Selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, cette rencontre Kerry-Lavrov est porteuse d'espoir dans l'avancement des pourparlers inter-syriens. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, devait rencontrer hier son homologue russe, Sergueï Lavrov, et le président, Vladimir Poutine, à Moscou dans le cadre des pourparlers de paix qui se poursuivent à leur troisième jour à Genève sous les auspices de l'ONU afin de booster les négociations notamment sur la question de la transition politique en Syrie. Les échanges entre les deux responsables devraient également porter sur le respect de la trêve en vigueur en Syrie depuis le 27 février, et du processus de dialogue entamé en Suisse entre le gouvernement et l'opposition. Selon l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, cette rencontre Kerry-Lavrov est porteuse d'espoir dans l'avancement des pourparlers intersyriens. «Nous suivons cette rencontre (Kerry/Lavrov) avec beaucoup d'intérêts, dans l'espoir que les pourparlers seraient constructifs», a déclaré M.de Mistura. L'émissaire de l'ONU s'est dit conscient que les deux responsables ne peuvent régler tous les problèmes mais les discussions feront avancer les choses. «Je ne m'attends pas à ce que la rencontre des deux responsables réglera tous les conflits en un seul jour, mais elle sera très constructive pour la reprise des pourparlers sur la question de la transition politique», a-t-il ajouté. «Nous avons toujours besoin de l'aide de MM.Kerry et Lavrov, car ils ont prouvé à maintes reprises qu'il peut y avoir un terrain d'entente, et j'espère qu'ils parviendront à le faire dans l'avenir», a continué le responsable onusien en référence à l'accord du cessez-le-feu en Syrie conclu entre les deux puissances. Les pourparlers en cours de Genève visent à mettre en place un organe de transition dans six mois, élaborer une nouvelle Constitution et organiser les élections législatives et présidentielle dans 18 mois. Ces discussions doivent aboutir sinon à un accord de paix, au moins à une feuille de route sur le processus de paix dans ce pays déchiré par cinq ans de conflit, selon l'ONU. La vision de cet «organe» divise les deux camps: Damas envisage un gouvernement élargi à quelques membres de l'opposition. Celle-ci exige le départ préalable du président al-Assad et de réels pouvoirs. A Genève où se poursuivent les négociations sur la Syrie, la réaction du négociateur en chef du gouvernement de Damas, Bachar al-Jaafari, ne s'est pas faite attendre quant à la réunion russo-américaine sur le conflit syrien. «Aucune puissance étrangère ne doit interférer dans les pourparlers sur la Syrie en cours à Genève», a-t-il déclaré. «Quand nous disons que le dialogue est intersyrien sans intervention extérieure, cela s'applique aux Russes et aux Américains», a estimé l'ambassadeur de la Syrie à l'ONU Bachar al-Jaafari. «Nous commençons à sortir de l'impasse sur la forme, mais pas sur le Fond», a concédé M.Jaafari. Le représentant du gouvernement syrien a estimé que la glace qui existait lors du précédent round de discussions serait presque brisée, interrompu avant même de démarrer en début d'année. Mais, a-t-il reconnu, «il n'y a pas de vision commune sur la question de la transition politique». Il a par ailleurs insisté que les pourparlers de Genève se concentrent sur la lutte contre le terrorisme et non pas sur le sort du président al-Assad. Le rôle du président syrien Bachar al-Assad, dans la période de transition, était le principal point de discorde en 2012 et 2014 dans le règlement du conflit syrien qui rentre dans sa sixième année.