Le ministre de l'Energie, Nouredine Boutarfa est, aujourd'hui, à Téhéran, pour une visite de travail où il rencontrera le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanghaneh. Il y a deux mois, l'accord historique d'Alger de l'OPEP pour réduire la production à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions de barils par jour afin d'assurer la stabilité du marché pétrolier. Néanmoins, cet accord risque de tomber à l'eau à cause de l'Iran et l'Irak qui renâclent à revoir leurs objectifs de production. La visite de Nouredine Boutarfa en Iran vient dans ce sens, sauver l'accord d'Alger. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction du ministère de l'Energie, il est précisé que «cette rencontre intervient dans le cadre de la poursuite des consultations et de la coordination entre les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour parvenir à un consensus lors de la prochaine réunion ministérielle le 30 novembre à Vienne (Autriche) sur les modalités de mise en œuvre de l'accord d'Alger de façon à stabiliser les marchés pétroliers». Le ministre de l'Energie se trouve dans une mission difficile, il tente tant bien que mal à trouver un consensus avec les membres du cartel. Il y a quelques jours, il avait reçu à Alger, le ministre saoudien de l'Energie, de l'Industrie et des Ressources minérales, Khalid Al-Falih. Les deux ministres avaient affiché leur optimisme quant à la perspective de trouver un accord juste, équilibré et équitable lors de la prochaine réunion de l'OPEP prévue à Vienne qui viendra concrétiser l'accord d'Alger. Ce dernier, selon le ministre saoudien «a transformé les marchés pétroliers et a amélioré les relations entre pays membres de l'OPEP en convergeant les opinions et en aboutissant à un accord dont la mise en œuvre est aujourd'hui une nécessité». Affichant son optimisme, Khalid Al-Falih a affirmé «pour stabiliser les marchés, il est nécessaire de mettre en œuvre l'accord historique d'Alger. Je reste confiant et optimiste de voir la raison l'emporter. Nous arriverons, nous l'espérons, à un accord juste et équilibré qui prenne en considération les événements exceptionnels survenus dans quelques pays membres de l'OPEP et auquel tous contribueront y compris les pays non membres». Par ailleurs, M. Boutarfa avait pris part à une réunion consultative qui avait regroupé, vendredi dernier à Doha, des pays membres de l'OPEP, en marge de la 18e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG). Il avait déclaré qu'il était, à l'instar de tous les pays participants, optimiste quant à la concrétisation de l'accord d'Alger. «Nous avons discuté des modalités d'une collaboration en vue d'assurer le succès de la réunion de Vienne le 30 novembre. Pour ce faire, nous nous sommes réunis à huis clos afin de préparer cette réunion ainsi que la rencontre des experts qui la précèdera, et nous avons convenu de la possibilité de geler la production à 32,5 barils/jours», avait expliqué Boutarfa. Selon le ministre, la rencontre a permis aux membres de l'OPEP de convenir avec la Russie, pays non membre de l'organisation, de «travailler en coordination jusqu'à la fin novembre afin de maîtriser les chiffres et les informations à même de parvenir à une bonne décision à Vienne». A propos de la Russie, le président Vladimir Poutine avait avancé lundi dernier que son pays était prêt à geler sa production pétrolière en cas d'un accord des pays de l'OPEP à Vienne. «Nous sommes prêts à geler la production pétrolière au niveau duquel elle se trouve actuellement», a déclaré le dirigeant russe à la presse, expliquant que son pays «approuve un accord éventuel de l'OPEP en vue de geler la production et de faire remonter les prix du baril». L'accord historique d'Alger, qui a couronné la réunion extraordinaire de l'OPEP le 28 septembre dernier, prévoit de réduire la production-OPEP à un niveau oscillant entre 32,5 et 33 millions de barils par jour. Une réunion préparatoire du Haut comité d'experts à la réunion du 30 novembre s'était tenue lundi dernier dans la capitale autrichienne. L'Algérie préside ce Haut comité d'experts créé lors de la réunion d'Alger et qui est chargé de définir les mécanismes de réduction de la production de chaque pays de l'OPEP et de travailler en coordination avec les pays hors OPEP pour consacrer les clauses de l'accord d'Alger. A l'approche de cette réunion de l'OPEP, le prix du Brent s'est redressé actuellement à plus de 49 dollars.