A deux jours du match qui va opposer les Bleus au Luxembourg, l'attaquant français s'est exprimé au sujet de l'équipe de France, dont il n'a plus porté le maillot depuis octobre 2015. Il considère avoir suffisamment «payé» pour l'affaire Valbuena, et réclame des explications sur son absence au sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps. Karim Benzema n'avait plus accordé d'interview à un média français depuis près d'un an et demi. C'est donc avec une attention toute particulière que la France du football a écouté l'attaquant du Real s'exprimer jeudi soir au micro de Christophe Dugarry sur RMC. Point d'orgue de cet entretien fleuve : l'équipe de France, qu'il n'a plus fréquentée depuis un an et demi. Une situation qu'il vit comme une injustice : « Je pense que j'ai suffisamment prouvé à Madrid, durant huit ans, pour prétendre avoir encore quelques années avec les Bleus. » Pour le joueur merengue, son exil loin de Clairefontaine reste lié à l'affaire de la sex-tape. « Bien sûr que c'est cette affaire. Mais si on parle d'extra-sportif, de l'histoire que j'ai avec Mathieu Valbuena, je tiens à dire que jusqu'à aujourd'hui je ne suis pas coupable. Ça fait un an et demi que je ne joue pas en équipe de France, je crois que j'ai suffisamment payé. » Un éloignement vécu comme une punition, que Benzema supporte d'autant plus mal qu'il affirme n'avoir jamais reçu aucune explication à ce sujet de la part de Didier Deschamps. « Je trouve ça injuste, et aujourd'hui, j'aimerais savoir pourquoi je ne suis pas sélectionné. J'aimerais avoir une discussion avec le sélectionneur, qu'il me dise ce qu'il pense. A un moment donné, il faut être clair. Si c'est sportif, c'est sportif. Si c'est autre chose, c'est autre chose. Mais il faut me le dire clairement, a-t-il asséné au micro de Christophe Dugarry, avant de poursuivre : Pourquoi il ne m'a pas sélectionné, et surtout, pourquoi ça dure ? Ces questions, je me les pose tous les jours. » «Je ne vais rien lâcher» Manifestement touché, Benzema a tenu à faire part plusieurs fois de son attachement aux Bleus, balayant d'un revers de la main les critiques dont il a pu faire l'objet par le passé. « Il y en a qui disent que je n'aime pas l'équipe de France. Mais si je ne l'aimais pas, je me serais directement entretenu avec le sélectionneur et je le lui aurais dit, je suis un grand garçon. Or je l'ai répété souvent : chaque fois que j'ai pu venir jouer en équipe de France, c'était une fierté. Je l'ai fait 81 fois. Ça fait maintenant un an et demi que je ne suis plus sélectionné, et je peux vous dire que je le vis mal. » En dépit de son impatience et de sa déception, l'attaquant madrilène ne baisse pas les bras pour autant. En compétiteur aguerri, il affirme ne pas avoir fait le deuil du maillot bleu. «Si certaines personnes pensent que je vais m'arrêter et lâcher l'EdF, elles se trompent. Je ne vais rien lâcher. J'aime trop le foot pour ne pas vouloir revenir en sélection. Je suis jeune, je suis encore là et j'ai faim de titres», a-t-il insisté. Didier Deschamps est prévenu. Benzema ne regrette rien Interrogé sur l'interview qu'il avait accordée à Marca peu avant l'Euro, et au dans laquelle il avait affirmé que Didier Deschamps avait "cédé à une partie raciste de la France" en ne le sélectionnant pas, Karim Benzema a confirmé ses propos au micro de Christophe Dugarry. «Je ne peux pas regretter ces mots-là, parce que c'est vrai, c'est évident. Mais en aucun cas je n'ai pensé une seule seconde, ou dit, que Didier Deschamps et Nöel Le Graët sont racistes. J'aimerais aussi pouvoir en parler avec eux.»