En dépit de plusieurs mises en garde, certaines chaînes de télévision publiques et privées continuent de diffuser des programmes religieux extrémistes et haineux, à en croire l'Autorité de régulation de l'Audiovisuel (Arav). Cette dernière, dans un énième communiqué, met à nouveau en garde ces chaînes appelées à plus de retenue et les menace de sanctions. Dans le document de l'Arav rendu public, «il est fortement conseillé aux institutions audiovisuelles, publiques et privées, sous peine de sanctions, d'observer une vigilance à toute épreuve pour bannir l'intolérance et la haine dans la diffusion des programmes locaux ou d'importation susceptibles de semer et d'alimenter toute forme de radicalisme». L'Arav observe même que «le paysage audiovisuel dans le domaine religieux donne à voir des dérives obscurantistes, à entendre des discours dont la violence incite à l'instabilité, à la discorde et à la fracture sociales, ce qui représente un réel danger pour notre pays». L'Arav note qu'«il arrive trop souvent que ce discours s'accompagne de fatwas décrétées par des prédicateurs autoproclamés, sans formation adaptée à leur action et à leur responsabilité, souvent malintentionnés, parfois instrumentalisés». En dehors des rencontres qu'elle organise «avec les responsables des plus hautes institutions du pays ayant une autorité incontestable dans le domaine de la spiritualité et de la religion», que fait l'Arav à part mettre en garde contre les dérives qu'elle a, à plusieurs reprises, dénoncées ? Pourtant, ses attributs ne se limitent pas à cela, puisqu'elle peut exercer «un contrôle, par tout moyen approprié, sur l'objet, le contenu et les modalités de programmation des émissions publicitaires». Pour l'instant, l'Arav ne fait que «tirer des enseignements riches» des rencontres qu'elle a menées jusque-là, affirmant dans le communiqué d'hier qu'elle «a mis en place à son niveau une plateforme de réflexion qui lui a permis de dégager un ensemble de principes directeurs à même de faire valoir cette volonté commune de défense d'un islam en harmonie avec notre histoire et notre culture, au nom de la cohésion sociale et de l'unité nationale». L'Arav doit agir vite, conformément à ses missions.