Le parti centriste du président français Emmanuel Macron et ses alliés sont arrivés dimanche largement en tête du premier tour des élections législatives avec 32,32% des suffrages exprimés, selon les résultats définitifs. Le parti de M. Macron, La République en marche (LREM), et ses alliés centristes du MoDem devancent largement la droite (21,56%) et le Front national (extrême droite, 13,20%), selon les résultats définitifs du ministère de l'Intérieur publiés lundi à 01h30 (dimanche 23h30 GMT). La France insoumise (LFI), le parti de gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon, et le Parti communiste ont obtenu 13,74% des voix, et le Parti socialiste et ses alliés 9,51%, selon ces résultats. Les listes écologistes ont recueilli 4,30% des suffrages. L'abstention a atteint le niveau record de 51,29%. Abstention record, la République en Marche balaie la droite, le PS en déroute Plus de la moitié des Français (51,29%) n'ont pas voté dimanche au premier tour des élections législatives qui ont vu le tandem La République en Marche-MoDem balayer la droite, alors que le Parti socialiste connait une véritable bérézina. Des observateurs ont relevé deux acteurs principaux de ces élections, à savoir la montée en puissance du mouvement politique d'Emmanuel Macron, un mois juste après son élection à la présidence de la République, et l'abstention historique qui a atteint un niveau record au cours de ce premier tour sous la Ve République. C'est moins d'un électeur sur deux qui est allé voter dimanche où, à l'issue du scrutin, le tandem Macron-Bayrou est en phase de gagner la majorité absolue avec un taux obtenu de 32,32% des suffrages exprimés (7.323.102 de voix), selon les derniers chiffres communiqués par le ministère de l'Intérieur. Le taux de participation des Français aux dernières élections législatives de 2012, qui avaient consacré le triomphe de la gauche, notamment le Parti socialiste, était de 57,22%, rappelle-t-on. Selon les dernières estimations, La République en Marche (LREM) se dirige vers une majorité absolue avec un nombre de sièges entre 415 et 455, ce que beaucoup ont parlé de "match plié" à l'avance. Cela veut dire également que Macron va gouverner sans partage, un scénario redouté par la classe politique qui aurait voulu une Assemblée pluraliste, donc un rapport de force équilibré qui "renforcerait la démocratie". Des analystes politiques ont estimé lundi que c'est grâce au mode de scrutin uninominal majoritaire à deux tours, dont l'effet amplificateur devrait être constaté au second tour, que le mouvement du nouveau président a obtenu ces résultats et se dirige vers cette majorité que lui-même a souhaité pour réaliser les réformes promises aux Français. Alors que les adeptes de LREM considèrent que les Français ont choisi le renouvellement, le camp adverse, notamment chez Les Républicains (LR, droite), a estimé que l'abstention jamais vue depuis 1958 est le reflet fractures de la société française. Le chef de file de La France insoumise (FI, gauche), Jean-Luc Mélenchon, a appelé dimanche ses électeurs à ne pas donner à Emmanuel Macon "les pleins pouvoirs et donc à se mobiliser pour le 2e tour". Pour la présidente du Front national (FN, extrême droite), Marine Le Pen, candidate malheureuse de la dernière présidentielle, Macron prépare "un saccage du droit du travail et entend se soumettre à la politique d'austérité (...) réclamée par Mme Merkel". Pour sa part, le Parti socialiste (PS, gauche), qui enregistre un recul sans précédent, a indiqué que si cette majorité absolue est encore amplifiée, elle sera quasiment sans opposition réelle, et nous aurons donc une Assemblée nationale sans véritable pouvoir de contrôle, sans débat démocratique digne de ce nom. Le PS connait une débâcle historique avec l'élimination de tous ses ténors au premier tour. Plusieurs anciens ministres du quinquennat précédent ont été battus, à l'image du candidat socialiste pour la présidentielle, Benoît Hamon, et du premier secrétaire du parti, Jean-Christophe Cambadélis. Cette débâcle (7,44%, soit 1.685.808 des voix sur plus de 23 millions de votants) est expliquée, par des analystes, par la crise qui couvait durant le quinquennat de François Hollande qui a précipité en quelque sorte sa mort annoncée, estimant que si le deuxième tour confirme les résultats, ce parti sera pratiquement rayé de la carte politique et appelé donc à se reconstituer.