A 48 heures de l'entame de la réunion d'Astana sur le règlement de la crise syrienne, la capitale du Kazakhstan procède aux derniers réglages pour accueillir ce lundi les pourparlers entre représentants du gouvernement syrien et l'opposition. Le chef de la diplomatie kazakh, Kairat Abdrakhmanov et son homologue russe Serguei Lavrov, se sont entretenus vendredi et ont mis l'accent sur «le choix optimal» d'Astana pour accueillir cet «important évènement» pour lequel toutes les conditions de réussite ont été réunies. «Dès le début, quand nos amis kazakhs ont accepté d'abriter ces pourparlers, ils ont dit qu'ils s'appuieraient sur les initiatives des pays garants, à savoir la Russie, la Turquie et l'Iran, qui avaient, à maintes reprises, expliqué leur logique concernant les participants, à la fois Syriens et de l'extérieur de la Syrie», a indiqué Lavrov. «Concernant les participants syriens, il s'agit de ceux qui ont signé, le 29 décembre, les accords sur le cessez-le-feu et le lancement du processus des contacts politiques», a-t-il ajouté. De son côté, le porte-parole du Sénat kazakh Kasym-Zhomart Tokaev, avait déclaré lors d'une réunion avec une délégation parlementaire canadienne à Astana, que le Kazakhstan «espère un succès pour la prochaine rencontre entre l'opposition syrienne et les représentants du gouvernement», ajoutant que les parties au conflit «ont une occasion unique pour mettre fin à l'effusion de sang, entamer le processus de changement politique, et préparer l'après-guerre du pays.» «La capitale du Kazakhstan est la plateforme la plus appropriée pour lancer ces négociations importantes et ce pays est prêt à offrir toutes les conditions nécessaires», a encore indiqué le sénateur kazakh, ajoutant que son pays a une expérience dans l'organisation de réunions similaires, Astana ayant déjà abrité à deux reprises en 2015, des consultations inter-syriens. Couverture médiatique : plus de 400 reporters attendus Selon l'agence Tass, citant le ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan, des médias de 24 pays dépêcheront des journalistes et photographes pour la couverture de la réunion d'Astana. «Plus de 300 journalistes de médias étrangers de 24 pays ont demandé l'accréditation», a déclaré le responsable du service de presse du ministère des Affaires étrangères, Anuar Zhainakov. Une centaine de journalistes viennent des médias locaux, du Kazakhstan. Ainsi, plus de 400 journalistes couvriront les négociations. Par ailleurs, l'organisation des Nations unies délèguera à Astana son émissaire pour la Syrie, Staffan de Mistura, selon le porte-parole de l'ONU Stephane Dujarric. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé à M. de Mistura d'y participer «à la lumière de la complexité et de l'importance des problèmes susceptibles d'être abordés à Astana, et compte tenu du haut niveau de représentation à cette réunion», a précisé le porte-parole onusien. M. Guterres «espère que la réunion d'Astana constituera un pas positif en vue de la reprise des négociations sur la Syrie à Genève», a-t-il ajouté. Des négociations sur la Syrie sous l'égide de l'ONU doivent démarrer à Genève le 8 février. Aucune des précédentes discussions inter syriennes n'a permis un début de règlement du conflit qui a fait, selon des bilans, plus de 310 000 morts et des millions de réfugiés depuis 2011.