La réunion d'Alger du CIHN, instance de concertation créée en application de la déclaration d'amitié et de coopération entre la France et l'Algérie, signée le 19 décembre 2012, a été considérée par des responsables français comme une nouvelle étape dans «la montée en puissance» des relations entre la France et l'Algérie. De nombreux accord ont été signés à l'issue de cette rencontre, au niveau des Premiers ministres des deux pays, qui intervient après deux sessions de la Comité mixte économique franco-algérien (COMEFA) qui prépare les dossiers arrivés à maturité. Ces accords de partenariat ont concerné les secteurs du transport ferroviaire et de l'agroalimentaire, ainsi que la réalisation, le long de l'autoroute Est-Ouest, d'un parc industriel de 3.000 hectares au minimum. Dans cet élan de coopération auquel le haut responsable français chargé de la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, se vante du fait que la France et l'Algérie «constituent un binôme sans équivalent sur l'échiquier mondial des Etats», plusieurs autres accords sont au registre et attendent d'être bien ficelés comme le projet d'implantation d'une usine PSA (Peugeot-Citroën) en Algérie, et un grand projet dans l'industrie pétrochimique qui vient d'être signé entre le groupe Sonatrach et le groupe français Total. En effet, les deux groupes ont conclu jeudi dernier à Alger, un accord sur la réalisation d'une étude de faisabilité en vue de la construction d'un complexe pétrochimique de «taille mondiale». Les P-dg de Sonatrach, Amine Mazouzi, et de Total, Patrick Pouyanné, ont convenu de renforcer le partenariat et la coopération sur toute la chaîne hydrocarbures en Algérie et à l'international, confirmant ainsi la volonté des parties à consolider le partenariat existant et concrétiser de nouvelles opportunités pour les deux compagnies. Cette dynamique de coopération a pratiquement touché tous les secteurs qui ont vu la signature de plusieurs autres accords et conventions dans la santé, la sécurité routière, la justice, l'éducation, l'enseignement supérieur et les assurances sociales. Selon les chiffres des Douanes algériennes, les échanges commerciaux entre l'Algérie et la France ont totalisé 10,3 milliards de dollars en 2015. La France est le deuxième fournisseur de l'Algérie et son troisième client. Lors de la dernière session du CIHN, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a invité les opérateurs économiques à saisir les «immenses» opportunités d'affaires que recèle l'économie algérienne, engagée depuis 2014 dans un processus de mutation et de diversification, pour passer de l'exploitation des matières premières vers la production de biens et de services. C'est dans cette optique qu'il a appelé les opérateurs économiques français à investir «davantage» en Algérie, affirmant que le gouvernement algérien était disposé à «accorder toutes les facilitations nécessaires». L'autre volet important dans les relations bilatérales, est celui de la coopération sécuritaire. En moins d'une année les ministres de l'Intérieur des deux pays se sont rencontrés trois fois (Paris en décembre 2015, Alger en avril 2016 et Paris en novembre dernier). La France fait face à un «très haut niveau» de menace terroriste, et a besoin de consolider davantage sa stratégie de lutte et de prévention, en renforçant sa coopération sur le plan du renseignement avec les pays qui ont déjà été confrontés à ce fléau, dont l'Algérie. Lors de la dernière visite en France du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, son homologue français, Bernard Cazeneuve, actuellement Premier ministre, n'a pas manqué d'affirmer, en novembre dernier, l'attachement commun de la France et l'Algérie pour réussir la lutte antiterroriste, soulignant le «très bon niveau» de coopération des deux pays dans ce domaine.