Le dernier bilan de la protection civile de Tipasa fait état durant ces dernières 72 heures au repêchage, des corps de quatre personnes mortes noyées, dont trois au niveau de barrages et mares d'eau, a-t-on appris, lundi, auprès de ce corps. Des éléments de la Protection civile sont intervenus, dimanche dernier, au niveau d'une ferme de Koléa, où ils ont procédé au repêchage des dépouilles de deux frères (âgés de 18 et 37 ans), qui se seraient noyés dans un puits, a-t-on indiqué de même source. La troisième dépouille mortelle, un berger de 68 ans de la région de Fedjana, a été repêchée, samedi, au niveau du barrage Boukerdane de Sidi Amar, suite à la découverte sur les berges du barrage de ses vêtements et de son téléphone portable. La même journée (samedi) a vu, également, le repêchage d'une quatrième dépouille mortelle à la plage de Hamdania, à l'est de Cherchell, où un jeune homme de 21 ans, originaire de Khemis Miliana (Aïn Defla), est mort noyé. Par ailleurs, d'après un bilan de la Protection civile de la wilaya rendu public le 14 août, trois personnes sont mortes noyées depuis l'ouverture de la saison estivale le 1er juin dernier, dont deux au niveau de plages non autorisées à la baignade, au moment où 3.800 estivants ont été sauvés de la noyade, sur les 6.271 interventions réalisées par les éléments de ce corps constitué, sur les plages de la région. Sur un autre domaine et qui concerne les incendies, il est à déplorer Du 1er juin au 20 août derniers, la perte de 91,52 hectares du domaine forestier qui couvre 23% de l'ensemble du territoire de la wilaya de Tipasa. Ces pertes, estimées par la direction de la Protection civile, s'ajoutent à celles recensées durant l'été dernier, estimées alors par les services de la Conservation des forêts à 346 ha. D'année en année, la forêt recule à Tipasa face aux incendies ravageurs mise à mal par les abus de l'homme. Quand bien même les dégâts marqués annuellement à cause des incendies ne représentent dans le pire des cas qu'1% de la surface globale, il n'en demeure pas moins que les suites des incendies sont inquiétantes. Le risque ne pèse pas uniquement sur la surface du couvert végétal, mais aussi sur l'écosystème. La reconstitution naturelle des espèces florales, surtout les sujets vulnérables, n'est pas pour ainsi dire acquise. Les changements climatiques ont déjà provoqué dans la wilaya, un glissement intra-étages bioclimatique. On est passé d'un climat subhumide à hiver doux à un climat subhumide à hiver chaud. Ce changement tend à diminuer les chances de voir certaines espèces d'arbres repousser dans leur milieu naturel. La perte de leur territoire au profit des maquis et du pin d'Alep, plus résistants dans les conditions climatiques actuelles, finira décidément par reconfigurer la composition initiale du couvert végétal. Le risque ne touche pas seulement la flore. Même la faune se trouve forcée à s'adapter régulièrement et à coexister dans des milieux de plus en plus réduits. Si d'ordinaire les statistiques des feux de forêts mesurent principalement l'ampleur des pertes subies en termes de surfaces, les dégâts collatéraux des incendies sont plus nuisibles qu'ils ne paraissent. Les feux de forêt ne tuent pas exclusivement les animaux mais obligent de nombreuses espèces à fuir en quête d'un autre habitat. Et parmi ses animaux, des espèces protégées qui risquent à la longue de disparaître de la région. C'est dire l'importance d'une véritable prise en charge des moyens et principalement l'initiative citoyenne pour lancer une campagne qui tend à informer les populations sur la nécessité de préserver nos forêts.