Malgré les différents rappels à l'ordre lancés à l'encontre de ceux qui prêchent la haine et qui encouragent l'extrémisme religieux, la montée de ces fléaux est extrêmement inquiétante. Cet état de fait a contraint une fois de plus les hautes autorités du pays à émettre de nouvelles mises en garde, appelant les mises en cause à la sagesse, la vigilance, pour bannir l'intolérance et la haine, sous peine de sanction. Après le rappel à l'ordre de plusieurs membres du gouvernement, la mise en garde vient cette fois-ci de l'Autorité de régulation de l'Audiovisuel (ARAV) qui par le biais d'un communiqué a demandé aux stations de télévision que ce soit publiques ou privées de cesser de diffuser des programmes, de contenu religieux notamment de nature à semer et à alimenter toute forme de radicalisme. L'autorité a appelé ces médias à la «vigilance» pour bannir «l'intolérance et la haine», indiquant qu'il est fortement conseillé aux institutions audiovisuelles, publiques et privées, sous peine de sanctions, d'observer une vigilance à toute épreuve pour bannir l'intolérance et la haine dans la diffusion des programmes locaux ou d'importation, susceptibles de semer et d'alimenter toute forme de radicalisme. Après avoir observé que «le paysage audiovisuel dans le domaine religieux donne à voir des dérives obscurantistes, à entendre des discours dont la violence incite à l'instabilité, à la discorde et à la fracture sociales, ce qui représente un réel danger pour notre pays», l'ARAV note qu'il arrive trop souvent que ce discours s'accompagne de fatwas décrétées par des prédicateurs autoproclamés, sans formation adaptée à leur action et à leur responsabilité, souvent mal intentionnés, parfois instrumentalisés. Cette nouvelle mise en garde intervient après celle qui a été lancée par le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs qui n'a pas manqué de tirer la sonnette d'alarme à ce sujet. La radicalisation de la société n'est pas un fait nouveau dans notre pays. Malgré la lutte implacable des forces de sécurité contre le phénomène du terrorisme, la propagande de la radicalisation et de l'islamisation de la société n'a jamais cessé depuis les années 1990. L'endoctrinement et la radicalisation se sont poursuivis par l'intermédiaire de certains partis politiques, organisations, associations et des mouvements islamiques et proches de ce courant. La situation s'est encore amplifiée après l'arrivée de la nouvelle technologie à savoir, la mise en place des réseaux sociaux. Des milliers de comptes sociaux et principalement des pages Facebook ouverts par des idéologistes bien connus activent H24. Par le biais de ces comptes sociaux, les prédicateurs ont réussi a soudoyé des milliers de jeunes, moins jeunes, personnes âgées et même des femmes. Ce qui est encore très grave est non seulement l'islamisation de la société mais la «Guerre» mettant aux prises les différentes mouvances et sectes. Ces dernières années, les militants wahhabites, salafistes, soufistes... ne sont plus les seuls à semer leurs idéologies dévastatrices en Algérie. Plusieurs autres courants dont le chiisme et ceux de la mouvance dite Al-Ahmadia se sont installés en force dans le pays. Si pour l'instant les militants chiites sont épargnés, la «chasse» aux membres d'Al-Ahmadia se poursuit par les éléments des services de sécurité. Plusieurs militants de cette mouvance ont été arrêtés à travers les quatre coins du pays.