Le Coordonnateur spécial des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Nickolay Mladenov, a mis en garde vendredi contre l'aggravation de la crise humanitaire à Ghaza en alertant le Conseil de sécurité sur un possible conflit dans la région. S'exprimant lors de la présentation de son exposé mensuel sur la situation au Moyen-Orient, Mladenov a alerté le Conseil de sécurité sur une nouvelle crise naissante à Ghaza qui pourrait devenir incontrôlable si des mesures urgentes ne sont pas prises pour faire retomber les tensions. Ghaza est au milieu d'une crise énergétique sans précédent, a-t-il averti. La centrale électrique qui fournit 30% de l'électricité à Ghaza a cessé de fonctionner le 16 avril dernier à cause d'un différend entre l'Autorité palestinienne et le mouvement Hamas sur l'imposition du carburant. La crise de l'électricité à Ghaza risque de s'accentuer avec l'arrêt de l'approvisionnement, assuré par l'Egypte, et aussi par la décision du gouvernement palestinien de plafonner ses achats d'électricité d'Israël, a précisé Mladenov. Depuis avril dernier, les Palestiniens de Ghaza reçoivent en moyenne quatre heures d'électricité par jour. Ce sont les Palestiniens pauvres qui en paieront le prix en perdant l'accès à l'électricité, à l'eau, et aux services de santé et d'assainissement, a-t-il prévenu. L'émissaire de l'ONU a indiqué que les hôpitaux étaient obligés de reporter certaines opérations chirurgicales et avaient réduit de 80% les services de stérilisation. Depuis la mi-avril, les centrales de désalinisation ne fonctionnent qu'à 15% de leurs capacités et l'eau potable n'est fournie que quelques heures tous les deux à quatre jours. Le Coordonnateur spécial a assuré que l'ONU s'efforce d'atténuer les conséquences humanitaires de cette crise. Ainsi, une opération d'urgence pour livrer des combustibles est en cours, mais les réserves vont s'épuiser dans les jours à venir, a-t-il dit. L'envoyé de l'ONU a indiqué que le gouvernement palestinien avait maintenu en avril sa décision de réduire les salaires de près de 60 000 employés du secteur public à Ghaza estimant qu'il était important que le poids des décisions de réduction des dépenses soit réparti équitablement. Evoquant par ailleurs, le conflit au Moyen-Orient, l'émissaire de l'ONU a recensé six morts parmi les Palestiniens au cours des dernières semaines. Il s'est aussi inquiété de la grève de la faim menée par des prisonniers palestiniens depuis 40 jours. Plus de 60 d'entre eux ont fait l'objet d'une évacuation médicale, tandis que près de 600 ont été transférés dans l'infirmerie, a-t-il ajouté. Ces prisonniers ont un accès restreint à leurs avocats et aux visites de membres de leurs familles, a dénoncé Mladenov. Lors de cette réunion du Conseil de sécurité, le représentant de la Bolivie a exprimé son inquiétude quant au sort des prisonniers palestiniens en grève de la faim en appelant le Conseil de sécurité à prendre les mesures qui s'imposent contre les activités de colonisation menées par le gouvernement israélien. Le représentant de la Bolivie a demandé l'établissement de cartes actualisées pour cartographier la totalité des territoires palestiniens occupés dans lesquels Israël a implanté des colonies. Son homologue de l'Uruguay a réitéré son appui à la reprise des négociations et à la solution à deux Etats.