Les premiers visiteurs commençaient à affluer , jeudi au Palais des expositions (Pins-maritimes, Alger) dès les premières heures de l'ouverture au public du 22e Salon international du livre d'Alger (Sila), un évènement culturel des plus attendus. Dès les premières heures d'ouverture, les visiteurs -un public d'habitués, jeunes en majorité- a investi le pavillon central, l'espace le plus attractif du Palais des expositions qui accueille les exposants spécialisés dans le livre scolaire et les ouvrages scientifiques. Au stand réservé à l'Afrique du Sud, invité d'honneur de cette 22ème édition, les premiers visiteurs se sont intéressés à la littérature de ce lointain pays sud-africain qui s'honore de compter deux Prix Nobel parmi ses auteurs dont la grande romancière Nadine Gordimer, disparue en 2014. Deux maisons d'édition et cinq auteurs représentent l'Afrique du Sud à ce salon. Situé au pavillon central, le stand du Haut commissariat à l'Amazighité (Hca) propose, pour sa part, la traduction vers le Tamazight de romans de Mammeri, dont «Le sommeil du juste» et « La traversée». Le hca, organise en parallèle au 22e Sila, un colloque international sur l'úuvre et le parcours de Mouloud Mammeri à l'occasion de la célébration du centenaire d'un des intellectuels algériens des plus brillants de sa génération, qui a marqué la scène culturelle nationale au siècle dernier. Au contraire des autres stands, l'espace dédié à l'enfance connait une affluence plutôt timide, le nombre de visiteurs devant s'accroître pendant le week end pour atteindre son pic dès mercredi, premier jour des vacances scolaires. Demande constante pour les ouvrages didactiques L'attrait des visiteurs pour les ouvrages de droit pénal et commercial, chimie, économie ou encore de médecine, destinés aux universitaires, semble toujours constant, confirmant la tendance observée aux précédentes éditions du Sila. Dès les premières heures d'ouverture du salon, les premiers visiteurs ont pris d'assaut les rayons présentant les ouvrages didactiques proposés au stand de l'Office des publications d'universitaires (OPU), L'office a publié en 2017 quelque 1300 ouvrages dont 130 nouveaux titres destinés aux étudiants et universitaires, selon son responsable commercial , Boudjelida Abderaouf. Les titres proposés concernent le Droit, la médecine, les sciences et autres disciplines techniques. La «Maison internationale du livre» qui regroupe une vingtaine d'éditeurs spécialisés dans le parascolaire et les manuels d'apprentissage de la langue française, est également un des espace les plus sollicités au Sila où les livres parascolaires et les dictionnaires ont toujours caracolé en tête des ventes, malgré les prix affichés, relèvent les observateurs. «Inaccessibles» pour certains visiteurs rencontrés en ce premier jour, «abordables» pour d'autres, les prix ces ouvrages oscillent entre 400 DA et 6 000 DA, voire plus pour les dictionnaires spécialisés. Autre attraction du public, les ouvrages d'histoire proposés par les maisons d'édition algériennes dont quelques-unes, présentes régulièrement au Sila, consacrent une collection à cette matière. Intéressant un public de séniors, ces ouvrages traitent pour la plupart de la guerre de libération nationale, entre mémoires, biographies et autres témoignages d'anciens combattants et militants. Près d'un millier d'exposants dont 658 éditeurs étrangers et 300 maisons d'édition représentant une cinquantaine de pays participent 22e Sila. Activités diversifiées au stand de l'Afrique du Sud Le stand de l'Afrique du Sud, invité d'honneur du 22e Salon international du livre d'Alger (Sila) propose plusieurs rencontres littéraires, académiques et artistiques liées au livre, et une exposition reflétant la dynamique littéraire dans ce pays. Le programme du stand-sud africain s'articule autour de thèmes, comme «L'histoire de la littérature sud-africaine», «L'écriture sous l'apartheid», ou encore «Les voix féminines et les voies de la libération dans la littérature», qui seront abordés par des écrivains, poètes et universitaires sud-africains. Ce grand pays d'Afrique australe qui a aboli apartheid en 1991, est présent au Sila pour la première fois depuis l'existence du salon. Les visiteurs du Sila 2017 auront l'occasion de rencontrer l'écrivaine Zmazyyka Gantsho qui animera un atelier sur l'écriture poétique et l'art du slam. La participation de l'Afrique du Sud au salon «traduit l'histoire commune partagée» par ce pays et l'Algérie, a-t-elle estimé se disant ravie de cette présence. Les maisons d'édition «African Flavor Books» et «Vivlia Publishing» proposent aux lecteurs plus de 500 ouvrages sur la politique, l'histoire ainsi que des biographies de figures de la lutte anti-apartheid, à l'image de Nelson Mandela, également premier président de l'Afrique du Sud libre. Des titres des deux auteurs le Prix Nobel de littérature: Nadine Gordimer (1991) et Jhon Maxwell Coetzee (2003), sont également proposés au public du Sila, outre les nouvelles, recueils de poésie et autres classiques de la littérature de ce pays. Des projections cinématographiques d'oeuvres sud-africaines adaptées de la littérature sont aussi prévues. Une importante délégation d'hommes de culture sud-africains, conduite par la vice-ministre de la culture et des arts, Makhotso Sotyu, est présente à ce 22e Sila . Parmi eux des écrivains et poètes, comme Frederick Vusi Khumalo, Sindiwe Magona, ou encore l'éditeur Fortiscue Malepa Helepi («African Flavor Books»). Au cours de la visite du stand de son pays, la vice-ministre sud-africaine a estimé que le Sila était une occasion d' «intensifier la coopération et les échanges culturels» et de «renforcer les relations entre les deux pays et les deux peuples». Partageant de «fortes relations culturelles et historiques», a-t-elle dit, l'Algérie et l'Afrique du Sud «sont toujours des partenaires stratégiques dans le développement du continent» africain. Makhotso Sotyu a également adressé une invitation à l'Algérie pour prendre part aux célébrations marquant du centenaire de la naissance de Nelson Mandela prévues pour 2018. Auparavant la responsable sud-africaine avait invité l'Algérie à organiser une semaine culturelle dans le courant de la même année. Le ministre de la Culture Azzedine Mihoubi a pour sa part, indiqué que le choix de l'Afrique du Sud comme invité d'honneur du Sila se justifiait par l'amitié entre les deux pays et par la «puissance culturelle à la dimension universelle de cette nation». Inauguré mercredi, le 22e Sila se poursuit jusqu'au 5 novembre au Palais des expositions des pins maritimes avec la participation de 972 maisons d'édition et un programme de conférences et rencontres.