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Le public renoue avec les salles obscures
Publié dans La Nouvelle République le 14 - 05 - 2017

Le programme «Ciné-office 2017» a été lancé dans la soirée de jeudi à la salle Es-Saâada (ex-Colisée), avec la projection de «La La Land», le film aux 6 Oscars de Damien Chazelle, permettant au public oranais de renouer avec les salles obscures.
L'Office national de la culture et de l'information (ONCI), au cœur de cette initiation, avait d'abord lancé ce programme en avril dernier à Alger, puis à Constantine, avant de l'étendre au public oranais, avec pour objectif «la relance de l'activité cinématographique par l'exploitation des salles de cinéma à travers le territoire, et ce, après avoir acquis les droits de distribution de films de renommée mondiale actuellement à l'affiche», a indiqué à l'APS le chargé de communication de l'ONCI, Abdelhamid Bouhala. Et d'ajouter : «Une seconde salle, Le Maghreb (ex-Le Régent), entrera également en service, dans le cadre du même programme, après l'installation de nouveaux équipements de projection modernes», en cours actuellement.
M. Bouhala a également assuré que l'activité cinématographique dans les salles de cinéma gérées par l'ONCI ne s'arrêtera pas à ce programme, mais continuera l'année durant à raison de trois (03) séances par jour avec toujours de nouveaux films. «Le programme actuel comprend une dizaine de films internationaux ainsi que des films algériens célèbres afin de satisfaire les goûts de tout le public», a-t-il expliqué. Concernant la relance de l'activité cinématographique, Abdelhamid Bouhala a souligné que l'opération avait débuté dans les salles de cinéma déjà équipées à travers quatre (04) wilayas du pays, à savoir : Alger, Constantine, Boumerdès, Oran et bientôt à Saïda, ainsi que dans d'autres wilayas du pays.
Pour l'instant, sept (07) salles de cinéma sont gérées par l'ONCI dans le cadre du programme «Ciné-office 2017», dont deux (02) à Alger, deux (02) à Oran, une (01) à Tipaza, une (01) à Boumerdès et une (01) à Constantine. Mais l'office compte bien généraliser l'activité dans toutes les wilayas du pays. «Ce qui nous intéresse c'est d'avoir à notre disposition le plus grand nombre d'espaces de projection possible dans le but de faire renouer le public avec le cinéma et l'activité culturelle en général et ceci demande un effort considérable que l'ONCI n'hésite pas à déployer», a expliqué M. Bouhala. De son côté, le wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, qui a procédé à l'inauguration du programme, a indiqué, lors d'un point de presse précédant la projection du film, que ce programme intervenait suite à la décision du gouvernement de rouvrir les salles de cinéma du pays.
«C'est le retour du cinéma au public et le retour du public vers le cinéma», a souligné le wali d'Oran, relevant : «Le gouvernement a, dans ce cadre, pris les mesures adéquates, en coordination avec l'ONCI et le ministère de la Culture, pour l'application de cette décision». Des films de renommée mondiale, dont certains sont encore à l'affiche dans les grandes métropoles européennes, seront proposés, a-t-il poursuivi, ajoutant que d'autres salles de cinéma d'Oran pourraient également rejoindre le programme, après leur réhabilitation.
M. Zaâlane a aussi précisé que cette initiative intervenait peu avant le mois de Ramadhan et l'ouverture de la saison estivale, ainsi qu'à la veille du Festival international du film arabe, programmé en juillet, soulignant qu'il est primordial de relancer l'activité des salles de cinéma toute l'année durant et ne pas se contenter, une fois par an, du festival.
«Ceci entre dans le cadre de la politique du gouvernement de promouvoir l'activité culturelle», a-t-il relevé. Le wali d'Oran a, par ailleurs, déclaré qu'un programme culturel important avait été concocté pour le mois de Ramadhan et la prochaine saison estivale. «Il sera divulgué dans les prochains jours». S'agissant de la projection de jeudi, le public oranais a suivi avec beaucoup d'intérêt «La La Land», le film aux six oscars qui se décline en quatre parties correspondant aux quatre saisons de l'année et dont les événements se déroulent à Los Angeles. «La La Land» met en avant les péripéties de Mia (Emma Stone), une actrice en devenir qui sert des cafés entre deux auditions, et de Sebastian (Ryan Goslin), passionné de jazz qui joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance.
Le film de Damien Chazelle sera projeté à la salle Es-Saâada jusqu'au 31 mai, à raison de trois séances par jour : 14h, 17h et 20 heures, puis à raison d'une séance par jour durant le mois de juin. Entre-temps, d'autres films du programme seront proposés aux cinéphiles oranais, notamment les films «A war» de Tobias Lindholm, «Les folles aventures de Max & Léon» de Jonathan Barré avec David Marsais et «Bigger splash» de Luca Guadagnino ainsi que bien d'autres films réputés. Des films algériens comme «Omar Gatlato», «les Vacances de l'inspecteur Tahar», «Hassan Terro», «Vent du sud» et d'autres seront également au rendez-vous. Oran comptait 24 salles de cinéma parmi les 432 salles répertoriées en Algérie en 1962.
Actuellement, seules quatre salles sont en activité : Es-Saâada (ex-Colisée), Le Maghreb ex-Le Régent), utilisées durant le Festival du film arabe, Le Murdjadjou (ex-Le Balzac) géré par un privé qui s'est spécialisé dans le cinéma pour enfants, et la Cinémathèque. Pour les autres, seul un cinéma est en cours de rénovation : le cinéma Marhaba (ex-L'Escurial), qui à l'époque projetait essentiellement des films indiens. Le reste se trouve dans un état de dégradation très avancé et certains ont même disparu ou détournés de leur vocation. Une salle de cinéma est même devenue un hôtel.
