Le retour à la formule de l'examen du baccalauréat de 5 jours pour la session de juin 2017 a été imposé par la nécessité de répondre aux préoccupations des candidats qui ont été révélées à travers les différents réseaux sociaux et directement dans les rencontres avec la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à l'occasion de ses déplacements. Elle s'en est expliqué dans un entretien accordé à la Chaîne III de la radio nationale dont elle était, hier matin, l'invitée de la rédaction. Mme la ministre a précisé que ce retour au bac de 5 jours est motivé par le calendrier et la prise en compte du stress et des angoisses des élèves. Elle a aussi constaté, à cette occasion, l'immensité de l'angoisse qui a justifié l'effort de non seulement revenir à l'ancien calendrier mais de pouvoir reporter le début des épreuves au lieu de 8h à 9h, avec deux épreuves par jour et laisser plus de temps entre une matière et une autre, à cause la fatigue dans la période de Ramadhan. Mais, le principe portant sur l'allégement dans le contenu des sujets n'a pas été remis en cause ni celui de la réduction des horaires des épreuves. Elle a rappelé que durant l'année 2015, le ministère a discuté avec les partenaires sociaux, la question de la réforme du baccalauréat, qui a été également abordée avec les enseignants universitaires lors d'un atelier, et une série de propositions a été formulée dans ce cadre. La ministre a souligné, à ce propos, qu'un consensus s'était dégagé pour une application progressive de cette réforme du bac. Elle fait observer que ce qui est en cause c'est le rythme de cette progressivité qui s'étale jusqu'à 2021. Elle rappelle également que la proposition de réduire la durée du bac à trois jours, et, fait-elle remarquer, pour certaines spécialités, la réduction pouvait aller jusqu'à deux jours, était liée, selon, elle, à un deuxième dispositif qui était celui de pouvoir mettre un certain nombre de matières en contrôle continu, c'est-à-dire prendre en ligne de compte la fiche de synthèse. Mais, explique-t-elle, comme cette rentrée scolaire a été quelque peu agitée et que le temps laissé aux inspecteurs pour l'explication a été faible, l'option choisie a été celle de dire qu'il faut commencer par l'allègement du contenu des sujets ; cela signifie, poursuit-elle, que l'équipe d'enseignants et d'inspecteurs chargés de l'élaboration des sujets va travailler plus en profondeur. Mme la ministre cite l'exemple de la matière «histoire» au lieu de trois exercices, il y en aura pour 2017, deux pour les maths, au lieu de trois à cinq exercices, avec des barèmes entre 3 à 10 points, en 2016, il y aura en 2017 une variété de quatre exercices indépendants (notés 4, 4, 5 et 7 points). Les inspecteurs et enseignants sont chargés de donner les règles du jeu à l'élève de Terminales. Nouria Benghebrit rejette les accusations de «précipitation». C'est excessif et injuste», répond-elle, parce que ces syndicats ont, eux aussi, participé à la présentation des propositions d'hypothèses, multiples et variées. Elle répond qu'on ne peut pas parler de précipitation. Il faut avancer, dit-elle et avancer lentement à cause de la place qu'occupe le baccalauréat. Elle fait savoir que la réforme du baccalauréat ne constitue pas une priorité stratégique dans la politique mise en œuvre aujourd'hui par le ministère. Elle estime qu'il faut commencer, à l'avenir, très tôt le processus d'explication envers les élèves des classes de terminale précisant que la refonte est d'abord de nature pédagogique. Concernant l'Office national des examens et concours (ONEC), des moyens ont été dégagés pour la sécurisation du site et pour l'installation de commissions qui «revisitent» toutes les circulaires. Et fait savoir que des mesures draconiennes sont prises pour combattre les risques de fraude. Par ailleurs, elle fait savoir que 40 000 enseignants ont déposé, au 31 octobre 2016, leurs dossiers départ à la retraite. A propos de la question de la violence dans les écoles et tout autour, Mme la ministre a annoncé que la stratégie nationale en matière de sécurité et de lutte contre les violences et les incivilités dans l'école et tout autour sera présentée dans une quinzaine de jours. Une convention a été signée avec la DGSN, avec la Gendarmerie, afin d'assurer cette sécurité, fait-elle savoir. Le dispositif comprend également les cours d'éducation civique et le mécanisme de médiation pour la résolution pacifique des conflits.