L'Algérie se prépare activement à vivre les élections législatives devant consacrer le choix citoyen sur la nouvelle législature 2017-2022, et qui auront lieu le 4 mai prochain. Au-delà du renouvellement des membres de l'Assemblée populaire nationale, ces élections se caractérisent déjà par des enjeux politiques particuliers. Les pouvoirs publics ont décidé que 2017 ne sera pas comme 2012. C'est dire que dans notre pays, les élections se succèdent mais ne se ressemblent pas. Les élections législatives prochaines en Algérie ne dérogeront pas à la règle, qui suggère que chaque scrutin à ses enjeux. Les élections législatives de 2012 n'avaient pas fait exception à la règle. Celles de 2017 s'annoncent dans un climat particulier, au regard des enjeux en perspective. D'abord, ces élections représentent pour ceux qui y participent au titre de candidats issus de partis politiques ou indépendants, l'occasion de poser des jalons pour assurer leurs arrières. Ils vont dans le sens de la mise en place d'une nouvelle équipe dirigeante politique. Celle-ci prendra les rênes du pouvoir à partir de mai 2017. En témoigne d'ailleurs la guerre de positionnement sur les listes de candidature, les premières salves ayant été tirées ces dernières quarante-huit heures par des partis politiques comme le PT de Louisa Hanoune et le FFS de Abdelmalek Bouchafa. «Encore une fois, les détenteurs de l'argent sale font leur apparition pour tenter d'acheter des consciences par l'achat des signatures. Il n'y a plus de morale politique et encore moins celle sociale», dénonce d'entrée la secrétaire générale à l'ouverture de la réunion du bureau politique de son parti. «Des réseaux mafieux sont sollicités pour l'achat des signatures au profit de certains partis. Nous avons engagé un dur marathon pour la collecte des signatures dans un climat marqué par l'éradication de l'exercice politique, l'écueil des 4% et des entraves bureaucratiques et administratives dont l'absence, la plupart du temps, à leurs postes des personnes chargées de la légalisation des signatures», a accusé le premier secrétaire du FFS Abdelmalek Bouchafa à l'ouverture des travaux du Conseil national extraordinaire de son parti tenu à Alger. Deux déclarations qui indiquent que la bataille sera dure et que les tentatives de «traficotage» autour des urnes seront nombreux. Ce qui ne perturbe en rien les ministres, députés sortants, cadres gestionnaires, opérateurs économiques, acteurs directs dans les organisations civiles, bref tout un monde que veut s'engager dans cette course. Si pour l'heure la majorité des alliances politiques se tait, d'autres, en revanche, ont le verbe haut pour dénoncer, ou mettre en garde contre «les situation qui rendent les tractations et conciliabules difficiles». Personne ne veut faire de cadeau à l'autre. Chacun veut assurer à tout prix ses arrières. Loin de tous ces bruits, la présidence ambitionne de disposer d'une Assemblée populaire nationale qui lui sera totalement acquise. Ce qui lui permettra de faire passer ses réformes et autres projets de développement nécessitant l'approbation de l'institution élue. Face à ces enjeux politiques, c'est à bon droit que, via la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIIE), la présidence arbitre la confection des listes de candidature. Il n'est pas exclu de la voir s'impliquer à fond dans la campagne électorale en vue des joutes législatives du 4 mai prochain. Dans ce combat, les anciennes grandes formations politiques ne resteront pas aussi les bras croisés. Ils feront feu de tout bois pour contrer les velléités politiques de leurs adversaires et même de leurs partisans trop indisciplinés. L'Opposition cherchera certainement à nouer d'autres alliances politiques et a conquérir la prochaine mandature de l'APN par l'obtention d'une majorité absolue de députés. L'Opposition est certainement consciente de cet état de choses. Ce qui pourrait expliquer le come-back en politique du FFS. Lui qui, à maintes reprises, avait «sauté» la course des précédentes législatives, décide aujourd'hui de ne pas rester en marge. Ce qui annonce des équations difficiles à résoudre avec la participation des partis politiques que Louisa Hanoune qualifie de satellites que représentent TAJ, MPA ou encore l'ANR. Les élections législatives prochaines sont qualifiées de virage important avant la fin, dans deux ans, du mandat de l'actuel président de la République Abdelaziz Boutflika.