«L'Algérie est un très grand pays en transformation et la France doit miser sur ce pays. C'est une intime conviction», a affirmé, hier à Paris, M. Guigou, haut fonctionnaire français et président de l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed). Intervenant à l'occasion d'un petit-déjeuner sur la Méditerranée et de l'Afrique, organisé à Paris par l'institut qu'il dirige, le quotidien économique La Tribune et BpiFrance (une banque publique d'investissement), le haut responsable français a souligné que l'objectif de cette rencontre est de «construire l'avenir» entre la France et l'Algérie en identifiant sur le terrain des «forces à l'œuvre» pour aider l'Algérie qui sera, selon lui, «un très grand pays en Afrique du Nord». Rapporté par l'APS, l'intervenant a argumenté ses propos par le fait que l'Algérie, en sa qualité de pays africain pivot, va devenir une interface «incontournable» entre l'Europe et l'Afrique, soutenant que l'Afrique du Nord, et précisément l'Algérie, sera une grande zone industrielle pour l'Europe, notamment dans la construction automobile. «Les Européens n'iront plus en Chine pour des investissements, c'est loin. Ils veulent maintenant compacter leurs valeurs, et l'Algérie, qui diversifie son économie, est en transformation industrielle», a-t-il précisé, citant les différents projets de construction automobile engagés en Algérie ou en cours de réalisation. Le même responsable a, de même, indiqué que «L'autre force de cette tendance est le rôle stratégique que va jouer l'Algérie dans les années à venir en Afrique avec la transsaharienne, un axe routier liant Alger à Lagos, relevant un atout majeur supplémentaire qu'est la diaspora algérienne qui bouge beaucoup et mieux», a-t-il dit. Intervenant dans le même sillage, Boualem Aliouat, représentant de Laïd Benamor, PDG du groupe Amor Benamor et président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci), a expliqué que l'économie algérienne, contrairement à ce qui se dit, présente des atouts très «incitatifs» en faveur du développement de la coopération entre les deux pays, préconisant cependant de mettre en en place un organisme algéro-français des affaires. M. Aliouat, qui est vice-président du Conseil africain de l'entrepreunariat et de l'innovation, est revenu sur la règle 49/51%, une des «préoccupations» des investisseurs français, pour souligner qu'au contraire, « elle n'a pas bloqué les investissements», indiquant qu'il y a plus d'investissements qu'avant son établissement. «Ce n'est pas une règle de prédation sur le patrimoine de l'investisseur», a-t-il affirmé. Et d'ajouter que «Ce qu'attendent les Algériens, c'est une relation partenariale gagnante-gagnante, durable, fondée sur l'excellence et des stratégies de co-développement, y compris à l'internationale ». Pour sa part, le Haut responsable français à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, Jean-Louis Levet, qui a saisi l'occasion de porter à la connaissance de l'assistance les nombreux projets réalisés ou en cours entre l'Algérie et la France, a souligné l'intérêt des entreprises françaises à travailler avec l'Algérie.