L'occasion mémorielle des festivités du 11 décembre était un moment où l'art s'est fortement invité avec le vernissage de la deuxième biennale des arts plastiques de Béjaïa. Un lancement pour cette manifestation culturelle qui s'est étalée du 11 au 13 décembre. Parfait coup de pinceau cela a coïncidé avec l'inauguration au grand bonheur des artistes, d'une nouvelle galerie d'art, au sous sol de la maison de la culture Taos Amrouche. La manifestation placée sous le patronage du ministre de la Culture et sous l'égide du wali de Béjaia a été confiée au comité de wilaya chargé de l'organisation des activités culturelles et artistiques locales et nationales dont le commissaire est le doyen des artistes, Tabchouche Ali. L'évènement a réuni 11 wilayas sur les 22 invitées et a rallié 17 artistes locaux. Contrairement à la première édition qui s'est tenue pour la circonstance au Théâtre régional de Béjaia, l'actuelle a pu bien disposer de ses lieux et c'est en sa flambante neuve galerie qu'elle s'y déroula, et qui sera, la toute première institution dédiée à l'art dans la wilaya. L'art plastique était présente, dans toute sa diversité, et l'exposition était autant riche que variée, en nombre, en couleur, en qualité, et a pu s'étaler sur toute la largeur de l'immense espace du lieu. Tout y était, de la peinture dans toutes ses formes, à l'huile, de l'aquarelle, la gravure à l'encre de Chine, au pastem, la pyrographie, de la sculpture y était également tant sur le bois, que sur la pierre, aux méthodes des détournements des matériaux et leurs transformations. «Tout ce qui salit le blanc est une peinture», disait Issiakhem. Cette nouvelle galerie, en dépit des wilayas absentes, a donné rendez-vous à toutes les formes de l'art, y compris le naïf revisité par le plasticien Cherid Abdelmalek qui a réalisé une œuvre en hommage à Baya. Les artistes venus hors de la wilaya, connus de leur corporation, dont on citera Selka d'Oran, Bakheti de Tlemcen, Koliche d'Alger, Massyka de Constantine, Ben abdallâh de Tamanrasset. Quant aux locaux, il eut la présence remarquée de Aït Mahdi, Zaouche, Benali, Remila, Ouari... L'art ne fait pas vivre, nombreux sont ceux qui, vivent l'art comme ils l'ont précisé : telle simple passion, qui permet une extériorisation et une expression, sans plus. Créer leurs univers, leurs voies et ses différentes formes, styles nouveaux... là résident leurs envies et leurs fantasmes, loin des primes et le monnaye ment de leurs produits dans un marché de l'art absent du reste à Béjaïa. Au regard des organisateurs, l'édition reste pour autant des plus réussis, mais l'objectif, est de loin, des plus inassouvi, il ne le serait, qu'une fois l'évènement hissé à une échelle Méditerranéenne, il suffit de peu, soutiennent-ils. L'Association locale des femmes artistes (ALFA). Une école d'art. Parmi les grands présents de cette biennale une motion spéciale reviendra sans aucun doute à ALFA qui œuvre à Seddouk dans la formation en arts plastiques. Elle touche essentiellement des enfants et des jeunes adultes. L'objectif de ces femmes et de créer une école pour former et faire prospérer l'art, car à leur sens la culture, le loisir et la création confortent les valeurs et contribuent aux succès. La société a besoin d'artistes, selon elles non pas pour embellir la vie fade, mais d'être ce précurseur de l'avenir et être ce pont qui le lie au passé en cristallisant le présent. Apprenons à l'enfant à s'exprimer par le dessin et la peinture dès leur prime enfance. «La peinture est une puissance dont le but est de développer et d'améliorer l'âme humaine», disait Wassily Kandinsky.