Alors que tous les regards sont braqués sur les Verts, le championnat national suit son cours presque dans l'indifférence. Le départ d'Alcaraz et l'arrivée de Madjer ont canalisé l'attention du public ne laissant que peu d'espace à la compétition locale. A dire vrai, le football tel qu'on le voit aujourd'hui n'attire plus et n'intéresse que peu les puristes. Les fléaux ont fait le reste et lui ont presque donné le coup de grâce. Certes, l'espoir fait vivre mais quand on voit nos meilleurs clubs, les mieux structurés et les plus nantis, ne faire que de la figuration dans les compétitions africaines, on se met à penser au football d'hier, aux dirigeants bénévoles et aux grands formateurs que sont les illustres khabatou, Mekhloufi, Kermali, les Frères Soukhane, benfeddah et bien d'autres noms tout aussi glorieux. On n'est pas encore arrivé à comprendre que l'argent ne fait pas les grands footballeurs mais plutôt la volonté et la détermination. N'est-ce pas que les Madjer, Belloumi, Menad, Assad et tous les footballeurs de leur génération ont été formés sans moyens financiers conséquents. Ils sont le fruit d'un travail de longue haleine entrepris par des hommes désintéressés mais animés d'une indescriptible résolution à faire de notre football ce qu'il était dans les années 80. Une génération de footballeurs de génie y est née à cette époque à laquelle s'est succédé le vide de plusieurs décennies. Cette volonté a disparu et cette détermination s'est volatilisée depuis que l'argent a fait une terrible incursion dans notre football. Cet argent, mal utilisé et qui prend souvent des destinations interlopes, a servi tout sauf à la discipline. On a appelé à la rescousse des techniciens aux compétences avérées pour relancer la machine sans penser à mettre en place des mécanismes à même de bien contrôler l'argent public. Sans cela, il est inutile de parler de la relance de notre football.