Le Plan d'action du gouvernement approuvé, il y a quelques jours en Conseil des ministres, et présenté hier à l'APN, prévoit de nouvelles mesures pour objectif de consolider la politique de l'Etat en matière de protection de la référence religieuse nationale, c'est ce qu'a indiqué, lundi, le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aïssa. «Ceci n'est pas une innovation politique mais une option qui tient compte des spécificités intrinsèques de l'Algérie», a expliqué le ministre lors d'une conférence animée au siège du Conseil de la nation sur «la modération, la radicalisation et le dialogue dans la religion». Mohamed Aïssa a souligné que la référence religieuse nationale qui repose sur le principe de modération «n'est pas une innovation politique mais une option qui s'appui sur l'Islam ancestral pratiqué par nos aïeux et qui tient compte des spécificités intrinsèques de l'Algérie et de sa région, l'Afrique du Nord». Le ministre a, en outre, souligné que la consolidation du front intérieur du pays «passe essentiellement par le renforcement de la référence religieuse nationale». En ce qui concerne la position de l'Algérie à l'égard des adeptes de la secte ahmadiya présents sur son territoire et en réponse au rapport d'Amnesty International qui accuse l'Algérie de réprimer ces derniers, le ministre a tenu à préciser que «ce n'est pas la pratique de leur culte qui est mis en cause mais le fait d'avoir violé la loi par leur adhésion à une association non agréée et la collecte de dons sans autorisation.» Après avoir rappelé que «la législation en vigueur ne prévoit pas de dispositions relatives à la création de ce type d'associations», Aïssa a précisé que «si la législation est révisée, les adeptes de cette secte pourront déposer une demande d'agrément auprès du ministère de l'Intérieur après consultation du ministère de tutelle.» Mais il est, selon lui, peu probable qu'ils obtiennent un agrément car ils ont eu recours à des pratiques illégales qui relèvent du prosélytisme, a-t-il dit. Le ministre a mis en garde contre les risques de l'extrémisme qui mènent à tous les dérapages, rappelant que «l'Algérie a de tout temps prôné la modération». Il a cité à titre d'exemple la Déclaration du 1er Novembre qui met en avant le principe de la coexistence. Mohamed Aïssa a, par ailleurs, estimé que les manuels scolaires d'éducation religieuse, notamment dans le cycle secondaire, «doivent être revus car ils véhiculent une pensée étrangère à l'Algérie.» Il a, à cet égard, annoncé la mise en place d'une commission scientifique chargée de réviser ces manuels et d'autres commissions scientifiques chargées d'examiner les modalités d'application des nouveaux textes de loi régissant les domaines d'impression du Coran et l'importation des livres religieux.