Dieu dît ainsi dans la sourate de Hûd : « Nous avons déjà envoyé Noé à son peuple : "Je suis pour vous un avertisseur explicite afin que vous n'adoriez que Dieu. Je crains pour vous le châtiment d'un jour douloureux"* Les notables de son peuple qui avaient mécru, dirent alors : "Nous ne voyons en toi qu'un homme comme nous ; et nous voyons que ce sont seulement les Vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir ; et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Plutôt, nous pensons que vous êtes des menteurs". Il dit : "Ô mon peuple ! Que vous en semble ? Si je me conforme à une preuve de mon Seigneur, si une miséricorde (prophétie) échappant à vos yeux, est venue à moi de sa part, devrons-nous vous l'imposer alors que vous la répugnez ? Ô mon peuple, je ne vous demande pas de richesse en retour. Mon salaire n'incombe qu'à Dieu. Je ne repousserai point ceux qui ont cru, ils auront à rencontrer leur Seigneur. Mais je vous trouve des gens ignorants. O mon peuple, qui me secourra contre (la punition de) Dieu si je les repousse ? Ne vous souvenez-vous pas ? Et je ne vous dis pas que je détiens les trésors de Dieu ? Je ne connais pas l'Inconnaissable, et je ne dis pas que je suis un ange ; et je ne dis pas non plus aux gens que vos yeux méprisent, que Dieu ne leur accordera aucune faveur. Dieu connaît mieux ce qu'il y a dans leurs âmes. (Si je le leur disais), je serais du nombre des injustes. Ils dirent : "O Noé, tu as disputé avec nous et multiplié les discussions. Apporte-nous donc ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des véridiques". Il dit : "C'est Dieu Seul qui vous l'apportera - s'il veut - et vous ne saurez y échapper. Et mon conseil ne vous profiterait pas, au cas où je voudrais vous conseiller, et que Dieu voudrait vous égarer. Il est votre Seigneur, et c'est vers Lui que vous serez ramenés." Ou bien ils disent : "Il l'a inventé ?" Dis : "Si je l'ai inventé, que mon crime retombe sur moi ! Et je suis innocent de vos criminelles accusations". Et il fut révélé à Noé : "De ton peuple, il n'y aura plus de croyants que ceux qui ont déjà cru. Ne t'afflige pas de ce qu'ils faisaient. Et construis l'Arche sous Nos yeux et d'après Notre révéla-tion. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés". Et il construisait l'Arche. Et chaque fois que des notables de son peuple passaient près de lui, ils se moquaient de lui. Il dit : "Si vous vous moquez de nous, eh bien nous nous moquerons de vous, comme vous vous moquez (de nous) ! Et vous saurez bientôt à qui viendra un châtiment qui l'humiliera, et sur qui s'abattra un châti-ment durable !" Puis, lorsque Notre commandement vint et que le four se mit à bouillonner (d'eau), Nous dîmes : "Charge (dans l'Arche) un couple de chaque espèce ainsi que ta famille - sauf ceux contre qui le décret est déjà prononcé - et ceux qui croient." Or, ceux qui avaient cru avec lui étaient peu nombreux. Et il dit : "Montez dedans. Que sa course et son mouillage soient au nom de Dieu. Certes mon Seigneur est Pardonneur et Miséricordieux". Et elle vogua en les emportant au milieu des vagues comme des montagnes. Et Noé appela son fils qui restait en un lieu écarté (non loin de l'Arche) : "Ô mon enfant, monte avec nous et ne reste pas avec les négateurs". Il dit : "Je vais me réfugier vers un mont qui me protégera de l'eau". Et Noé lui dit : "Il n'y a aujourd'hui aucun protecteur contre l'or¬dre de Dieu. (Tous périront) sauf celui à qui II fait miséricorde". Et les vagues s'interposèrent entre les deux, et le fils fut alors du nombre des noyés. Et il fut dit : "Ô terre, absorbe ton eau ! Et toi, ciel, cesse (de pleuvoir) !" L'eau baissa, l'ordre fut exécuté, et