Quand les Oanais redécouvrent des sensations uniques du passé
De nombreux cinéphiles oranais ont retrouvé, jeudi, à l'occasion de la projection du film «La La Land» de Damien Chazelle à la salle Es-Saâada des sensations spéciales et uniques dont seules les salles obscures ont le secret. La projection de ce film est intervenu à l'occasion du lancement officiel à Oran du programme «Ciné-office 2017», initié par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI) et qui marque le retour des projections dans les quelques salles de cinéma encore disponibles dans la capitale de l'Ouest et dans autres villes du pays.
Le public, assez nombreux, était composé de toutes les catégories d'âge et de profils : vieux retraités, jeunes étudiants ou encore fonctionnaires des deux sexes. Certains sont venus, par curiosité, découvrir un cinéma qu'ils n'ont vu qu'à la télévision ou sur Internet, d'autres espérant retrouver quelques sensations vécues dans les salles obscures du temps où l'activité cinématographiques battait son plein à Oran, ainsi que des souvenirs de jeunesse d'un temps révolu. Des professionnels du cinéma sont également venus redécouvrir les effets d'une projection sur grand écran dans une salle obscure. Mokhtaria et Halima, deux retraitées du secteur de la santé et cinéphiles invétérées, ont été parmi les premiers spectateurs à se rendre à la salle Es-Saâada. Elles étaient déjà devant la porte à 17 heures, alors que la projection ne devait commencer qu'à 18 heures.
«Nous venons renouer avec le cinéma dans une vraie salle de cinéma. Je croyais que c'était fini à jamais. Je me suis souvenue du temps où on allait au cinéma au moins une fois par semaine et puis, d'un seul coup tout s'était arrêté», relate Mokhtaria, ajoutant : «On a beau regarder un film à la télévision ou sur Internet, rien n'égale une salle de cinéma, un grand écran et, surtout, l'ambiance très spéciale et feutrée qui y règne. J'espère que cela va durer». Halima, son amie, est du même avis.
«Lorsqu'on m'a dit que la projection de films reprenaient au Colisée et bientôt au Régent ça m'a rappelé les années 60 et 70 et un peu des années 80. On était beaucoup plus jeunes et on allait au cinéma en famille, surtout pendant l'été. C'était de belles sorties. Et puis, d'un coup, tout cela s'est arrêté. Les cinémas ont baissé leurs rideaux, plus de films, plus de sorties de la sorte», raconte Halima. «On s'est rabattu sur la télé, mais ce n'était pas du tout la même chose», poursuit-elle, ajoutant : «aujourd'hui, avec la reprise, nous sommes entrées dans la salle obscure, nous avons vu le film qui était merveilleux, une belle comédie musicale, et nous nous sommes rendues compte de tout ce que nous avons perdu pendant des années».
«Aujourd'hui, moi et mon amie Mokhtaria nous sommes à la retraite et nous comptons revenir autant que possible et nous ramènerons avec nous nos petits enfants pour les initier au cinéma à travers le grand écran. Ils sauront tout de suite que c'est différent. Un film déjà vu à la télé ou sur DVD est différent au cinéma», a-t-elle encore ajouté. Adel, un jeune étudiant de 19 ans qui n'a jamais vu un film dans une salle de cinéma mais sorti conquis, a déclaré de son côté : «J'en suis sorti bouche bée, incrédule. J'ai découvert quelque chose de nouveau que je ne soupçonnais même pas, c'est indescriptible mais ce n'est pas la même chose qu'à la télé. Je reviendrai, c'est sur, surtout pendant le mois de Ramadhan avec des amis».
Pour sa part, Samira, 23 ans, adore le cinéma. Elle aussi n'a jamais mis les pieds dans une salle de cinéma pour voir un film, sauf une fois pour un spectacle de musique. Cette fois, elle a été «touchée par le virus et dès la première fois», dit-elle. «Ce qui m'a le plus impressionné c'est le son extraordinaire d'un film dans une salle de cinéma. C'est fort, avec des effets qu'on ne peut percevoir à la télé ou sur un ordinateur», ajoute-t-elle. Karim, 27 ans et propriétaire d'un cybercafé. A la fin du film, il est encore tout ébloui par sa nouvelle expérience. «J'adore le cinéma. Il ne passe pas un jour sans que je regarde un film à la télé, sur Internet ou sur un DVD. Je ne suis jamais entré dans une salle de cinéma et c'est pour moi une grande découverte. C'est vraiment différent.
Le grand écran et les effets visuels et sonores donnent lieu à un spectacle grandiose et à des sensations uniques que je ne j'ai jamais ressenti ni à la télé, ni sur Internet. J'espère que cela va continuer», confie-t-il. Réda, la cinquantaine bien entamée, renoue lui aussi avec la passé, pas si lointain, dit-il. «Quand j'ai su que la cérémonie de lancement du programme était ouverte au public, je suis venu. De plus, on ne peut pas rater un film pareil, plusieurs Oscars et plusieurs autres récompenses, c'est du solide», explique-t-il, ajoutant que cela lui rappelait des souvenirs d'enfance et d'adolescence. «Regarder un film au cinéma est une expérience qu'on ne peut oublier. C'est un retour pour les autres et une découverte pour d'autres, mais c'est extraordinaire».
Pendant la projection de «La La Land», la salle se remplissait a vu d'œil et, chose curieuse, les spectateurs étaient plutôt disciplinés : pas de sonnerie gênante de téléphone, ni discussions animées et à haute voix entre amis. Tous regardaient le film, découvraient ou redécouvraient le grand écran dans une vraie salle de cinéma.


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