Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a déclaré, hier à Paris, que «seule la satisfaction des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien dans son Etat indépendant, avec Al Qods comme capitale, est de nature à ouvrir une nouvelle ère au bénéfice de tous les peuples de la région». « Dans ce paysage géopolitique lourd de menaces, se greffant sur la cause originelle de l'instabilité structurelle qui l'affecte, la résolution 2334 adoptée récemment par le Conseil de sécurité des Nations Unions, condamnant la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens occupés, est venue porteuse d'un potentiel de sortie de l'immobilisme à travers la disqualification de tous les actes unilatéraux et faits accomplis illégaux», a expliqué le chef de la diplomatie algérienne, en marge de la Conférence pour la paix au Moyen-Orient, tenue hier à Paris. La communauté internationale, réunie à Paris à l'initiative française, examine dimanche toutes les conditions favorables à la relance des négociations israélo-palestiniennes, bloquées depuis 2014. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a assuré dans son allocution d'ouverture des travaux de la conférence sur le Proche-Orient, qui s'est déroulée à huis clos, que les initiateurs de la conférence «n'ont pas d'autre but que la paix». Il a souligné que les participants, les représentants de 70 Etats et organisations, tenteront, durant cette journée, de «recréer les conditions d'une négociation» pour les deux parties en conflit, et «tracer des pistes d'actions pour les semaines et mois à venir, afin de maintenir une dynamique». Le ministre français a indiqué qu'il n'y avait pas de temps à perdre, «en raison de l'urgence de mobiliser la communauté internationale afin de remettre les deux parties autour d'une table de négociations», réitérant que la solution à deux Etats a été réaffirmée par la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'Onu. En effet, la résolution 2334 du Conseil de sécurité, adoptée le 23 décembre dernier, a exigé de nouveau d'Israël qu'il arrête «immédiatement et complètement toutes ses activités de peuplement dans les territoires palestiniens occupés, y compris al-Qods-Est». Pour le chef de la diplomatie française, la mobilisation de la communauté internationale «a déjà produit des résultats importants, en remettant à l'ordre du jour international la question israélo-palestinienne. Ce n'est pas donc le moment de s'arrêter, car l'urgence demeure», a-t-il dit. Trois groupes de travail, au cours des travaux de la matinée, examineront à la conférence, à laquelle finalement, ni les Israéliens, ni les Palestiniens ne participent, les rapports des trois groupes de travail chargés par la réunion ministérielle du 3 juin dernier à Paris. Il s'agit de préparer le terrain afin de permettre la reprise des négociations crédibles en vue d'une solution à deux Etats. Il s'agit du groupe de travail «Société civile», rassemblant une dizaine de pays et présidé par la Suède, qui a mené de nombreuses consultations en Israël, et dans les territoires palestiniens auprès d'organisations issues des sociétés civiles des deux parties en conflit. Le travail de ce groupe devrait donner lieu, selon les organisateurs, à l'organisation d'un forum réunissant la société civile palestinienne et israélienne. Le deuxième groupe s'est penché sur le dossier économique pour examiner et proposer à la conférence les incitations économiques que pourra apporter la communauté internationale aux deux parties en cas d'accord de paix. Depuis juin dernier, indique-t-on, ce groupe de travail, qui a eu des échanges avec les acteurs européens, régionaux et émergents, ainsi que des grands partenaires économiques comme la Chine, le Japon et les Etats-Unis, est parvenu à mettre en évidence le potentiel pour le développement économique qu'un accord de paix permettrait d'atteindre.