l'Arche s'installa sur le Jûdi, et il fut dit : "Que disparaissent les gens pervers !" Et Noé invoqua son Seigneur et dit : "Ô mon Seigneur, certes mon fils est de ma famille et Ta promesse est vérité. Tu es le plus juste des juges". Il dit : "O Noé, il n'est pas de ta famille car il a commis un acte infâme. Ne me demande pas ce dont tu n'as aucune connaissance. Je t'exhorte afin que tu ne sois pas du nombre des ignorants." Alors Noé dit : "Seigneur, je cherche Ta protection contre toute demande de ce dont je n'ai aucune connaissance. Et si Tu ne me pardonnes pas et ne me fais pas miséricorde, je serai au nom-bre des perdants". Il fut dit : "O Noé, débarque avec Notre sécurité et Nos bénédictions sur toi et sur des communau-tés (issues) de ceux qui sont avec toi. Et il y (en) aura des communautés auxquelles Nous accorderons une jouis-sance temporaire ; puis un châtiment douloureux venant de Nous les touchera". Voilà quelques nouvelles de l'Inconnaissable que Nous te révélons. Tu ne les savais pas, ni toi ni ton peuple, avant cela. Sois patient. La fin heureuse sera aux pieux. » (11, 25-49). Dieu dit aussi : « Et Noé, quand auparavant il fit son appel. Nous l'exauçâmes et Nous le sauvâmes, ainsi que sa famille, de la grande angoisse. Et Nous le secourûmes contre le peuple qui traitait Nos prodiges de mensonges. Ils furent vraiment des gens du mal. Nous les noyâmes donc tous. » (21 ; 76-77). «Le peuple de Noé traita de menteurs les Messagers, lorsque Noé, leur frère, leur dit : "Ne craindrez-vous pas (Dieu) ? Je suis pour vous un messagerdigne de confiance. Craignez donc Dieu et obéissez-moi. Et je ne vous demande pas de salaire ; mon salaire n'incombe qu'au Seigneur de l'Univers. Craignez Dieu donc, et obéissez-moi." Ils dirent : "Croirons-nous en toi, alors que ce sont les plus vils qui te suivent ?" Il dit : "Je ne sais pas ce que ceux-là faisaient. Leur compte n'incombe qu'à mon Seigneur. Si seulement vous étiez conscients. Je ne suis pas celui qui repousse les croyants. Je ne suis qu'un avertisseur explicite." Ils dirent : "Si tu ne cesses pas, Noé, tu seras certainement du nombre des lapidés !" Il dit : "Ô mon Seigneur, mon peuple me traite de menteur. Tranche donc clairement entre eux et moi ; et sauve-moi ainsi que ceux des croyants qui sont avec moi." Nous le sauvâmes donc, de même que ceux qui étaient avec lui dans l'Arche, pleinement chargée. Et ensuite Nous noyâmes le reste (les infidèles). Voilà bien là un signe. Cependant, la plupart d'entre eux ne croient pas. Et ton Seigneur, c'est Lui vraiment le Puissant, le Très Miséricordieux. » (26, 105-122) « Et en effet, Nous avons envoyé Noé vers son peuple. D demeura parmi eux mille ans moins cinquante années. Puis le déluge les emporta alors qu'ils étaient injustes. Puis Nous le sauvâmes, lui et les gens de l'Arche ; et Nous en fîmes un avertissement pour l'Univers. » (29, 14-15). Nous avons déjà rapporté, d'après Ibn 'Abbâs, qu'il y avait entre Adam et Noé dix générations qui professaient toutes l'Islam ; nous avons vu aussi que par qarn, il convient d'entendre soit la génération soit la période de temps autre¬ment siècle. Ces générations pieuses passées, les gens se mirent à ado¬rer les idoles. Al-Bukhârî a rapporté d'après Ibn 'Abbâs à propos de cette parole de Dieu : « Et ils ont dit : "N'abandonnez jamais vos divinités et n'abandonnez jamais Wadd, Suwâ', Yaghût et Nasr [...] » (71, 23) qu'il s'agissait de noms de gens vertueux parmi le peuple de Noé ; mais à leur mort, le diable suggéra à leurs concitoyens de leur ériger des statues dans leurs lieux de réunion et de leur donner leurs noms, ce qu'ils firent. Ces statues ne furent point adorées au