L'adoption de nouvelles sanctions antirusses par les Etats-Unis «ne causera pas de tort grave» à la Russie, mais une telle politique entrave les relations bilatérales, a déclaré le président russe Vladimir Poutine dans une interview à la télévision publique russe samedi. «Il importe de souligner que quoi qu'il arrive, et il faudra encore voir ce que tout cela donnera en fin de compte, et quelles que soient les décisions prises de l'autre côté de l'océan, cela ne nous désarçonnera pas», a affirmé le leader russe. Le Sénat américain a approuvé mercredi l'introduction de nouvelles sanctions contre la Russie qui devront être approuvées par la Chambre des représentants. Selon M.Poutine, la Russie devra corriger certaines choses, adopter des mesures supplémentaires, accorder une attention soutenue à certaines nuances. Mais le durcissement des sanctions ne provoquera aucun effondrement. «Cependant, cela compliquera certainement les relations russo-américaines», a-t-il averti. Une telle tendance est défavorable, à son avis, mais «il est encore prématuré de parler d'une réaction (au durcissement des sanctions, ndlr.), il faut voir comment cela finira», a ajouté Vladimir Poutine. Le projet de loi approuvé par le Sénat américain propose de durcir les sanctions visant la Russie dans le cadre d'un amendement de Mark Crapo concernant les sanctions contre l'Iran. Le texte propose de réduire la durée de financement des banques russes, qui sont déjà visées par les sanctions américaines, de 90 à 14 jours, et celle des compagnies pétrogazières russes à 30 jours. En outre, le document interdit au président américain Donald Trump de lever les restrictions sans le feu vert du Sénat. Moscou avait antérieurement prévenu que le projet des sénateurs américains de durcir les sanctions et d'entraver le fonctionnement des banques et des compagnies pétrogazières russes risquait de provoquer une crise des sanctions. Le porte-parole du président russe Dmitri Peskov a également noté que ce n'était pas le chemin qu'entendait emprunter la Russie. Le projet de loi américain contient notamment un passage consacré au gazoduc Nord Stream 2. Les Etats-Unis y annoncent leur intention d'entraver la mise en œuvre du projet qu'ils considèrent comme présentant des risques «pour la sécurité énergétique de l'Europe, le développement du marché gazier en Europe centrale et de l'Est et les réformes énergétiques en Ukraine». Le gazoduc Nord Stream 2 doit relier la Russie à l'Allemagne, en passant par la mer Baltique.