La directrice de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, Mme Nabila Gouméziane, a estimé que le Nouvel an berbère, Yennayer, constitue un repère historique commun pour toutes les régions d'Algérie. «Du point de vue symbolique, festif et rituel, c'est une fête collective de toute l'Afrique du Nord, célébrée dans la joie et la convivialité où le partage et la communion sont de mise », a indiqué Mme Nabila Gouméziane. La célébration du Nouvel an amazigh est une tradition bien ancrée dans la mémoire collective, bien plus, a-t-elle fait observer, c'est un véritable symbole de fierté et d' appartenance identitaire. « Yennayer est le premier jour de l'an du calendrier agraire utilisé depuis l'antiquité par les Amazighs. Il correspond au premier jour de janvier du calendrier julien qui, aujourd'hui, est décalé de 12 jours par rapport au Calendrier grégorien», a relevé Mme Gouméziane. A travers cette date emblématique, a-t-elle poursuivi, c'est tout un pan de culture amazighe qui est vécu. Mieux encore, c'est la pérennisation de cette culture qui est assurée. « Ce rituel symbolise l'expulsion des forces et des esprits maléfiques pour faire place aux esprits bénéfiques. La tradition a retenu le sacrifice d'un coq par l'homme, une poule par femme et les deux, ensemble, pour les femmes enceintes afin de ne pas oublier le futur bébé », a encore fait observer la première responsable du secteur de la Culture. Les rites qui accompagnent le nouvel an amazigh peuvent être ramenés à quatre idées principales, a-t-elle rappelé, citant l'écartement de la famine, le présage de l'année à venir, la consécration du changement de cycle et, l'accueil, sur terre, des forces invisibles. « Ce premier jour du nouvel an consacre la fête de la fécondité et du renouvellement, se caractérise par la cueillette des plantes vertes, la préparation de repas familiaux et collectifs ». Mme Gouméziane a, par ailleurs, fait cas d'un riche programme pour la célébration du nouvel an berbère, placée cette année, sous le thème « Yennayer, un référent ancestral national de partage et de communion ». Dont la première édition d'un colloque national autour de la poésie populaire amazighe à la mémoire de « Youcef Oukaci, Si Moh Ou Mhand et Chikh Mohand Oulhoucine », à la maison de la culture Mouloud Mammeri, un marché de Yennayer à la place de l'Olivier, des projections de films d'expression amazighe, des pièces théâtrales, soirées artistiques et, autres, expositions. Les organisateurs ont également prévu, pour la journée du 12 janvier, soit, le jour de l'an berbère, une parade de la place de l'Olivier vers la maison de la culture, une offrande (lwaâda n yennayer), un gala artistique ainsi qu'une visite d'une huilerie traditionnelle au village Ath Koudia. Les activités dont le coup d'envoi a été donné dimanche à Tizi Ouzou et qui se poursuivront jusqu'à samedi prochain, se dérouleront respectivement à la maison de la culture Mouloud-Mammeri et son annexe d'Azzazga, le théâtre Kateb-Yacine, l'école des Beaux-arts d'Azzazga, la cinémathèque, la bibliothèque principale de lecture publique, et, le centre culturel Matoub Lounès d'Aïn El-Hammam.