début, ce n'est qu'à la disparition de ceux qui les avaient construites, quand la science disparut, qu'elles furent considérées comme des dieux. Ibn ' Abbâs a dit aussi : « Ces idoles qui étaient adorées du temps de Noé, passèrent, ensuite, parmi les Arabes ». C'est aussi l'avis de 'Bcrima, ad-Dahhâk. Qatâda et Muhammad Ibn Ishâq. Ibn Abu Hâtim a rapporté d'après 'Urwa Ibn az-Zubayr ce qui suit : « Wadd, Suwâ', Yaghût et Nasr étaient les enfants d'Adam. Wadd était le plus âgé d'entre eux et le plus bienfaisant envers son père. C'était un homme vertueux et aimé de son peuple. Lorsqu'il mourut, les gens s'assemblèrent autour de son tombeau à Babel tellement leur affliction était grande. Voyant cela, Iblîs prit une forme humaine et se présenta à eux en leur disant : "Je vois combien vous êtes affligés par la disparition de cet homme. Si vous voulez, je vous ferai son portrait que vous pourrez mettre dans votre lieu de réunion, vous vous souviendrez ainsi de lui." Ils acceptèrent cette proposition et il leur réalisa son portrait que les gens mirent dans le lieu où ils s'assemblaient pour ne pas l'oublier. En voyant qu'ils ne cessaient de l'évoquer, Iblîs leur suggéra de mettre dans chaque maison une statue de leur pieux personnage afin que son souvenir et sa vénération soient partagés par tous. Ils acceptèrent cette proposition et il leur fabriqua des statues qu'ils mirent dans chaque demeure. Ensuite vinrent leurs enfante et ils virent la vénération qu'ils portaient à la statue de leur pieux ancêtre. À ces enfants succédèrent d'autres enfants, et la vénération du vertueux Wadd ne cessait de prendre de l'ampleur jusqu'à ce qu'elle se transforma en idolâtrie chez leurs arrières petits-enfants. Wadd fut ainsi la première idole à être adorée en dehors de Dieu. » Ainsi, au for et à mesure que le temps s'écoulait, les gens faisaient de personnes pieuses et vertueuses des idoles qu'ils finissaient par adorer en dehors de Dieu. Cette adoration a pris depuis plusieurs formes. Il est rapporté dans les deux Sahîh que lorsque Umm Salama et Umm Habîba évoquèrent chez l'Envoyé de Dieu, sur lui la grâce et la paix, la beauté de l'église Marie qu'elles avaient vue en Abyssinie, et des images qui s'y trouvaient, il dit : « Lorsqu'un homme vertueux parmi ces gens meurt, ils élèvent sur sa tombe un temple puis dessinent ces images ; ceux là sont les pires des créatures auprès de Dieu ». Cela étant, lorsque l'idolâtrie et la corruption se répandi¬rent sur Terre, Dieu envoya Son serviteur et Messager Noé, sur lui le salut, pour prêcher l'adoration de Dieu, Seul sans associé, et mettre en garde contre l'adoration de tout ce qui est en dehors de Dieu. Il fut ainsi le premier Messager que Dieu envoya aux habitants de la Terre. Une fois investi de sa mission de Messager, Noé invita ses concitoyens à adorer Dieu exclusivement sans Lui associer d'idole, de statue ou de tyran (tâghût) et de professer Son uni¬cité en reconnaissant qu'il est le seul Dieu et Seigneur. Au demeurant, Dieu a ordonné cela à tous les Messagers qui ont succédé à Noé et qui sont issus de sa descendance :«[...] Et Nous fîmes de sa descendance les seuls survivants [...]