Le 4e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique a été ouvert hier à Oran (Ouest algérien), à l'initiative du ministère des Affaires étrangères. Les travaux de ce séminaire de trois jours, présidé par le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, se déroulent en présence de plusieurs chefs de la diplomatie de pays africains, comme ceux de l'Egypte, le Sénégal, le Nigeria et le Tchad. «L'Algérie, sous l'impulsion du président Abdelaziz Bouteflika et son engagement constant en faveur de la paix dans notre continent, a fait de ce principe un axe essentiel de sa politique extérieure», a souligné M. Lamamra, dans son allocution à l'ouverture du séminaire. A ce titre, le ministre a rappelé que «l'Algérie a mené plusieurs médiations, à titre national ou dans le cadre de l'Union africaine, à l'instar du conflit entre l'Ethiopie et l'Erythrée ou encore la médiation plus récente, menée depuis 2014, pour le règlement de la crise malienne». C'est cette même approche que l'Algérie vise à promouvoir en Libye, en soutenant le processus de médiation conduit par les Nations unies et à travers l'initiative des pays voisins de la Libye que l'Algérie a lancée en 2014», a-t-il soutenu. M. Lamamra a ajouté que l'Algérie n'a cessé, dans ce contexte, d'encourager les parties libyennes à favoriser le dialogue sans exclusive, loin de toute interférence ou intervention étrangère. «L'UA, qui est le porte-voix des peuples africains et de leurs aspirations, est aujourd'hui un partenaire fiable et crédible de la communauté internationale, c'est en grande partie, grâce à la cohésion et à l'unité de ses membres», a estimé M. Lamamra, tout en déplorant la «tentative de division de ses rangs», lors du récent sommet afro-arabe de Malabo. «Cette tentative renseigne à la fois sur les menaces qui guettent l'UA jusque dans son intégrité et sur la forte détermination des Etats membres à préserver la cohésion de cette organisation continentale», a-t-il souligné, estimant que le prochain sommet de l'UA sera une occasion idoine pour réaffirmer l'unité et l'intégrité cette organisation. Pour que le groupe africain «A3» soit plus efficace Pour sa part, le ministre angolais des Affaires étrangères a souligné la nécessité pour les pays africains membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (A3), d'œuvrer davantage afin que leur apport au sein de cette organisation soit efficace pour défendre les positions et décisions essentielles concernant l'Afrique. S'exprimant à l'ouverture des travaux du 4e Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique, George Chikoti a estimé que «si l'on cherche à être présents au Conseil de sécurité de l'ONU, il est essentiel pour les pays membres, non permanents, de mettre à l'avant l'agenda du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) au sein du Conseil de sécurité onusien». Le ministre angolais dont le pays est en fin de mandat au Conseil de sécurité de l'ONU, a jugé qu'«il est important de dresser, lors de cette rencontre d'Oran, le bilan de la participation de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU en vue de l'améliorer». «De ce fait, il est nécessaire d'avoir une meilleure coordination entre le Conseil de paix et de sécurité et la représentation de l'UA au sein du Conseil de sécurité, et les pays africains membres non permanents au même Conseil pour consolider les positions politiques essentielles de l'UA», a-t-il ajouté. Saluant la méthode de travail engagée sur l'ensemble des questions africaines au sein des Nations unies, le chef de la diplomatie angolaise a indiqué que son pays, en tant que membre non-permanent au Conseil de sécurité, mais également représentant de la Conférence internationale de la région des Grands-Lacs, était «naturellement très engagée sur l'agenda de l'UA, mais aussi en coordination avec les Nations unies (ONU) dans le cadre de l'accord-cadre, signé en 2013 entre les pays de la région afin d'améliorer les conditions de sécurité dans la République démocratique du Congo (RDC) et les autres pays de la région». «Cet effort a été important parce qu'il nous a permis d'organiser une série de conférences au sein du continent africain, notamment au Rwanda et en RDC, consacrées à l'engagement économique des pays de la région», a-t-il indiqué, citant la dernière rencontre en date tenue le 26 octobre dernier à Luanda (Angola), qui a permis, a-t-il dit, de dégager une position générale sur la situation des conflits dans la région des Grands Lacs. Placée sous le thème principal «Assister les membres africains entrant au Conseil de sécurité de l'ONU à se préparer à l'examen des questions de paix et de sécurité dans le continent africain», cette rencontre de trois jours, est marquée par la participation de nombreux ministres des Affaires étrangères de l'Afrique et des experts et représentants de l'ONU, de l'UA ainsi que de la Ligue arabe et d'autres.