n'avait jamais «connu un entraîneur aussi peureux de son adversaire jusqu'à transmettre à ses joueurs un manque de confiance flagrant qui les a désorientés sur le terrain. L'homme avait tellement la frousse qu'il n'a pas pu s'en débarrasser même après le match lors de la conférence de presse : les observateurs consultants, médias et supporters n'ont pas aimé la déclaration du sélectionneur faite après la rencontre : les Eléphants étaient plus forts que mes joueurs. Ces derniers n'ont pas fait ce qu'ils devaient faire. Il ne faut pas oublier que lors du tirage au sort des éliminatoires de la Coupe du monde, tout le monde a donné la Côte d'Ivoire favorite.» Autrement dit, l'équipe nationale est éliminée de facto du Mondial. Des propos qui ont fait réagir les joueurs et qui l'ont fait savoir aux dirigeants de la FRMF. Le billet de notre confrère marocain recommande à Renard de se convertir en «voyant» puisque sa boule de cristal lui a révélé que c'est la Côte d'Ivoire qui va se qualifier pour le Mondial. Car un entraîneur aussi défaitiste n'a pas sa place dans une équipe qui représente le Maroc qui gagne. Face à ce déchaînement justifié, selon les techniciens et observateurs, Hervé estime que ce n'est que son dixième match avec les Lions de l'Atlas où ils n'ont jamais connu la défaite et qu'ils n'ont encaissé que deux buts pendant toute cette période. D'un autre côté, il explique que les Ivoiriens ont obtenu un nul face à la France, vice-championne d'Europe, en match amical mardi dernier. Pour le quotidien Al Akhbar du 14 novembre «le match nul qui sème le doute quant à la capacité du Maroc à se qualifier pour le Mondial-2018». Dans une longue analyse, le quotidien soulignera que «les Lions ont rendu une copie décevante selon Al Akhbar. A commencer par le milieu du terrain proposé par Hervé Renard qui a été complètement dominé par les Eléphants en meilleure condition physique et qui ont remporté tous les duels.» Quant au quotidien Al Massae, celui-ci l'accuse de mener la sélection nationale vers l'inconnu. Il conclura par semer le méchant doute qui frappe aussi nos Verts, à savoir : «Le rêve de qualification au Mondial de Russie en 2018 commence à s'évaporer.» Hervé Renard, lors de sa conférence, a reconnu le manque de fraîcheur et l'absence du fond du jeu des Lions, mais il a cherché à relativiser l'impact du résultat. «Je ne dispose pas d'une baguette magique pour gagner des matchs alors que je n'ai pas eu suffisamment de temps pour préparer l'équipe», peut-on lire dans Al Akhbar. Selon Al Massae, Renard a regretté l'absence de Karim Al Ahmadi pour blessure. Enfin, Renard est resté optimiste en déclarant à Al Akhbar que «rien n'est encore perdu pour le moment. Il faut rester concentré sur les autres rencontres pour arracher la qualification». «Dussuyer neutralise Renard sur son propre terrain», a titré le quotidien gouvernemental Fraternité Matin ou encore «les éléphants ont résisté aux lions», a annoncé l'Intelligent d'Abidjan, des titres bien évocateurs. «Sans triomphalisme ni gloire, les Eléphants ont en effet assuré l'essentiel en engrangeant un précieux point face à un Maroc déterminé, dont le meilleur atout, voire le seul que lui reconnaissent les Ivoiriens, est son coach Hervé Renard. Ce dernier a été le principal sujet d'inquiétude et c'est avec soulagement que l'on a accueilli le coup de sifflet final de la rencontre.» Maintenait que Hervé Renard est dans le collimateur, rien n'est dit qu'il restera longtemps a la tête des Lions de l'Atlas qui rugissent déjà.