en Algérie, à en croire les responsables du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, et ceux de l'ANEM qui ont fait une réunion d'information à l'Université Houari-Boumediene de Bab Ezzouar jeudi dernier. L'Agence nationale pour l'emploi (Anem) a enregistré durant les quatre premiers mois de l'année 2016 une progression de 23% de l'offre d'emploi des entreprises, avait annoncé en mai 2016 son directeur général, Mohamed-Tahar Challal. Aujourd'hui, l'Anem enregistre des scores de placement des primo-demandeurs d'emploi impressionnants. Au 31 octobre 2016, le marché de l'emploi au seul niveau de la wilaya d'Alger a enregistré 27 729 placements, pour une offre de 43 473 sur des demandes enregistrées de 112 428. Aussi tout le système des deux modes de recrutement beigne-t-il dans l'enthousiasme, mis à part les récupérations des gens activant dans l'informel pour souscrire à une affiliation volontaire à la CNAS, selon les dispositions contenues dans la loi de Finances 2015, notamment en son article 60, il y a des équivoques, qui ne profiteraient qu'aux employeurs ? Durant la période précitée, l'ANEM, un organisme public d'intermédiation entre les demandeurs d'emploi et les entreprises, a réceptionné de la part de ces dernières 180.000 offres d'emplois, contre 145.000 à la même période en 2015, avait détaillé M. Challal. Désormais, rappelle M. Challal, le secteur de la Fonction publique n'est plus perçu comme un vecteur d'emploi, « ce sont, dit-il, les entreprises économiques qui l'ont supplée.». Il explique ce renversement de tendance par les nombreuses zones d'activités qui ont commencé à s'implanter dans de nombreuses wilayas, à l'exemple de celles de Bord Bou Arreridj, Sétif, Alger, Tizi-Ouzou, Bejaïa, Annaba ou bien encore Constantine. Parmi les autres raisons à l'origine de cette dynamique, l'intervenant signale la notable contribution d'opérateurs économiques, lesquels se sont mis à investir dans des créneaux monopolisés, jusqu'alors, par les importations de biens manufacturés, « qu'ils se sont mis à produire localement ». Des quelque 1 millions 140.000 demandeurs d'emploi recensées officiellement et non encore satisfaits, le DG de l'ANEM impute cette situation au manque de formation de certains parmi eux, mais aussi à la pénibilité et aux faibles salaires proposés, notamment, dans les secteurs des travaux publics et de l'agriculture, en déficit pourtant de 500.000 et 800.000 postes à pourvoir. Malgré ces écueils selon l'ONS, le taux de chômage en Algérie a atteint 11,2% en septembre 2015 contre 10,6% une année auparavant, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS) diffusés, ce lundi 11 janvier, via l'agence officielle. Chez les jeunes de 16 à 24 ans, ce taux est de 29,9% contre 25,2% en septembre 2014. Sur une population active de 11,932 millions de personnes, la population occupée est de 10,595 millions de personnes, soit une population au chômage de 1,337 million d'individus. Le taux de chômage des femmes est plus important que celui des hommes : 9,9% chez les hommes contre 16,6% chez les femmes, selon la même source. Par niveau de qualification, le taux de chômage des diplômés de l'enseignement supérieur a baissé à 14,1% en septembre dernier (contre 16,4% en septembre 2014) avec un taux de chômage de 20,5% pour les femmes et de 8,5% pour les hommes, ajoute l'ONS. Avec le lancement des projets dans différents secteurs d'activité, 351 000 demandeurs d'emploi, soit 14% comparativement à la même période de l'année 2015, ont été placés durant les 9 premiers mois de l'année en cours. C'est ce qu'avait annoncé, le directeur général de l'ANEM, Mohamed Tahar Chaallal, lors de son passage dans l'émission «Invité de la rédaction de la Chaine 3». L'invité de la Chaine 3 avait affirmé que le secteur économique absorbe la part du lion avec 93% des recrutements contre 7% dans la fonction publique, en précisant que 79% des emplois sont crées par le secteur privé. A propos des demandes d'emploi disposées au niveau de l'ANEM, M. Chaallal révèle qu'au 30 septembre 2016, l'agence a enregistré 919 000 demandeurs d'emplois, dont 818 000 sont des jeunes fraichement arrivés sur le marché de l'emploi et 101 000 sont des travailleurs ayant perdus leurs emplois. Interrogé sur la précarité et la pénibilité de l'emploi crée, par le privé, dans le cadre des dispositifs de l'Etat, M. Chaâllal a récusé les critiques en déclarant que «dans le secteur économique le problème ne se pose pas, puisque, défend-t-il, la plupart des travailleurs y finissent par avoir un poste permanent, contrairement à la fonction publique où les contrats sont souvent renouvelés à cause du manque de postes budgétaires». A la question d'un auditeur qui avait dénoncé ce dispositif «d'exploitation» en relatant son expérience «de diplômé exploité à fond par une multinationale opérant dans le domaine pharmaceutique en contrepartie d'un salaire minable», M. Chaallal répond qu'il s'agit d'un cas isolé tout en invitant les jeunes à se rapprocher de son agence.