La communauté internationale est convaincue plus que jamais de l'urgence de mettre en œuvre la solution à deux Etats, «la seule voie possible» pour le règlement du conflit israélo-palestinien, et du «grave danger» que représente la poursuite de la colonisation israélienne pour le processus de paix dans la région. Après le vote au Conseil de sécurité de l'ONU en faveur d'une résolution qui condamne la politique de colonisation de l'occupant israélien, plusieurs pays, Etats-Unis en tête, continuent d'afficher leur plein soutien à cette solution des deux Etats. Quatorze des 15 membres du Conseil ont voté en faveur de la résolution onusienne, tandis que les Etats-Unis n'ont pas opposé de veto et se sont abstenus de voter sur ce texte, une première depuis 1979. La résolution 2334 considère les colonies comme étant une entrave à «l'instauration d'une paix globale, juste et durable», et appelle l'occupant israélien à arrêter «immédiatement et complètement» toutes ses activités de peuplement. La solution à deux Etats «en grave danger» Mercredi, le secrétaire d'Etat américain John Kerry qui doit quitter ses fonctions le 20 janvier (date de la prise de fonction de la nouvelle administration de Donald Trump), a prononcé un discours exposant la vision de l'administration de Barack Obama sur le Proche-Orient, après l'adoption de la résolution 2334. Dans son intervention, il a réaffirmé que la solution à deux Etats était «la seule voie possible pour obtenir une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens». Mais cette solution, a-t-il averti, est «en grave danger», en raison de l'obstination d'Israël à poursuivre ses projets de colonisation dans les territoires occupés. M. Kerry a soutenu que l'adoption de la résolution à l'ONU condamnant les colonies israéliennes «visait à préserver la solution à deux Etats" avant d'ajouter: le statu quo au Proche-Orient mène à «une occupation perpétuelle». Selon le responsable américain, les deux Etats devraient suivre le tracé des frontières de 1967 - avant la guerre des Six jours -, en procédant à «des échanges de territoires équivalents» issus d'un consentement mutuel. Israël serait alors reconnu comme un «Etat juif» et El-Qods «comme capitale des deux Etats», a expliqué M. Kerry. Conférence internationale sur le Proche-Orient en janvier à Paris A l'issue du discours de John Kerry, le président de l'Etat de Palestine Mahmoud Abbas a rappelé que les Palestiniens étaient prêts à reprendre les négociations «à la minute où le gouvernement israélien acceptera de cesser toutes ses activités de colonisation». M. Abbas a aussi dit continuer sa coopération étroite avec la France en vue de la réussite d'une conférence internationale sur le Proche-Orient prévue le 15 janvier à Paris, et dont le but est de réitérer le soutien de la communauté internationale à une solution à deux Etats. Dans ce contexte, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault a salué «le discours clair, courageux et engagé de John Kerry en faveur de la paix au Proche-Orient et de la solution des deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité». «La France partage la conviction du secrétaire d'Etat américain de la nécessité et de l'urgence de mettre en œuvre cette solution des deux Etats», a-t-il dit dans un communiqué. «C'est parce qu'elle constate elle aussi l'érosion de cette solution que la France a pris l'initiative d'accueillir en juin une première conférence internationale et qu'elle recevra à nouveau ses partenaires à Paris, le 15 janvier prochain», a-t-il ajouté. La conférence se tiendra au niveau ministériel dans un format plus large que celui de la réunion ministérielle du 3 juin: 70 Etats et organisations sont conviés, selon les organisateurs. Elle sera l'occasion pour les participants de présenter un paquet global d'incitations en vue d'une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Par ailleurs, l'Allemagne et la Belgique ont exprimé leur soutien à la solution de deux Etats. Pour le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens occupés «entrave» le processus de paix et «menace» le principe d'une solution à deux Etats. De son côté, le ministère belge des Affaires étrangères a salué l'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la résolution dénonçant la colonisation israélienne et affirmé "partager pleinement" la position de la communauté internationale exprimée dans cette résolution, jugeant la colonisation des territoires occupés par Israël «illégale», et que sa poursuite «met gravement en danger la possibilité d'une solution à deux Etats».