Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a saisi l'occasion, hier, lors de l'ouverture, à Alger, de la 3ème édition de l'université du Forum des chefs d'entreprises (FCE), pour intervenir sur la problématique de l'investissement en Algérie. Il a ainsi fait savoir que près de 4.000 nouveaux dossiers d'investissements ont été introduits auprès des guichets uniques de l'Agence nationale du développement de l'investissement (ANDI) dans les 48 wilayas. Comme à son habitude, le Premier ministre a accompagné son discours de chiffres significatifs: il a précisé que 24% de ces dossiers avaient été engagés au niveau des wilayas des Hauts Plateaux, et 13% au niveau des wilayas du Sud. Il en tire la conclusion que la politique nationale d'aménagement du territoire bénéficie maintenant de l'apport d'acteurs nouveaux que sont devenus l'investissement et les entreprises. Il fait également observer que la décentralisation du traitement des dossiers d'investissements a eu pour résultat l'émergence d'un esprit d'entrepreneuriat dans toutes les wilayas du pays. Le Premier ministre a donné un autre chiffre significatif en soulignant que depuis l'année 2000, l'Etat a engagé plus de 36.000 milliards DA en investissements publics, ayant permis la livraison de dizaines de milliers d'équipements pour satisfaire les besoins de la population dans tous les volets du développement humain, qu'il s'agisse de l'enseignement, de la santé ou du logement. Cela a permis, a-t-il affirmé, de réaliser d'importantes infrastructures de base qui sont destinées à améliorer les conditions de l'investissement et du développement économique. A cet effet, a-t-il soutenu, la dépense publique d'équipement a constitué l'essentiel du plan de charge des entreprises, même si une part des montants engagés n'a pu être captée par les entreprises locales qui n'ont, malheureusement, pas su se renforcer. Il a évoqué la perception des uns et des autres concernant le climat des affaires qui ne serait pas favorable aux investissements et relevé qu'il est d'usage pour certains de dire que le climat des affaires n'est pas parfait dans le pays. «Il y a, sans doute, une part de vrai dans une telle affirmation», reconnaît-il. Mais il l'a rectifié quelque peu en même temps, en rappelant que «nous sommes l'un des rares pays au monde à accorder d'importants avantages fiscaux aux investissements, qui peuvent même atteindre 15 années, et ce, entre la réalisation et l'exploitation dans les régions du Sud et des Hauts Plateaux. «Le Premier ministre a également fait remarquer que l'Algérie est le seul pays au monde à prendre en charge les allocations des enfants de tous les travailleurs même ceux du secteur privé et ceux des entreprises étrangères. Enfin, Il a tenu à souligner que l'Algérie est le seul pays au monde à maintenir délibérément les taux d'intérêts en dessous du taux d'inflation et même à les bonifier de moitié, et ce, au profit de l'investissement, ajoutant aussi que «nous sommes parmi les rares pays au monde à soutenir financièrement le recrutement des primo-demandeurs d'emploi». Cette politique a donné, selon lui, des résultats, et ce, à l'image de l'entrée en activité de plus de 50.000 nouvelles PME recensées par l'ANDI, qui ont bénéficié des soutiens publics et qui ont créé des centaines de milliers d'emplois permanents. Placée sous le slogan «L'entreprise c'est maintenant», l'université du FCE se poursuivra jusqu'à vendredi et abordera des panels thématiques relatifs au partenariat public-privé, le financement alternatif et la fiscalité, le climat des affaires et l'investissement, la sécurité alimentaire et l'agro-industrie, le Code du travail et l'employabilité. Cet évènement économique regroupe des ministres, des membres du Forum, des décideurs économiques, des représentants de la société civile ainsi que des experts. On sait que le président de Forum des chefs d'entreprises (FCE), M. Ali Haddad, a eu à appeler, il y a plus d'un mois, les membres de cette organisation patronale à se mobiliser et à soutenir les pouvoirs publics face à la conjoncture économique actuelle, et a exprimé son appui au plan d'action du gouvernement.