Le Premier ministre belge, Charles Michel, a effectué, hier, une visite de travail en Algérie dont l'objectif principal était de discuter avec les hautes autorités algériennes du processus de rapatriement des sans-papiers algériens. Arrivé à Alger, mardi soir, le chef du gouvernement belge a déclaré à la presse que le but de sa visite était de renforcer les liens entre son pays et l'Algérie et à développer la coopération bilatérale dans les différents domaines. «Ma visite en Algérie devra permettre aux deux pays de renforcer leurs relations bilatérales», a-t-il souligné, expliquant qu'au menu, «il est question d'examiner les moyens de renforcer la coopération économique et l'investissement, mais aussi la sécurité, avec la lutte contre le terrorisme, ainsi que la question de l'immigration, et voir comment travailler ensemble pour y faire face». A savoir que la Belgique a déjà obtenu un accord avec le Maroc et tente depuis quelques mois d'étudier le dossier avec la partie algérienne. La visite du Premier ministre belge est venue pour lancer avec les autorités algériennes la question de la réadmission des ressortissants algériens qui ne sont pas en règle de séjour sur le territoire belge. Pour rappel, au mois d'août, après l'attaque de Charleroi perpétrée par un ressortissant algérien en situation illégal, le Premier ministre, Charles Michel avait déclaré que son pays «a multiplié les retours de criminels illégaux. Nous essayons de négocier avec le pays d'origine des traités de réadmission pour organiser ces retours mais ce n'est pas simple, beaucoup de pays sont réticents». En même temps, le secrétaire d'Etat belge à l'Asile et à la Migration, Theo Francken, avait déclaré que «les retours forcés vers l'Algérie restent problématiques, malgré des années de négociations européennes et bilatérales». Le haut responsable avait souligné qu'«après notre accord conclu avec le Maroc, un autre doit suivre avec l'Algérie, de préférence sous mandat européen». La visite d'hier du chef du gouvernement belge à Alger accompagné du secrétaire d'Etat belge à l'Asile explique tout. Ce dernier a affirmé, hier, à l'issue de son entretien avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, la volonté de son pays à renforcer sa coopération avec l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. Le responsable belge a précisé que «la coopération dans le domaine sécuritaire, en particulier la lutte antiterroriste, a été au centre des discussions». Il a souligné que «la Belgique, à l'instar d'autres pays européens, fait face à la menace terroriste». Theo Francken a affirmé que «l'Algérie possède beaucoup d'expérience en matière de lutte contre le terrorisme», exprimant le souhait de son pays de «bénéficier de cette expérience, à travers l'approfondissement de la coopération bilatérale dans ce domaine» dans le cadre du renforcement de la coopération algéro-belge. Dans le cadre sa visite, le Premier ministre belge s'est entretenu, hier à Alger, avec son homologue, Abdelmalek Sellal. L'entretien des deux parties a porté sur l'évaluation de l'état des relations bilatérales dans tous les domaines. Ces entretiens ont été élargis, par la suite, aux membres des deux délégations. Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, et le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjemaa Talaï, ont assisté à la réunion, ainsi que le secrétaire d'Etat à l'Asile et aux Migrations, Théo Francken pour la délégation belge. Les discussions ont porté sur l'examen «des mécanismes à même de permettre d'accroître les échanges commerciaux d'une part et, d'aborder, dans le cadre d'un esprit de dialogue et de concertation, les questions liées à la circulation des personnes et des affaires sécuritaires».