La Russie vient de prendre une longueur d'avance dans la guerre des gazoducs européens. Ainsi, la Russie a signé, samedi, les accords sur le gazoduc South Stream avec tous ses partenaires, a annoncé, samedi, à Moscou, le premier ministre russe, Vladimir Poutine, à l'issue de la cérémonie de signature d'un accord intergouvernemental en ce sens avec son homologue slovène, Borut Pahor. "Les deux parties ont réalisé un assez grand travail avant de signer l'accord sur la participation slovène au projet South Stream. South Stream devient un grand projet énergétique paneuropéen, nous avons signé aujourd'hui le dernier des accords avec les partenaires européens indispensables pour mettre en oeuvre ce projet", a indiqué M.Poutine. Moscou avait déjà signé des documents appropriés avec la Serbie, la Grèce, la Hongrie, la Bulgarie et l'Italie. La signature de l'accord russo-slovène permet de fixer l'itinéraire principal du gazoduc South Stream si d'autres pays souhaitent adhérer au projet, ils pourront se joindre au pipeline par des branches supplémentaires. Le consortium, propriété du conglomérat russe Gazprom et de la compagnie italienne Eni, peut désormais espérer recevoir les financements nécessaires à la mise en oeuvre du projet. "Nous avons désormais signé des accords avec tous les partenaires européens dont nous avions besoin pour l'achèvement du projet", a déclaré le Premier ministre russe, Vladimir Poutine ,après la signature de l'accord avec son homologue slovène, Borut Pahor. "Grâce à la Slovénie, le gaz naturel russe va pouvoir parvenir à la frontière de l'Italie, principale cible de marché du projet", a déclaré de son côté une source gouvernementale russe. MM.Poutine et Pahor n'ont pas précisé les détails de l'entente russo-slovène. Selon les médias slovènes, le géant gazier russe Gazprom et la société slovène Geoplin plinovodi créeront une coentreprise où ils détiendront chacun 50%. D'une capacité de 63 milliards de mètres cubes de gaz par an et d'un coût estimé de 25 milliards d'euros, le gazoduc South Stream contournant l'Ukraine reliera la Russie à l'Europe méridionale et centrale sous les mers Noire et Adriatique avec un tronçon terrestre sur le territoire de la Russie et d'autres pays européens. Sa mise en exploitation est programmée pour 2015. La semaine dernière, la Suède et la Finlande ont autorisé, après le Danemark, la construction dans leurs eaux territoriales du pendant septentrional du projet russe, Nord Stream, qui doit traverser la mer Baltique. L'Union européenne est fortement dépendante des livraisons de gaz russe et la situation est devenue d'autant plus délicate du fait de tensions entre la Russie et l'Ukraine, pays de transit des exportations de gaz russe vers l'Europe. Des désaccords entre la Russie et l'Ukraine ont provoqué des interruptions dans la livraison de gaz l'année dernière et des responsables européens craignent qu'un nouveau conflit éclate. Pour diversifier ses approvisionnements, l'Union européenne prévoit de disposer de son propre gazoduc, Nabucco, qui acheminerait du gaz venu de la mer Caspienne et du Proche-Orient, mais ce projet avance très lentement. et connaît quelques difficultés notamment pour ce qui est de l'approvisionnement en gaz. S.G.