Pour le chef de la diplomatie algérienne, la complexité des défis, la multiplication des crises aggravées par le terrorisme international, les capacités de nuisance des réseaux du crime transnational et du trafic de drogue influent directement sur la paix et la sécurité. Les pays africains veulent peser et se réapproprier l'initiative politique en vue d'apporter des solutions africaines aux problèmes que connaît le continent, en parlant d'une seule voix au niveau des instances onusiennes, plus particulièrement au sein du Conseil de sécurité de l'ONU. C'est ce qui a été réaffirmé, hier, à Oran, à l'ouverture des travaux du deuxième séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique dont la clôture est prévue pour demain. C'est le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui prononcera l'allocution d'ouverture en s'adressant à ses homologues de l'Angola George Rebelo Chikoti et Moussa Faki Mahamat du Tchad ainsi que les représentants spéciaux de l'Union africaine (UA) pour la Libye, la Centrafrique, la région des Grands Lacs et les représentants de l'institut des Nations unies pour la formation et la recherche (Unitar). Après le premier séminaire qui s'était tenu en décembre 2013 à Alger, celui d'Oran vise à apporter les informations et les connaissances sur les questions africaines à l'ordre du jour au Conseil de sécurité de l'ONU pour permettre aux pays africains devant intégrer cette instance d'être au diapason des positions développées au sein du Conseil de la paix et de la sécurité de l'UA. Pour Ramtane Lamamra, l'intérêt de ce séminaire, regroupant les pays africains sortants et ceux nouveaux au sein du Conseil de sécurité, est de pouvoir réaffirmer les positions au moment où "60% des questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil de sécurité concernent les crises et conflits en Afrique, et comme cela a déjà été répété, c'est aux Africains d'apporter des solutions justes et durables et, également, quand cela est approprié, de mobiliser des moyens y compris dans des missions de paix" et de citer le rôle de l'Amison en Somalie et de la Minuad au Soudan. Pour le chef de la diplomatie algérienne, la complexité des défis, la multiplication des crises aggravées par le terrorisme international, les capacités de nuisance des réseaux du crime transnational et du trafic de drogue influent directement sur la paix et la sécurité. Et de citer les zones de conflits, de crises et de tensions dans le continent : les pays du Sahel, la Corne de l'Afrique, le Soudan, la région des Grands Lacs et de lier ces situations au sous-développement et à la misère qui favorisent les conflits quand elles n'en sont pas la cause. Pour M. Lamamra, ces situations doivent être réglées à travers des processus de paix et de négociations à l'image de ce qui se déroule aujourd'hui au Mali sous l'égide de l'Algérie. Concernant la Libye, Ramtane Lamamra a indiqué que ce dossier "constitue une source de profonde inquiétude et nous interpelle". Il citera les parties prenantes dans les efforts d'un règlement de la situation en Libye, les envoyés spéciaux de l'ONU ainsi que les efforts de l'UA avant de souligner le souci de l'Algérie d'"aider les frères libyens à engager un processus de dialogue inclusif qui constitue la seule voie pour parvenir à une réconciliation nationale, adossée à une action déterminée contre le terrorisme". Des préoccupations partagées par le Tchad qui, par la voix de son MAE, évoquera la nécessité d'une plus grande coordination entre Africains et d'annoncer le choix du thème du "terrorisme international'" lors de la prochaine réunion des chefs d'Etat africains, le 18 décembre prochain. À noter que les travaux de ce séminaire se dérouleront à huis clos aujourd'hui et demain. Ils seront clôturés par une conférence de presse de Ramtane Lamamra. D. L.