■ » (37,77). Il a dit aussi à son sujet et au sujet d'Abraham : « [...] Et Nous avons accordé à leur descendance la prophétie et le Livre » (57, 26). C'est-à-dire que tout prophète venu après Noé faisait partie de sa descendance. Il en est de même pour Abraham comme le dit Dieu : « Nous avons envoyé dans chaque communauté un Messager, (pour leur dire) : "Adorez Dieu et écartez-vous du Taghûf9 » (16, 36). Dieu dit aussi : « Et demande à ceux de Nos messagers que nous avons envoyés avant toi, si Nous avons institué, en dehors du Miséricordieux, des divinités à adorer,» (43,45). Ainsi, Dieu a rappelé que Noé a exhorté ses concitoyens et les a appelés à Dieu en utilisant toutes les formes de prédi¬cation, de nuit comme de jour, secrètement et publiquement, tantôt en annonçant la bonne nouvelle du Paradis à qui le sui¬vrait tantôt en menaçant les rebelles d'un châtiment doulou¬reux. Malgré cela, il n'a pas réussi à les attirer à la foi de l'Unicité. Bien plus, la plupart d'entre eux persistèrent dans leur égarement et leur adoration des idoles et des statues en témoignant à Noé animosité et hostilité. Pire encore, ils ont témoigné du mépris pour ceux qui ont cru en lui et les ont menacés de lapidation et de bannissement : « Les notables de son peuple lui dirent : "Nous te voyons dans un égarement évident." Il dit : "O mon peuple, il n'y a pas d'égarement en moi ; mais je suis un Messager de la part du Seigneur de l'Univers" » (7, 60-61). En d'autres termes, cela signifie : Je ne suis pas un égaré comme vous le prétendez, au contraire je suis sur la Voie droite ; je suis un messager pour vous de la part du Seigneur de l'Univers, Celui qui dit à une chose : "Sois !", et elle est. « Je vous communique les messages de mon Seigneur, et je vous donne conseil sincère, et je sais de Dieu ce que vous ne savez pas » (7, 62). Les gens de son peuple lui ont dit notamment : « Nous ne voyons en toi qu'un homme comme nous ; et nous voyons que ce sont seulement les vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir ; et nous ne voyons en vous aucune supério¬rité sur nous. Plutôt, nous pensons que vous êtes des men¬teurs. » (11, 27) Ils se sont étonnés qu'un homme comme eux puisse être un messager venant de la part de Dieu. Us ont aussi déprécié ceux qui ont cru en lui en voyant en eux des êtres vils. On rapporte que ceux-ci étaient parmi les plus pauvres et les plus faibles. Au demeurant, ce sont là ceux qui suivent les prophètes comme l'a dit Héraclius, dans la mesure où rien ne les empêche de suivre la Vérité. En outre leur parole "sans réfléchir" (11, 27), veut dire que ceux qui ont suivi Noé l'ont fait sans douter et sans hésiter ; or, cela peut être aussi une rai¬son de faire l'éloge de ces gens-là, que Dieu soit satisfait d'eux, car la vérité manifeste n'a pas besoin qu'on y réflé¬chisse, l'examine ou qu'on en doute ; bien au contraire, il faut y croire et la suivre dès qu'elle se manifeste. Le temps que Noé passa à prêcher et à exhorter ses conci¬toyens fut considérable. À ce sujet, Dieu dit : « 11 demeura parmi eux, mille ans moins cinquante années. Puis le déluge les emporta alors qu'ils étaient injustes » (29, 14). En d'autres termes, durant toute cette longue période, seuls quelques hommes ont cru en lui. On rapporte que chaque fois qu'une génération était sur le point de disparaître, elle laissait la recommandation à celle qui lui succédait de ne pas croire en Noé et de s'opposer à lui et à son Message. Lorsqu'un un enfant arrivait à maturité, son père lui recommandait de ne jamais croire en Noé aussi longtemps qu'il vivrait. Leurs dispositions naturelles refusaient et rejetaient la foi et la reconnaissance de la Vérité. C'est pour cela que Dieu dit : «[...] Et n'engendreront que des pécheurs infidèles. » (71, 27) ; et c'est pour cela qu'ils ont dit : « Ô Noé, tu as disputé avec nous et multiplié les discussions. Apporte-nous donc ce dont tu nous menaces, si tu es du nombre des véridi-ques. Il dit : "C'est Dieu qui vous l'apportera - s'il veut - et vous ne saurez y échapper" » (11, 32-33). C'est-à-dire que Dieu Seul est en mesure d'apporter ce dont je vous menace, car rien ne saurait réduire Son autorité et II lui