Faisons un petit bond en arrière dans le temps pour revenir à cette soirée du 4 janvier 2016, quand dans les locaux de Bernabeu, Zinedine Zidane a été présenté comme le nouveau coach du Real en remplacement de Rafael Benitez. Cette intronisation de l'ancien meneur des Bleus à la tête du plus grand club du monde a été accueillie avec excitation et enthousiasme, mais aussi énormément de scepticisme. Ils étaient beaucoup, y compris parmi les Français et ceux qui connaissaient le joueur, à s'interroger sur les capacités de l'ancien numéro 5 merengue à mener à bien cette mission. Ronaldo, Buffon et l'équipe de la saison en Ligue des Champions Ne manque-t-il pas d'expérience pour un rôle aussi exigeant ? Sa personnalité introvertie n'est-elle pas incompatible avec ce que cette responsabilité requiert ? Son passé de joueur va-t-il lui peser ? De nombreuses et légitimes questions mais qui aujourd'hui ne sont plus de mise. En un an et demi seulement, Zidane a fait taire tous ceux qui doutaient en lui. Et, il l'a fait avec classe, conviction et sans se renier. Un groupe qui le suit les yeux fermés Si tout le monde reconnait que le dernier entraineur à avoir remporté deux Coupes des Champions consécutives était un génie (Arrigo Sacchi), comment alors oser qualifier Zidane d'un simple opportuniste, un entraineur sans palmarès, qui a tiré profit de ses liens avec la Casa Blanca pour être au bon endroit au bon moment ? Non, Zidane est bien plus que cela. Il n'avait, certes, encore rien gagné avant de prendre la suite de Benitez, mais il était parfaitement armé pour ce rôle. Et le long cheminement qu'il s'était imposé avant de prendre en main son équipe de cœur est la preuve qu'il a veillé à franchir les étapes une par une, découvrir ce métier, apprendre puis transmettre son savoir. Dire qu'avoir été meilleur joueur du monde et l'idole de toute une génération n'a pas aidé Zidane lorsqu'il s'est installé aux commandes du Real, serait mentir. De par son aura et aussi sa personnalité, il a réveillé tout le groupe pour l'emmener dans son sillage. Cela étant, il a eu le mérite d'avoir su maintenir une émulation constante dans le vestiaire, garder la confiance de chaque élément et préserver sur la durée un degré de motivation très élevé. Combien de coaches de renom ont manqué de le faire dans un club aussi important ? Lui a su préserver la paix et une atmosphère de travail idéale au prix d'une gestion de groupe exceptionnelle. Quelle meilleure façon pour un coach de faire l'unanimité auprès de ses siens que de faire comprendre à un remplaçant, aussi bien à travers les actes que les paroles, qu'il est aussi important qu'un titulaire ? Zidane l'a fait aussi. Et il ne faut pas aller chercher plus loin pour comprendre la principale raison de sa réussite précoce. Le meilleur encore à venir ? Bien sûr, Zidane, ce n'est pas qu'un meneur d'hommes. C'est aussi un tacticien de qualité, qui à défaut d'innover et révolutionner le foot a su s'adapter à toute situation et répondre à toute problématique. Ses joueurs le disent extrêmement méticuleux et ses longues journées passées à Valdebebas prouvent que c'est un acharné de travail. On ne devient pas forgeron sans forger, et le Français a cerné toutes les ficelles de ce beau métier en un temps record. Ronaldo, l'aboutissement d'une carrière historique Aujourd'hui, les résultats parlent d'eux-mêmes. Alors qu'il n'est à Madrid que depuis dix-huit mois, Zidane compte déjà deux Ligue des Champions, une Liga, une Supercoupe d'Europe et une Coupe du Monde des clubs. Même les Guardiola, Mourinho ou Ancelotti ne peuvent se targuer d'avoir réalisé des débuts aussi époustouflants au plus haut niveau. On ne peut que s'incliner, tirer notre chapeau au maitre et aussi se frotter les mains en se disant que le meilleur est peut-être encore à venir. Car avec Zidane, il y a une autre constante : même en étant au sommet, il ne se repose jamais sur ses lauriers.