Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a procédé hier à la nomination de M. Abdelmadjid Tebboune au poste de Premier ministre, en remplacement de M. Abdelmalek Sellal, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué. Cette dépêche de l'APS diffusée hier en début après-midi a mis fin au suspens qui a entouré, après les élections législatives du 4 mai dernier, les spéculations médiatiques sur la désignation du nouveau Premier ministre. Les séquences définies par la Constitution ont été respectées comme l'indique bien le communiqué de la Présidence : proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats définitifs des élections législatives, installation de l'Assemblée populaire nationale (APN), présentation par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, de sa démission et celle du gouvernement au Président Bouteflika qui «conformément à l'article 91, alinéa 5 de la Constitution», a, après consultation de la majorité parlementaire, nommé le nouveau Premier ministre en la personne de Abdelmadjid Tebboune. Comme de coutume, le président de la République a félicité M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre sortant, et les membres du gouvernement pour le travail qu'ils ont accompli. En attendant la nomination du nouvel Exécutif, les membres du gouvernement démissionnaire ont été chargés par le chef de l'Etat de vaquer aux affaires courantes de leurs secteurs respectifs. Le nouveau Premier ministre prend officiellement ses nouvelles fonctions, aujourd'hui (jeudi), lors d'une cérémonie de passation de pouvoirs avec son prédécesseur, Abdelmalek Sellal, selon les services du Premier ministère. Abdelmadjid Tebboune est connu des Algériens pour son action depuis quelques années à la tête du ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, et notamment pour sa démarche visant la réalisation du vœu des habitants des logements précaires et des citoyens de la classe moyenne d'avoir des logements qui préservent leur dignité et celle de leurs enfants. Les fonctionnaires du ministère du Commerce et les opérateurs de ce secteur ont eu l'occasion, ces derniers mois, de le connaître, eux aussi. Il est membre du Comité central du FLN, et, à ce titre, répond au critère qui commande de choisir le Premier ministre au sein du parti qui a remporté les élections législatives. A la tête du gouvernement dont l'annonce de la composante ne saurait tarder, Abdelmadjid Tebboune va pouvoir donner plus d'efficacité aux actions qu'il a commencées dans les secteurs hautement sensibles de l'habitat, confronté au défi d'en finir avec la crise du logement, et du commerce, face à l'impératif de maîtriser surtout les importations qui ont lourdement pesé sur la balance des échanges extérieurs du pays. Sur ce dernier point, Abdelmadjid Tebboune s'est fixé comme objectif de réduire les importations de l'Algérie de 10 à 15 milliards de dollars sur l'année 2017, pour les faire passer en dessous des 30 milliards dollars confirmant la tendance baissière enregistrée en 2016 (46,7 milliards dollars, au lieu de 56 milliards dollars en 2015). En parallèle, il a insisté tout récemment sur la promotion des petites et moyennes entreprises (PME) qui constituent, selon lui, «un facteur non négligeable» pour booster l'économie nationale et créer des postes d'emploi. Natif de Mecheria (wilaya de Nâama), Abdelmadijid Tebboune, qui aura 72 ans en novembre prochain, est diplômé de l'Ecole nationale d'administration (ENA), spécialité économie et finances (1965-1969). Durant sa longue carrière, il a occupé plusieurs postes ministériels dont ceux de ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur et des Collectivités Locales, Chargé des collectivités locales (1991-1992), ministre de la Communication et de la Culture (1999), ministre des Collectivités Locales (2000-2001) et ministre de l'Habitat et de l'urbanisme (2001-2002) puis à nouveau, en 2012, à la tête de ce grand département ministériel élargi en 2013 à la Ville, tout en assumant, depuis janvier 2017, l'intérim du ministère du Commerce suite à l'absence prolongée pour maladie du défunt Bakhti Belaib. Avant d'occuper des postes ministériels, il a été secrétaire général des wilayas de Djelfa, Adrar, Batna et M'sila et wali d'Adrar, Tiaret et Tizi-Ouzou.