La mesure concernant le délai de rapatriement des dividendes générés par les exportations, qui a été porté de 180 à 360 jours, est une excellent chose et c'est la première fois qu''il y a une telle réactivité dans le domaine de la réglementation du change, après la réunion avec le ministre du Commerce et le gouverneur de la Banque d'Algérie, estime le président de l'Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Naceri , dans l'entretien qu'il a accordé, hier matin, à la Chaîne III de la Radio algérienne, dont il était l'invité de la rédaction. Un indice favorable intervenu en 2016 dans la dynamique initiée par le ministère du Commerce en collaboration avec Algex et l'Anexal, ajoute-t-il, est l'augmentation du nombre des exportateurs (à 722 très exactement, précise-t-il) et l'autre indice favorable est l'élargissement de la gamme des produits exportés, avec de nouveaux produits et articles qui viennent dans cette gamme et il cite à titre d'exemple, les équipements électroménagers grand public et pour la première fois l'exportation de machines à laver, des câbleries électriques et des téléphones mobiles. Il espère que l'année 2017 soit celle des exportations hors hydrocarbures. Compte tenu de ces aspects, il estime que les choses évoluent dans la bonne voie , bien qu'il reste beaucoup à faire, parce que le processus en est à son début, mais, explique-t-il, il y a la remise en cause de certaines réglementations obsolètes, parmi lesquelles il cite le contrôle des changes, dont il souhaite la complète refonte, en raison, souligne-t-il, de son aspect draconien, ainsi que la dépénalisation qui a été promise par le gouverneur de la Banque d'Algérie. Autre indice positif, selon lui : le Premier ministre a beaucoup parlé en 2016 de l'export, un vocabulaire qui n'existait pas, dit-il. Il confirme que l'Algérie a accusé beaucoup de retards en matière d'exportations, et la crise a fait pression de façon positive. M. Naceri dit souhaiter pour 2017 des mesures d'encouragement de la part de l'Etat, auquel il demande de déverrouiller le corset entravant encore les activités de ceux qui en sont les moteurs. Il faut rendre la confiance aux exportateurs, c'est un devenu, un impératif, insiste-t-il. Il appelle à consolider ce qui existe dans certaines filières, à faire la mise à niveau de la réglementation des changes qui doit libérer les exportateurs algériens. Il cite en exemple le cas de la Douane qui a fait énormément de progrès pour faciliter les exportations. C'est la première fois, depuis l'indépendance, selon lui, que l'Algérie peut avoir une visibilité précise sur ses échanges commerciaux et connaître, ainsi, les niveaux de ses importations et exportations. Il signale que le déficit à fin novembre 2016 était de 17 milliards de dollars entre les 43 milliards d'importations et les 26 milliards d'exportations. En cumulant avec le déficit dans le commerce des services, qui est de 10 milliards de dollars, le déficit total est de 27 milliards de dollars. Il demande à revenir à la valorisation du gaz pour l'industrie de la plasturgie, qui est un avantage de l'Algérie. Il revient sur ce qu'il considère comme débouché naturel, à savoir le commerce vers les pays africains, en priorité le Mali et le Niger, et énumère des mesures à prendre pour l'accompagnement dans cet axe. Pour cela, il insiste sur la nécessité d'avoir une vision, notamment celle de l'internationalisation, donc un retour de dividendes. Il critique le Fonds spécial pour la promotion des exportations (FSPE) qui n'est pas équitable dans sa distribution, dit-il, en versant 25% à l'industrie, 50% à l'agriculture et 80% à la datte, et si les produits agricoles subissent une transformation, ils retombent à 25%. Par ailleurs, il fait remarquer que les chiffres prouvent que par le passé les importations ont été favorisées par rapport aux exportations. Or, la fuite des capitaux, dit-il, c'est dans les importations qu'il y a les sociétés écrans, c'est là qu'il faut la chercher la magouille et non pas dans les exportations qui représentent un chiffre dérisoire.