Sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 51,53 dollars, hier, vers 10h00 GMT, en baisse de 34 cents par rapport à la clôture de lundi. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance cédait 4 cents à 46,53 dollars, dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après une baisse marquée la veille. La référence américaine, le WTI, valait 5 dollars de moins que le Brent européen. «L'écart n'a pas été aussi élevé depuis deux ans. La tempête Harvey empêche énormément de raffineries de fonctionner, et cela représente 2,5 millions de barils par jour, alors que les puits bloqués ne représentent que un million de barils par jour, donc cela pèse sur le WTI», ont expliqué des analystes de Commerzbank. Ce léger recul des prix du pétrole, enregistré hier en cours d'échanges européens, est mis en relation par les spécialistes avec la tempête Harvey qui a tout particulièrement pesé sur le cours du pétrole américain. Selon les mêmes spécialistes, le pétrole coté à New York hésitait sur la direction à suivre mardi après l'ouverture, les investisseurs attendant d'en savoir plus sur les dommages provoqués par le passage de la tempête Harvey sur les infrastructures pétrolières, en particulier les raffineries texanes. Les commentaires des analystes concernent surtout «light sweet crude» (WTI). «La tempête a élargi l'écart entre le Brent et le WTI, mais des opérations de maintenance en mer du Nord, de nouvelles perturbations de la production ailleurs, et une hausse continuelle de la production américaine avaient déjà élargi cet écart", ont noté les analystes de Barclays. Ils pensent que zHarvey va rendre le travail de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), qui cherche à rééquilibrer le marché, plus difficiles. En Asie, les cours pétroliers ont rebondi hier mardi sous l'effet d'achats à bon compte après la nette baisse de la veille dû aux craintes sur l'impact de la tempête Harvey sur les raffineries américaines et la demande de brut. Vers 03h50 GMT, le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en octobre, gagnait 22 cents, à 52,11 dollars, alors que le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en octobre, prenait 23 cents, à 46,80 dollars dans les échanges électroniques. Mais les cours sont toujours sous pression, expliquent les analystes qui disent que la fermeture de raffineries américaines va provoquer une hausse des stocks de brut dans un marché déjà plombé par l'offre. Selon la dernière estimation du Bureau de régulation de l'environnement et de la sécurité (BSEE), environ 19% de la production de pétrole du Golfe du Mexique ont été mis à l'arrêt. D'après le cabinet S&P Global Platts, les capacités de raffinage du Texas sont réduites d'environ 2,2 millions de barils par jour. «Les cours de brut plongent car de nombreux sites de raffinage sont fermés à cause de Harvey, avec des conséquences négatives sur l'économie. Les dégâts provoqués par Harvey, y compris le coût des reconstructions, les assurances, la perte d'emplois, sont catastrophiques», a déclaré Margaret Yang Yan, analyste chez CMC Markets. «Dans la situation actuelle, il est particulièrement difficile de prévoir le niveau des réserves américaines, qui risque de surprendre», alors que le Département américain de l'Energie (DoE) publiera mercredi (aujourd'hui) ses données sur le sujet, ont par ailleurs souligné les analystes de Commerzbank.