Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a appelé, avant-hier vendredi, à Alger, les Maliens à s'approprier le processus de paix qui est, a-t-il dit, le leur. «L'avenir du Mali est entre les mains des Maliens», a indiqué à la presse le représentant du gouvernement algérien à l'issue d'une audience accordée à son homologue malien, Abdoulaye Diop, dans le cadre de la 12ème session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien. «L'Algérie continuera à être un partenaire loyal du Mali pour retrouver sa sécurité et sa paix», a affirmé M. Messahel estimant qu'il n'y a point d'alternative au dialogue et à la réconciliation nationale. «Nous sommes engagés à accompagner le Mali dans ce processus de paix», a-t-il insisté, faisant observer qu'il y a des responsabilités de l'ONU ainsi que celles des autres partenaires du Mali. Mais, a-t-il fait savoir, il faut avoir un même agenda, celui de préserver l'unité, l'intégrité territoriale et nationale du Mali. Tout en rappelant que l'Algérie encourage les Maliens à ce que le dialogue soit inclusif et qu'il se base sur la mise en œuvre de l'Accord de Bamako, issu du processus d'Alger, M Messahel a relevé qu'un accord n'est valable que s'il est mis en application. son application qui reste, a encore observé le ministre des Affaires étrangères, liée à la volonté des partenaires et des signataires. «Seul un dialogue, réel, inter-maliens est à même d'instaurer un rapport de confiance entre les parties prenantes», a-t-il indiqué encore. M. Messahel a, par ailleurs, révélé avoir abordé avec son homologue malien les questions liées au terrorisme, à la contrebande, au crime organisé et, à la migration clandestine, défendant, au passage, le principe d'une réelle coopération bilatérale fondée, a-t-il indiqué, sur un caractère multiforme. De son côté, le responsable malien, Abdoulaye Diop, a souligné et salué le rôle, important, de l'Algérie dans le processus de paix au Mali, estimant, toutefois, que l'Algérie, qu'elle qu'en soit la grandeur de son rôle, elle ne pourra pas faire ce que les Maliens doivent faire. Pour M. Diop, le Comité bilatéral stratégique algéro-malien constitue une chance pour les deux pays de trouver un cadre de concertation qui reflète la spécificité de leurs relations. «L'Algérie n'est pas un pays ordinaire pour le Mali», a-t-il dit. A cet effet, il n'a pas manqué d'exprimer le vœux que l'Algérie, sous le leadership du président Abdelaziz Bouteflika qu'on appelle affectueusement «Abdelkader le Malien», continue à travailler avec le Mali dans l'intérêt des deux pays, notamment pour la partie malienne afin qu'elle puisse tourner les pages sombres traversées ces dernières années. Evaluant l'accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d'Alger, le responsable malien a relevé des avancées appréciables. Mais, a-t-il indiqué, il y a aussi beaucoup de difficultés, affirmant que les autorités maliennes sont déterminées à mettre en œuvre cet accord de façon intégrale pour amener la sécurité pour les Maliens, et faire en sorte que cette sécurité puisse être bénéfique à ceux qui sont autour de nous. S'agissant des relations bilatérales, M. Diop a appelé les hommes d'affaires algériens et maliens, activant dans différents secteurs, à créer des liens physiques pour développer les infrastructures et les économies des deux pays voisins et faire en sorte que les richesses et potentialités dont regorgent l'Algérie et le Mali, puissent bénéficier plus aux populations.