La nouvelle politique agricole en Algérie s'articule sur la création de méga-projets de plus de 10 000 ha dans le sud. Des sociétés nationales, et d'autres créées avec des partenaires étrangers, sont déjà en cours de réalisation. Une surface de 600 000 ha est réservée à ces projets qui seront orientés essentiellement vers la production de céréales , la pomme de terre et le lait. En dehors des hydrocarbures, les Américains se font de plus en plus présents en Algérie, particulièrement dans le secteur agricole à travers l'implantation de méga-projets agricoles qui, si selon le président du Conseil d'affaires algéro-américain, devraient permettre au pays de s'autosuffire en production céréalière, laitière, en viande et en pomme de terre. Reçu hier à l'émission «l'invité de la rédaction» de la chaine 3 de la radio algérienne, le président du Conseil d'affaires algéro-américain, Smain Chikhoun, a indiqué que la première phase a consisté à retenir une superficie de 1 500 hectares, sous pivot, destinés à livrer, dans le courant du mois de mai prochain, plusieurs tonnes de pomme de terre. Ces deux projets, réalisés en joint venture avec des investisseurs Algériens vise, d'après Chikhoune, à mettre en valeur et à exploiter une superficie totale de 50 000 hectares, permettant, à terme, d'éliminer les importations de ces tubercules mais aussi celles de la poudre de lait, des céréales et de la viande bovine. ‘Avec quatre ou cinq projets identiques, l'Algérie pourra réaliser son autosuffisance pour ce qui concerne ces alimentaires et exporter les excédents», a-t-il dit. A ce propos, il a signalé que des discussions sont en cours pour multiplier la création de grandes exploitations à Adrar et à El Menéa (wilaya de Ghardaia), en particulier. Citant quelques chiffres, il a indiqué que les méga-fermes d'El Bayadh et d'Adrar, pourront, d'ici 6 à 7 années, commencer à produire, annuellement, plus de 200 millions de litres de lait, 297.000 tonnes de pomme de terre, 50 000 tonnes de maïs, 54 000 tonnes de blé dur, et 4 000 tonnes d'amandes. Les Américains veulent gagner des parts de marchés dans le reste de l'Afrique De la polémique qui s'est faite autour de ces projets, notamment sur les doutes exprimés quant à la réalisation des objectifs annoncés et des risques liés à l'usage d'OGM et de pesticides, susceptibles de contaminer la nappe phréatique, l'intervenant rassure en rappelant que les partenaires Algériens ont pris les devants en insistant sur l'emploi des seuls intrants bio «produits sur place». M. Chikhoun explique, par ailleurs, que si les groupements agricoles Américains ont exprimé leur intérêt à s'implanter en Algérie, c'est parce que celle-ci représente un «portail» pour gagner des parts de marchés dans le reste de l'Afrique. Il annonce, en outre, qu'une délégation «multisectorielle» composée d'une centaine d'hommes d'affaires des Etats-Unis viendra, dans le courant du mois d'octobre prochain, en visite en Algérie pour s'informer sur les opportunités d'affaires dans d'autres secteurs d'activités. Enfin, il est à noter qu'une fois réalisés, ces projets, permettront de satisfaire le marché algérien et de gagner d'importantes parts de marché à l'exportation, notamment en direction de pays du centre de l'Afrique.