Cette réunion sera marquée par des rencontres bilatérales entre de hauts responsables algériens et français pour examiner les perspectives de la coopération entre les deux pays. Il s'agit, notamment, des secteurs de l'industrie, de l'agriculture, de l'eau et de l'environnement, de l'éducation, des transports, de l'intérieur et de la justice, de l'enseignement supérieur, de la culture et des affaires religieuses. En outre, elle sera consacrée à l'examen de quatre projets d'accord dans l'électricité et les hydrocarbures, l'engineering industriel et les systèmes de gestion, ainsi que le consulting et les services du numérique. La troisième session du CIHN devrait permettre de dresser un bilan des progrès effectués dans la feuille de route bilatérale retenue aussi bien lors des deux précédentes sessions que dans le cadre du Comité mixte économique algéro-français (Comefa) et de fixer de nouveaux objectifs dans les volets de la relation bilatérale tels que le BTP, la sous-traitance industrielle, l'agroalimentaire, le numérique, la santé et la formation professionnelle. Les travaux de la troisième session du CIHN seront précédés par ceux de la quatrième réunion du Comefa. Créé en mai 2013 en application de la déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre la France et l'Algérie, le Comefa est un mécanisme de renforcement et de diversification des relations économiques, industrielles et commerciales entre l'Algérie et la France. Plusieurs accords seront signés Plusieurs accords vont être signés par l'Algérie et la France dans le cadre de la 3e session du CIHN, a appris l'APS de source diplomatique à Paris. Cette session, qui réunira des membres des deux gouvernements, « permettra de dresser un bilan des progrès effectués concernant la feuille de route bilatérale retenue aussi bien lors des deux précédentes sessions du CIHN que dans le cadre du Comefa et de fixer de nouveaux objectifs ambitieux dans les volets de la relation bilatérale », a indiqué la même source. Elle « devrait être sanctionnée par la signature de plusieurs accords touchant des domaines divers, dont l'éducation, l'emploi, la jeunesse et les sports, ainsi que d'autres accords de partenariat économique », précise-t-on. Les projets « prêts à la signature » concernent la production d'isolateurs électriques de haute tension et des vannes hydrocarbures. Il est prévu également la création d'une joint-venture dans l'engineering industriel et les systèmes de gestion et d'une autre dans le consulting et les services du numérique. D'autres projets « potentiels » peuvent faire l'objet, sous réserve, d'une signature en marge du CIHN, indique-t-on, parmi lesquels figurent le projet phare de l'implantation en Algérie de l'usine Peugeot-Citroën PSA, ceux ayant trait à la valorisation du phosphate et à la production de gaz industriel, ainsi qu'au transport ferroviaire. Trois accords de partenariat seront probablement signés au titre de la convention-cadre du 26 octobre dernier à Paris, lors des travaux de la Comefa, entre le groupe algérien Gica et le groupe français Lafarge. Ils concernent la remise à niveau de la cimenterie de Raïs Hamidou (Alger), la réalisation d'un pôle technologique et d'une plateforme d'exportation de ciment. En marge, un forum d'affaires algéro-français, le troisième, sera organisé, demain et lundi, auquel sont conviés près de 300 acteurs économiques des deux côtés de la Méditerranée. L'objectif « est d'identifier, d'encourager et de multiplier les partenariats productifs et d'accompagner ces entreprises et opérateurs économiques jusqu'à la signature d'un premier accord ». Les domaines ciblés sont le BTP, la sous-traitance mécanique, l'agroalimentaire, le numérique, la santé, la colocalisation, la formation professionnelle et la finance. Le mode de relation entre la France et l'Algérie se transforme « progressivement » Le mode de relation entre la France et l'Algérie se transforme « progressivement », passant d'une relation commerciale à une relation fondée sur la coopération, a affirmé Jean-Louis Levet, haut responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne. Pour lui, ce changement dans les relations est caractérisé par les stratégies d'investissement en Algérie de la part des opérateurs français, relevant que la France est « le premier investisseur en Algérie et cela concerne la plupart des secteurs de l'économie algérienne ». Cette dynamique, a-t-il ajouté, est visible par des projets de partenariat structurants pour le développement de l'économie algérienne et le développement de relations de confiance entre opérateurs français et algériens, « indispensables à la réalisation de projets visant l'excellence et leur insertion dans une approche à long terme ». Les attentes des chefs d'entreprise algériens sont « très fortes » Jean-Louis Levet a affirmé que « les acteurs algériens demandent de travailler avec des opérateurs français », notant que tous les secteurs de l'économie sont concernés et que les attentes des chefs d'entreprise, notamment des PME et PMI, « sont très fortes ». Concernant les entreprises françaises, présentes dans les autres pays du Maghreb et faiblement en Algérie, il a reconnu que le retard par rapport aux voisins de l'Algérie est « important » en matière d'investissements directs étrangers (IDE). Cependant, a-t-il estimé, « l'Algérie a tout à fait raison de mettre le paquet sur les IDE, en particulier via des projets de coproduction », précisant que « ceux-ci peuvent lui permettre de faire monter son économie en qualité, en compétence, en innovation, en niveau technologique et organisationnel ». Au sujet de la règle 51/49, Jean-Louis Levet pense qu'elle n'a pas été perçue comme un « élément incitatif » à une présence productive en Algérie. « Maintenant, en expliquant, en échangeant, en réalisant avec nos amis Algériens, des secteurs public et privé, des projets de partenariat via la création de joint-venture 51/49, les entreprises françaises intéressées de s'implanter en Algérie comprennent l'intérêt à avoir un partenaire algérien solide de façon durable », a-t-il dit.