Le ministère du Commerce compte introduire deux certificats sur les produits importés pour garantir la qualité, a indiqué, avant-hier, à Alger,le premier responsable du secteur, Mohammed Benmeradi. «Le secteur du commerce se penche sur les moyens d'introduire deux nouveaux certificats sur les produits importés que les importateurs auront à se faire délivrer», a affirmé le représentant du gouvernement. S'exprimant devant la Commission des finances et du budget à l'Assemblée populaire nationale (APN), dans le cadre du débat autour du projet de la loi des Finances (PLF) 2018, M Benmeradi a révélé que le premier certificat concerne la commercialisation du produit importé dans le pays d'origine et le deuxième les prix d'achat au pays d'origine. «Le but n'est pas de rajouter de nouvelles charges sur les prix des produits importés mais ce sont là des mesures nécessaires pour garantir la qualité du produit», a-t-il observé. Le secteur, a poursuivi M Benmeradi, s'attèle à l'établissement de statistiques pour définir le volume de la demande locale sur les produits importés. «Le Centre national de l'information et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes et l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex) œuvrent, depuis six mois, à établir une liste devant permettre la maitrise de la demande locale», a-t-il observé, relevant que le volume des importations, lors des années précédentes, a induit une sorte de récession des entreprises publique et privées. Evoquant la matière première destinée à l'industrie agroalimentaire, le ministre a relevé le manque de coordination entre les secteurs de l'agriculture et de l'industrie qui doivent, a-t-il estimé, mettre en place un programme de production durant toute l'année avec des intervalles entre la période de semence pour chaque secteur d'activité et produits. «Les unités de transformation agroalimentaire travaillent 24/24H durant 3 mois et se trouvent confrontées à la rareté de la matière première durant 9 mois de l'année», a-t-il relevé. Afin de maîtriser, davantage, les importations, a poursuivi, M Benmeradi, le projet de loi de finances PLF 2018 prévoit, dans son article 35, l'institution d'une taxe sur la consommation à hauteur de 60% du tarif douanier. Le même projet de loi de finances prévoit également dans son article 119, une liste des produits soumis au relèvement des droits douaniers, alors que l'article 111 prévoit des taxes parafiscales sur les marques de fabrication, de commerce ou de services. «Les opérateurs seront tenus, dès l'inscription sur le registre du commerce, de s'inscrire auprès des services de la Sécurité sociale, et ce, dans le cadre de la lutte contre l'évasion sociale grâce à l'action commune entre les ministères Commerce et de l'Emploi et la sécurité sociale». S'agissant de la régulation du marché, le ministre a fait cas de la nécessité d'aménager des espaces pour les activités commerciales. «1 500 marchés (gros-détail-proximité...etc) ont été recensés, à l'échelle nationale. Pour la régulation de l'activité commerciale, les besoins sont de 1 500 autres espaces», a-t-il dit faisant observer que sur un total de 1 500 marchés anarchiques, 1 000 ont été éradiqués. Les services du Commerce, a encore observé le représentant du gouvernement, ont recensé 54 000 opérateurs qui activaient sur les 1 000 marchés anarchiques éradiqués et qui ont été intégrés dans le programme des nouveaux marchés. «290 nouveaux marchés sont en cours de réalisation», a révélé M. Benmeradi, déplorant, la mauvaise utilisation des locaux du président Bouteflika, et que ces espaces soient réalisés en dehors des villes, pour certains alors que d'autres furent transformés en dépôt de stockage. «Un groupe de travail, regroupant des cadres des ministères du Commerce et de l'Intérieur, a été chargé de prendre en charge ce dossier». Abordant le phénomène de la contrebande des produits nationaux et des produits subventionnés, le ministre a fait cas la coopération avec les services de sécurité au niveau des frontières pour lutter contre ce fléau. «La nouvelle politique de ciblage des subventions est à même de contribuer à faire face à la contrebande», a-t-il observé. S'agissant du partenariat avec l'Union Européenne, notamment de nouvelles mesures pour la sécurisation et la protection des produits, le ministre a affirmé que le gouvernement à toute la latitude de prendre des mesures conservatoires pour protéger la balance des paiements, ajoutant que ces mesures seront annoncées en temps opportun par l'ambassadeur de l'Algérie à Bruxelles. «Rien n'empêche une révision globale de l'accord d'association avec l'UE», a encore observé M. Benmeradi. Enfin, s'agissant du budget, jugé très faible, alloué au secteur au titre de l'exercice 2018, M. Benmeradi a indiqué que le budget de fonctionnement s'élevait à 20 milliards de dinars soit 4% seulement du budget de fonctionnement de l'Etat. «Le secteur s'emploiera à réaliser les objectifs tracés en fonction des ressources financières disponibles, d'autant qu'il recrute 13 500 fonctionnaires dont 50% activant dans le contrôle et la répression de la fraude et 50% de personnel administratif», a-t-il dit. Durant cette séance, des députés ont, par ailleurs, émis des appréhensions au sujet de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, tandis que d'autres ont encouragé cette adhésion, surtout que le retard ne sert pas l'économie nationale qui s'est ouverte au commerce extérieur avant même son adhésion à l'Organisation. En matière de contrôle, les services du ministère du Commerce ont effectué, au cours des 9 premiers mois de 2017, deux millions d'opérations de contrôle ayant abouti à l'établissement de 200.000 infractions et 2.000 procès-verbaux, rappelle-t-on.