Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a souligné hier à Oran que les pays voisins devraient être des parties de la solution à la crise en Libye. «L'Algérie considère que les frères voisins libyens ne devaient pas être les seules parties du problème. Les pays voisins pourraient collectivement être des parties de la solution», a déclaré M. Lamamra à la presse, en marge de la deuxième journée du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique. «Ces pays ont le droit de faire partie de la solution à la crise en Libye, parce que ce sont eux qui vivent les conséquences préjudiciables immédiates de cette situation», a-t-il soutenu, tout en rappelant l'importance de l'initiative lancée par Alger, en mai 2014, pour la constitution d'un groupe des pays voisins pour la Libye. A cette occasion, le chef de la diplomatie algérienne a appelé à saisir l'opportunité de l'action engagée par l'Union africaine, lors de son dernier sommet, pour réactiver le comité des cinq chefs d'Etat africains, initié en 2011, pour aider à trouver les solutions à la crise libyenne. Rapporté par l'APS, M. Lamamra a estimé que «tous les acteurs travaillent la main dans la main afin que ce pays puisse reconstituer ses principales institutions». Il a également déploré le fait qu'après la chute de l'ancien régime libyen, la communauté internationale n'a pas été «activement engagée» dans la reconstruction de cet Etat. Le ministre d'Etat a, également, estimé que le processus de paix au Mali se fait dans de bonnes conditions. Dans une déclaration à la presse en marge de la 2e journée du même Séminaire de haut niveau, M. Lamamra a indiqué que les parties maliennes ont entamé le processus de paix, dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'Alger. «La constitution des unités de forces mixtes par les parties maliennes avec une composante de 600 hommes pour chacune des parties devrait concrétiser sur le terrain la feuille de route de l'accord d'Alger», a-t-il souligné, assurant que «le gouvernement malien devra retrouver ses prérogatives sur tout le territoire». Les premiers groupes de bataillons devraient se déployer prochainement à Gao et le reste devra suivre, a soutenu le chef de la diplomatie algérienne, tout en espérant que cette dynamique pourrait parvenir au désarmement, à la démobilisation des mouvements armés et à leur réintégration dans les meilleurs délais dans ce pays voisin. M. Lamamra a estimé que la Constitution d'un gouvernement-mouvement politico-militaire au Mali, soutenu également par l'UA, donnera plus d'avantages au processus de paix dans ce pays. A noter, par ailleurs, que les travaux du 4e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, ouverts samedi à Oran, se sont poursuivis hier à huis-clos. Pour la seconde journée de ce séminaire, organisé annuellement par l'Algérie, l'Union africaine (UA) et l'Institut des Nations unies pour la formation et la recherche «Unitar», les participants ont débattu de plusieurs thèmes liés à la paix et à la sécurité dans le continent africain. Il s'agit, entre autres, des «perspectives de mise en œuvre des revues entreprises en matière de paix et de sécurité : opérations de paix des Nations unies, architecture de consolidation de la paix, la résolution 1325. Quelles actions pour l'Afrique ?» Les participants devraient également débattre de la question des «opérations de maintien et de soutien à la paix et la lutte contre le terrorisme ainsi que de la complémentarité en l'UA et les Nations Unies», apprend-on des organisateurs.