Ce musée est le plus important de l'Algérie. Il est, par ailleurs, celui qui renferme les plus grandes réserves. Le musée est créé en 1879 par une société savante dénommée « Société de géographie et d'archéologie de la province d'Oran ». A cette époque, il n'existait pas de musée dans cette ville, mais il y avait un patrimoine dispersé à l'ancienne mairie de la Place de la République où se trouvait une salle appelée « Salle des oiseaux ». On y conservait une belle collection d'oiseaux, d'œufs d'autruche, de singes, une hache polie et quelques autres objets de curiosité. Diverses inscriptions romaines étaient exposées aux intempéries dans les allées de la promenade de l'étang (Place Ibn Badis). L'idée de la création d'un musée dans la ville est venue au commandant Demaeght (archéologue et épigraphiste) qui a lancé un appel aux citoyens afin d'enrichir les collections existantes. Il a été désigné par les membres de la Société pour réunir chez lui les documents précieux. D'autres sections viendront s'ajouter aux précédentes, dont préhistoire et ethnographie : histoire de l'Algérie, peinture, sculpture, dessins originaux et gravures. Un local approprié s'imposait alors. Edifié en 1933, le bâtiment actuel, sis au 19 Boulevard Zabana, fut inauguré officiellement le 11 novembre 1935 dans les locaux du Palais des Beaux-arts et sera dénommé « Musée Demaeght ». Ce palais comprend le musée, la bibliothèque municipale, ainsi que l'Ecole des Beaux-arts. A l'indépendance, le musée fut confié à l'Assemblée populaire communale de la ville d'Oran jusqu'en 1986. Depuis il est sous la tutelle du Ministère de la Culture et a été rebaptisé «Musée national Ahmed Zabana » en hommage à ce grand Martyr de la révolution. Section des Beaux-arts On retrouve aussi des poteries en terre cuite tels qu'une amphore hispano-mauresque trouvée à Tlemcen et celles qui proviennent de Tagdempt (Tiaret). Enfin des inscriptions funéraires : une épigraphie commémorant la mort de Cheikh Sidi Mohamed Agha décédé le 26 novembre 1545, Lieutenant de Kheir-eddine Barberousse et défenseur de la ville d'Alger pendant le raid de Charles V, dit Charles Quint roi d'Espagne de 1515 à 1556. Section numismatique Les collections de cette section retracent l'histoire des peuples nord africains à travers le temps. Monnaie antique : C'est la période dominante du point de vue quantitatif. Elle représente des pièces en bronze de Carthage trouvées en Afrique du Nord, des monnaies des villes et des rois de la Numidie et de la Mauritanie (Syphax, Massinissa, Vermica, Bacchus, Bogus, Juba). A noter aussi des monnaies consulaires en argent et en bronze et surtout des monnaies impériales. Une collection de la période byzantine témoigne d'un passé lointain du pays. Monnaie musulmane : Une riche collection en or et en argent émise par des souverains arabes du Maghreb, raconte l'histoire de ces gouverneurs depuis le XIème siècle jusqu'au XVIIIème siècle. Il s'agit des monnaies des aghlabites, souverains de Kairouan ; idrissites, rois marocains du IXème siècle ; fatimides, derniers califes régnant sur le Maghreb à la fin du Xème siècle ; almohades et particulièrement des dirhem d'Abdel-Moumen provenant de la région de Tlemcen ; nassrides, souverains de grenade et de Malaga ; mérinides (Maroc) ; Beni Ziane (Tlemcen) ; l'empire ottoman, monnaies frappées à Alger, Tunis et en Egypte ; saâdiens et allaouites (Maroc) . Enfin, les monnaies émises par l'Emir Abdelkader et frappées à Tagdempt près de Tiaret. Monnaie d'Europe : Elle est représentée par la monnaie royale de la France depuis le moyen âge jusqu'à l'époque contemporaine (XIXème et XXème siècle), la monnaie espagnole qui reflète l'histoire de son occupation, des pièces modernes des nations européennes, ainsi qu'une modeste somme d'argent de l'URSS, de Chine et des Etats-Unis complètent le fond monétaire de cette section. Enfin, une belle collection de camées représentées par de moulages de pièces de la galerie vaticane. Cette section renferme un nombre important d'industries lithiques. La diversité instrumentale, témoin du passage des hommes primitifs sur le sol algérien, et en particulier à l'ouest, permet de suivre l'évolution civilisationnelle de nos prédécesseurs. Cette civilisation s'étale sur les périodes suivantes : le paléolithique ou âge de la pierre taillée ; l'épipaléolithique ou âge tardif de la pierre taillée ; le néolithique ou âge de la pierre polie ; la protohistoire. Ces périodes, à leur tour, se subdivisent en plusieurs faciès culturels : Le paléolithique comprend le pré-acheuléen et l'acheuléen, le moustérien et l'atérien, l'aurignacien, le solutréen et le magdalénien. L'épipaléolithique comprend l'ibéromaurusien et le capsien. Le néolithique comprend le néolithique saharien, le néolithique de tradition capsienne et le néolithique méditerranéen. La protohistoire comprend les périodes chalcolithique ou le néolithique tardif, l'âge de bronze et l'âge de fer. Tous ces faciès culturels sont représentés au Musée par des sites et objets types. Section du vieil Oran Tifignagh, endroit du lion, wahran, Oran, El-Bahia ... son histoire remonte au delà de la conquête arabe. La section renferme de modestes, et non moins importantes, collections témoignant de son passé glorieux pendant la période espagnole, turque et française. Le développement du vieil Oran se lit à travers des iconographies et son extension est illustrée par des plans et cartes.