Si Mohand Ou Mhand, se fiant à sa muse, a semé à tout vent ses vers dont nombre d'entre eux sont passés en dictons qui agrémentent les discours et constituent des principes éthiques à suivre, a indiqué lundi, le wali de Tizi Ouzou, Mohamed Bouderbali. «Sa poésie pure, fascinait par sa simplicité et sa spontanéité », a-t-il dit. S'exprimant à l'ouverture du 1er Colloque national sur la poésie populaire amazighe organisé par la direction de la Culture à l'occasion de la célébration de Yennayer, jour de l'an berbère, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, à la mémoire de « Youcef Oukaci, Si Mohand Ou Mhand et Chikh Mohand Oulhoucine », M Bouderbali a rappelé que ses vers ont défié l'usure du temps. « Chantant les vicissitudes des hommes de son époque, Si Mohand Ou Mhand a mené une vie de bohème. Marcheur infatigable, il a parcouru de longs trajets et a visité de nombreuses contrées du pays », a poursuivi M Bouderbali. Sa poésie pure, a-t-il poursuivi, fascinait par sa simplicité et sa spontanéité. « Refusant de déclamer une seconde fois un poème livré à son auditoire, notre poète charmait tous ceux qui l'entendaient », a encore fait observer le premier magistrat de la wilaya. Saluant au passage le travail remarquable de collecte, de transcription et de traduction, entrepris par des hommes de culture attachés à la sauvegarde du patrimoine culturel national et aussi célèbres que Said Boulifa, Mouloud Feraoun et surtout Mouloud Mammeri qui s'est distingué par son ouvrage inoubliable intitulé «les Isefra, poèmes de Si-Mohand-Ou Mhand». Avec la consécration de Tamazight, langue nationale et officielle, la poésie de Si-Mohand-Ou Mhand, et avec elle toute la poésie d'expression amazighe, bénéficiera des avantages de l'édition qui en assurera la pérennisation et la diffusion à grand échelle. Il s'agit là d'un pan entier du patrimoine culturel du pays, a encore poursuivi le wali. Souhaitant que ce colloque apporte, sa contribution à l'enrichissement des études consacrées à la production de notre poète, que les jeunes générations doivent savoir et retenir. Pour sa part, la directrice de la Culture, Mme Nabila Gouméziane, a assuré que dans le cadre de la valorisation et de la promotion de la culture algérienne dans tous les domaines, sa tutelle demeurera disponible pour soutenir et encadrer le mouvement associatif à l'image de l'Association algérienne de la littérature populaire qui active sans cesse pour enregistrer, valoriser et sauver de la déperdition ce legs populaire national. « La consécration de Tamazight comme langue nationale et officielle grâce à la volonté et à l'engagement du président de la République algérienne, Abdelaziz Bouteflika, est un signe fort du renforcement et de la consolidation identitaire et culturelle nationale », a-t-elle indiqué. Yennayer, cette coutume séculaire qui a résisté des siècles est fêtée à travers tout le territoire national dans la joie, la convivialité et la solidarité, a-t-elle fait observer. «Pour marquer cet événement culturel, un programme riche et varié, sous le thème : « Yennayer, un référent ancestral national de partage et de communion », à la mémoire de Youcef Ou Kaci, Cheikh Mohand U L'hocine et Si Mohand Ou Mhand, trois pionniers de la poésie qui ont posé le jalon de la littérature populaire amazighe, est tracé pour permettre à la population de célébrer et de vivre ce patrimoine culturel dans la joie et la convivialité », a-t-elle poursuivi. Cinq jours durant, a encore poursuivi Mme Gouméziane, le public local sera égayé par les activités scientifiques et artistiques, conférences, théâtre, cinéma, et spectacles artistiques, qui sont inscrites au niveau de tous les établissements du secteur ainsi que les localités de la wilaya notamment au niveau de différents villages, bibliothèques, salles de lecture, et établissements scolaires. « Pour réhabiliter, valoriser, promouvoir et, pérenniser le patrimoine culturel immatériel national, la direction de la Culture a inscrit plusieurs fêtes et activités célébrées annuellement », a rappelé la première responsable du secteur. Citant le 1er Salon du patrimoine immatériel organisé début décembre dernier qui a drainé un public assoiffé de redécouvrir les coutumes et les traditions ancestrales de notre région, le 1er salon de la poterie au village Ath Kheir (Mekla), les festivals de la poterie de Maathkas et du Tapis d'Ath Hicham et, le salon du Bijou d'Ath Yenni.