suffit quand II veut une chose de dire : "Sois !", et elle est. Dieu dit également : « Et il fut révélé à Noé : "De ton peuple, il n'y aura plus de croyants que ceux qui ont déjà cru" » (11, 36). C'est là une manière de consoler Noé de ce que lui fait subir son peuple. « Ne t'afflige pas de ce qu'ils faisaient [...] » (11, 36), c'est-à-dire ne sois pas triste du fait qu'ils n'aient pas voulu croire en toi et ne désespère point, car la victoire ne saurait tarder à venir et la nouvelle qui te par¬viendra sera extraordinaire. « Et construis l'Arche sous Nos yeux et d'après Notre révélation. Et ne M'interpelle plus au sujet des injustes, car ils vont être noyés » (11, 37). En effet, après avoir perdu tout espoir de les réformer, de les conduire sur la voie de la réussite, et de les voir changer d'attitude à son égard attendu qu'ils ont persisté à lui faire du tort, à rejeter son appel et à le démentir, Noé invoqua Dieu contre les gens de son peuple, et Dieu exauça aussitôt son invocation : « Noé, en effet, fit appel à Nous qui sommes le Meilleur Répondeur (qui exauce les prières). Et Nous le sauvâmes, lui et sa famille, de la grande angoisse. » (37,75-76) ; « Et Noé, quand aupa¬ravant il Gt son appel. Nous l'exauçâmes et Nous le sauvâ¬mes, ainsi que sa famille, de la grande angoisse. » (21, 76) ; « Il dit : "Ô mon Seigneur, mon peuple me traite de menteur. Tranche donc clairement entre eux et moi ; et sauve-moi ainsi que ceux des croyants qui sont avec moi." » (26, 117-118) ; « Il invoqua donc son Seigneur : "Moi, je suis vaincu. Fais triompher (ta cause)." » (54,10) ; « Il dit : "Seigneur ! Apporte-moi secours parce qu'ils me traitent de menteur." » (23, 39) ; « À cause de leurs fautes, ils ont été noyés, puis on les a fait entrer au Feu, et ils n'ont pas trouvé en dehors de Dieu, de secoureurs. Et Noé dit : "Seigneur, ne laisse sur la Terre aucun infidèle. Si Tu les laisses (en vie), ils égareront Tes serviteurs et n'engendre¬ront que des pécheurs infidèles." » (71, 25-27). C'est ainsi que leurs péchés, leur incroyance et les invo¬cations de leur Prophète ont précipité leur châtiment. Dieu ordonna à Noé de construire une arche, un grand vaisseau qui n'avait pas son pareil auparavant et qui n'en aurait jamais. Cependant, Dieu précisa que lorsque Son ordre viendra et que Son châtiment s'abattra sur les négateurs, Noé ne devra pas revenir vers Dieu pour lui demander de lever le châtiment et d'épargner son peuple. Il se peut en effet qu'au moment de la punition, en voyant le châtiment s'abattre sous ses yeux, il éprouve de la pitié pour ses concitoyens. C'est pour cela que Dieu dit : « [...] Et ne M'interpelle plus au sujet des injus¬tes, car ils vont être noyés. Et il construisait l'Arche. Et chaque fois que des notables de son peuple passaient près de lui, ils se moquaient de lui. » (11, 37-38) Cela signifie qu'ils se moquaient de lui, et ne croyaient nullement en ce dont il les menaçait. Noé leur répondit : «Si vous vous moquez de nous, eh bien nous nous moquerons de vous, comme vous vous moquez (de nous) !» (11, 38) ; c'est-à-dire que c'est nous qui devons, ajuste titre, nous moquer de vous et nous étonner de votre entêtement et votre obstination dans l'incroyance et l'égarement qui ne peuvent qu'impliquer le châtiment qui ne tardera pas à vous surprendre. «[...] Et vous saurez bientôt à qui viendra un châtiment qui l'humi¬liera, et sur qui s'abattra un châtiment durable !» (11, 39). La persistance dans l'incroyance et l'entêtement excessif dans ce monde est devenu comme une seconde nature chez eux à tel point que même dans l'au-delà, ils nieront aussi que des Messagers leur soient venus de la part de Dieu. (A suivre)